HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Oedipe à Colone

καὶ



Texte grec :

[750] ἀεί σε κηδεύουσα καὶ τὸ σὸν κάρα
πτωχῷ διαίτῃ, τηλικοῦτος, οὐ γάμων
ἔμπειρος, ἀλλὰ τοὐπιόντος ἁρπάσαι.
ἆρ᾽ ἄθλιον τοὔνειδος, ὦ τάλας ἐγώ,
ὠνείδισ᾽ εἰς σὲ κἀμὲ καὶ τὸ πᾶν γένος;
755 ἀλλ᾽ οὐ γὰρ ἔστι τἀμφανῆ κρύπτειν, σύ νιν
πρὸς θεῶν πατρῴων, (Οἰδίπους), πεισθεὶς ἐμοὶ
κρύψον, θελήσας ἄστυ καὶ δόμους μολεῖν
τοὺς σοὺς πατρῴους, τήνδε τὴν πόλιν φίλως
εἰπών· ἐπαξία γάρ· ἡ δ᾽ οἴκοι πλέον
760 δίκῃ σέβοιτ᾽ ἄν, οὖσα σὴ πάλαι τροφός.
(Οἰδίπους)
ὦ πάντα τολμῶν κἀπὸ παντὸς ἂν φέρων
λόγου δικαίου μηχάνημα ποικίλον,
τί ταῦτα πειρᾷ κἀμὲ δεύτερον θέλεις
ἑλεῖν ἐν οἷς μάλιστ᾽ ἂν ἀλγοίην ἁλούς;
765 πρόσθεν τε γάρ με τοῖσιν οἰκείοις κακοῖς
νοσοῦνθ᾽, ὅτ᾽ ἦν μοι τέρψις ἐκπεσεῖν χθονός,
οὐκ ἤθελες θέλοντι προσθέσθαι χάριν·
ἀλλ᾽ ἡνίκ᾽ ἤδη μεστὸς ἦ θυμούμενος
καὶ τοὐν δόμοισιν ἦν διαιτᾶσθαι γλυκύ,
770 τότ᾽ ἐξεώθεις κἀξέβαλλες, οὐδέ σοι
τὸ συγγενὲς τοῦτ᾽ οὐδαμῶς τότ᾽ ἦν φίλον·
νῦν τ᾽ αὖθις ἡνίκ᾽ εἰσορᾷς πόλιν τέ μοι
ξυνοῦσαν εὔνουν τήνδε καὶ γένος τὸ πᾶν,
πειρᾷ μετασπᾶν, σκληρὰ μαλθακῶς λέγων.
775 καίτοι τίς αὕτη τέρψις ἄκοντας φιλεῖν;
ὥσπερ τις εἴ σοι λιπαροῦντι μὲν τυχεῖν
μηδὲν διδοίη μηδ᾽ ἐπαρκέσαι θέλοι,
πλήρη δ᾽ ἔχοντι θυμὸν ὧν χρῄζοις, τότε
δωροῖθ᾽, ὅτ᾽ οὐδὲν ἡ χάρις χάριν φέροι·
780 ἆρ᾽ ἂν ματαίου τῆσδ᾽ ἂν ἡδονῆς τύχοις;
τοιαῦτα μέντοι καὶ σὺ προσφέρεις ἐμοί,
λόγῳ μὲν ἐσθλά. τοῖσι δ᾽ ἔργοισιν κακά.
φράσω δὲ καὶ τοῖσδ᾽, ὥς σε δηλώσω κακόν.
ἥκεις ἔμ᾽ ἄξων, οὐχ᾽ ἵν᾽ ἐς δόμους ἄγῃς,
785 ἀλλ᾽ ὡς πάραυλον οἰκίσῃς, πόλις δέ σοι
κακῶν ἄνατος τῆσδ᾽ ἀπαλλαχθῇ χθονός.
οὐκ ἔστι σοι ταῦτ᾽, ἀλλά σοι τάδ᾽ ἔστ᾽, ἐκεῖ
χώρας ἀλάστωρ οὑμὸς ἐνναίων ἀεί·
ἔστιν δὲ παισὶ τοῖς ἐμοῖσι τῆς ἐμῆς
790 χθονὸς λαχεῖν τοσοῦτον, ἐνθανεῖν μόνον.
ἆρ᾽ οὐκ ἄμεινον ἢ σὺ τἀν Θήβαις φρονῶ;
πολλῷ γ᾽, ὅσῳπερ κἀκ σαφεστέρων κλύω,
Φοίβου τε καὐτοῦ Ζηνός, ὃς κείνου πατήρ.
τὸ σὸν δ᾽ ἀφῖκται δεῦρ᾽ ὑπόβλητον στόμα,
795 πολλὴν ἔχον στόμωσιν· ἐν δὲ τῷ λέγειν
κάκ᾽ ἂν λάβοις τὰ πλείον᾽ ἢ σωτήρια.
ἡμᾶς δ᾽ ἔα ζῆν ἐνθάδ᾽· οὐ γὰρ ἂν κακῶς
οὐδ᾽ ὧδ᾽ ἔχοντες ζῷμεν, εἰ τερποίμεθα.

