HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Oedipe à Colone

πάτερ



Texte grec :

[1100] τίς ἂν θεῶν σοι τόνδ᾽ ἄριστον ἄνδρ᾽ ἰδεῖν
δοίη, τὸν ἡμᾶς δεῦρο προσπέμψαντά σοι;
(Οἰδίπους) ὦ τέκνον, ἦ πάρεστον;
(Ἀντιγόνη) -- αἵδε γὰρ χέρες
Θησέως ἔσωσαν φιλτάτων τ᾽ ὀπαόνων.
(Οἰδίπους)
προσέλθετ᾽ ὦ παῖ, πατρὶ καὶ τὸ μηδαμὰ
1105 ἐλπισθὲν ἥξειν σῶμα βαστάσαι δότε.
(Ἀντιγόνη) αἰτεῖς ἃ τεύξει· σὺν πόθῳ γὰρ ἡ χάρις.
(Οἰδίπους) ποῦ δῆτα, ποῦ ᾽στόν;
(Ἀντιγόνη) -- αἵδ᾽ ὁμοῦ πελάζομεν.
(Οἰδίπους) ὦ φίλτατ᾽ ἔρνη.
(Ἀντιγόνη) -- τῷ τεκόντι πᾶν φίλον.
(Οἰδίπους) ὦ σκῆπτρα φωτός.
(Ἀντιγόνη) -- δυσμόρου γε δύσμορα.
1110 (Οἰδίπους) ἔχω τὰ φίλτατ᾽, οὐδ᾽ ἔτ᾽ ἂν πανάθλιος
θανὼν ἂν εἴην σφῷν παρεστώσαιν ἐμοί.
ἐρείσατ᾽, ὦ παῖ, πλευρὸν ἀμφιδέξιον
ἐμφύντε τῷ φύσαντι, κἀναπαύσατον
τοῦ πρόσθ᾽ ἐρήμου τοῦδε δυστήνου πλάνου.
1115 καί μοι τὰ πραχθέντ᾽ εἴπαθ᾽ ὡς βράχιστ᾽, ἐπεὶ
ταῖς τηλικαῖσδε σμικρὸς ἐξαρκεῖ λόγος.
(Ἀντιγόνη)
ὅδ᾽ ἔσθ᾽ ὁ σώσας· τοῦδε χρὴ κλύειν, πάτερ,
οὗ κἄστι τοὔργον· τοὐμὸν ὧδ᾽ ἔσται βραχύ.
(Οἰδίπους)
ὦ ξεῖνε, μὴ θαύμαζε, πρὸς τὸ λιπαρὲς
1120 τέκν᾽ εἰ φανέντ᾽ ἄελπτα μηκύνω λόγον.
ἐπίσταμαι γὰρ τήνδε τὴν ἐς τάσδε μοι
τέρψιν παρ᾽ ἄλλου μηδενὸς πεφασμένην·
σὺ γάρ νιν ἐξέσωσας, οὐκ ἄλλος βροτῶν.
καί σοι θεοὶ πόροιεν ὡς ἐγὼ θέλω,
1125 αὐτῷ τε καὶ γῇ τῇδ᾽, ἐπεὶ τό γ᾽ εὐσεβὲς
μόνοις παρ᾽ ὑμῖν ηὗρον ἀνθρώπων ἐγὼ
καὶ τοὐπιεικὲς καὶ τὸ μὴ ψευδοστομεῖν.
εἰδὼς δ᾽ ἀμύνω τοῖσδε τοῖς λόγοις τάδε·
ἔχω γὰρ ἅχω διὰ σὲ κοὐκ ἄλλον βροτῶν·
1130 καί μοι χέρ᾽, ὦναξ, δεξιὰν ὄρεξον, ὡς
ψαύσω φιλήσω τ᾽, εἰ θέμις, τὸ σὸν κάρα.
καίτοι τί φωνῶ; πῶς σ᾽ ἂν ἄθλιος γεγὼς
θιγεῖν θελήσαιμ᾽ ἀνδρός, ᾧ τίς οὐκ ἔνι
κηλὶς κακῶν ξύνοικος; οὐκ ἔγωγέ σε,
1135 οὐδ᾽ οὖν ἐάσω· τοῖς γὰρ ἐμπείροις βροτῶν
μόνοις οἷόν τε συνταλαιπωρεῖν τάδε.
σὺ δ᾽ αὐτόθεν μοι χαῖρε καὶ τὰ λοιπά μου
μέλου δικαίως, ὥσπερ ἐς τόδ᾽ ἡμέρας.
(Θησεύς)
οὔτ᾽ εἴ τι μῆκος τῶν λόγων ἔθου πλέον,
1140 τέκνοισι τερφθεὶς τοῖσδε, θαυμάσας ἔχω,
οὔτ᾽ εἰ πρὸ τοὐμοῦ προύλαβες τὰ τῶνδ᾽ ἔπη.
βάρος γὰρ ἡμᾶς οὐδὲν ἐκ τούτων ἔχει.
οὐ γὰρ λόγοισι τὸν βίον σπουδάζομεν
λαμπρὸν ποεῖσθαι μᾶλλον ἢ τοῖς δρωμένοις.
1145 δείκνυμι δ᾽· ὧν γὰρ ὤμοσ᾽ οὐκ ἐψευσάμην
οὐδέν σε, πρέσβυ· τάσδε γὰρ πάρειμ᾽ ἄγων
ζώσας, ἀκραιφνεῖς τῶν κατηπειλημένων.
χὤπως μὲν ἁγὼν ᾑρέθη, τί δεῖ μάτην
κομπεῖν, ἅ γ᾽ εἴσει καὐτὸς ἐκ ταύταιν ξυνών;

Traduction française :

[1100] quel dieu t'accordera de voir le mortel généreux qui nous ramène
auprès de toi?
OEDIPE. O mon enfant, êtes-vous la toutes les deux ?
ANTIGONE. Oui, et c'est la valeur de Thésée et de ses compagnons
qui nous a sauvées.
OEDIPE. Approchez, mes filles, de votre père, laissez-moi vous
serrer dans mes bras et goûter un bonheur que je n'espérais plus.
ANTIGONE. Tes voeux seront satisfaits; il nous est doux de les remplir.
OEDIPE. Eh bien! Où êtes-vous?
ANTIGONE. Nous voici toutes deux près de toi.
OEDIPE. Chers rejetons!
ANTIGONE. Tout est cher à un père.
OEDIPE. Soutiens de mes vieux aus!
ANTIGONE. Tristes soutiens du malheur!
OEDIPE. Je tiens dans mes bras ce que j'ai de plus cher; je ne
mourrai point tout à fait malheureux , puisque vous êtes près de moi.
Mes filles, soutenez-moi des deux côtés, serrez-vous dans les bras
d'un père, que j'oublie le cruel abandon auquel j'étais réduit. Faites-moi
un court récit de ce qui s'est passé; car à votre âge peu de mots
suffisent.
ANTIGONE. Voici notre sauveur : écoute-le, mon père, et ainsi
j'aurai peu de mots à te dire.
OEDIPE. Etranger, ne sois pas surpris que dans la joie du retour
inespéré de mes enfants, je prolonge cet entretien. Je sais que ce n'est
pas à un autre, mais à toi seul que je dois le bonheur de les posséder.
C'est toi, oui c'est toi qui les a sauvées. Puissent les dieux exaucer
mes voeux pour toi et pour cette contrée! Car ce n'est qu'auprès de
vous que j'ai trouvé la piété, l'humanité et la franchise. Oui, ma
reconnaissance te rend ce témoignage. Ce que j'ai, c'est à toi, à toi seul
que je le dois. Prince, donne-moi ta main, que je la touche, que mes
lèvres, comme le veut l'usage, pressent ton front. Mais que dis-je?
Comment un malheureux comme moi, entaché des souillures de tous
les crimes, oserait-il toucher ta main? Non , je ne le veux point, je
ne le souffrirais même pas. Ceux qui ont l'expérience de mes malheurs
peuvent seuls m'aider à les supporter. Reçois donc mes voeux,
sans approcher de moi , et continue d'être pour moi secourable et
juste, comme tu l'as été jusqu'à ce jour.
THÉSÉE. Que dans la joie de revoir tes filles tu aies prolongé l'entretien,
que tes premières paroles aient été pour elles, je ne m'en
étonne point, je n'en suis pas offensé. C'est moins par des paroles que
par des actions que je cherche à répandre quelque éclat sur ma vie.
Je l'ai prouvé, car je n'ai manqué, ô vieillard, à aucune de mes promesses.
Je te ramène tes filles, que j'ai sauvées des vaines menaces de
Créon. Que sert de te faire un récit pompeux des détails de ce combat?
Tes filles pourront t'en instruire.





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Dernière mise à jour : 24/05/2005