Traduction française :

[750] forcée, pour conserver tes jours, d'implorer les secours
de la pitié, privée à son âge des douceurs de l'hymen, et exposée à
devenir la proie du premier ravisseur? Malheureux que je suis ! Quel
opprobre mes paroles ont jeté sur toi, sur moi, sur toute notre famille!
Mais si l'on ne peut cacher ce que tout le monde connaît, toi
du moins, je t'en conjure au nom des dieux de la patrie , cache aujourd'hui
ta honte, en consentant à rentrer dans la ville, dans le palais
de tes pères, et dis un tendre adieu à cette ville : elle le mérite,
mais la patrie a plus de droits à tes hommages :
c'est elle autrefois qui t'a nourri.
OEDIPE. Homme prêt à tout oser, et qui dans toutes tes actions
sais couvrir tes manoeuvres d'une apparence de justice, pourquoi
tenter encore de me tromper et de m'envelopper dans un piége où je
gémirais surtout de tomber? Lorsque naguère, accablé sous le poids
de mes infortunes domestiques, je n'aspirais qu'à l'exil, tu as refusé
rette grâce à mes voeux. Mais lorsque ensuite, mon désespoir apaisé,
il m'eût été doux de vivre dans ma patrie, alors tu m'as banni, tu
m'as chassé , et cette parenté dont tu parles n'éveilla en toi aucun
sentiment de tendresse. Aujourd'hui que tu vois cette ville et tout un
peuple m'accueillir avec bonté, tu veux m'arracher de cet asile , en
cachant ta cruauté sous une feinte douceur. C'est donc un bien grand
plaisir que d'aimer ceux qui rejettent votre amitié? Si quelqu'un,
après vous avoir refusé ce que vous demandiez avec instance, venait
vous l'accorder, alors que votre coeur rassasié ne désirerait plus rien,
et que le bienfait n'aurait plus de charmes pour vous, ne serait-ce
pas, je vous le demande , une vaine générosité? Telle est cependant
ton offre; elle cache sous des paroles bienveillantes des desseins
perfides. Je vais parler aussi à ces habitants, afin de dévoiler ta noirceur.
Tu viens m'emmener, dis-tu , mais ce n'est pas pour me conduire
dans mon palais ; c'est pour me reléguer sur les frontières de
Thèbes, et preserver ainsi ta ville des maux dont cette contrée la
menace. Mals tes efforts seront vains. Mon génie vengeur habitera
toujours au milieu de vous , et mes fils n'auront de mon héritage
qu'autant de terre qu'il leur en faut pour y mourir. Ne suis-je pas
mieux instruit que toi des destinées de Thèbes? Beaucoup mieux
sans doute, car j'ai des garants infaillibles, Apollon et Zeus qui lui
donna le jour. Tu es venu apporter ici des paroles pleines de fausseté
et d'artifice ; mais ton éloquence te sera plus funeste qu'utile. Retire-
toi donc ; car jamais tu ne réussiras à me persuader; laisse-nous
vivre en ces lieux ; même en l'état où nous sommes, nous ne pouvons
être malheureux, si notre sort nous plaît.





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Dernière mise à jour : 24/05/2005