HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Oedipe à Colone

καί



Texte grec :

[550] Θησεὺς κατ᾽ ὀμφὴν σὴν ἐφ᾽ ἁστάλη πάρα.
(Θησεύς)
πολλῶν ἀκούων ἔν τε τῷ πάρος χρόνῳ
τὰς αἱματηρὰς ὀμμάτων διαφθορὰς
ἔγνωκά σ᾽, ὦ παῖ Λαΐου, τανῦν θ᾽ ὁδοῖς
555 ἐν ταῖσδ᾽ ἀκούων μᾶλλον ἐξεπίσταμαι.
σκευή τε γάρ σε καὶ τὸ δύστηνον κάρα
δηλοῦτον ἡμῖν ὄνθ᾽ ὃς εἶ, καί σ᾽ οἰκτίσας
θέλω ᾽περέσθαι, δύσμορ᾽ (Οἰδίπους), τίνα
560 πόλεως ἐπέστης προστροπὴν ἐμοῦ τ᾽ ἔχων,
αὐτός τε χἠ σὴ δύσμορος παραστάτις.
δίδασκε· δεινὴν γάρ τιν᾽ ἂν πρᾶξιν τύχοις
λέξας ὁποίας ἐξαφισταίμην ἐγώ,
ὃς οἶδα καὐτὸς ὡς ἐπαιδεύθην ξένος,
ὥσπερ σύ, χὢς εἷς πλεῖστ᾽ ἀνὴρ ἐπὶ ξένης
565 ἤθλησα κινδυνεύματ᾽ ἐν τὠμῷ κάρᾳ·
ὥστε ξένον γ᾽ ἂν οὐδέν᾽ ὄνθ᾽, ὥσπερ σὺ νῦν,
ὑπεκτραποίμην μὴ οὐ συνεκσῴζειν· ἐπεὶ
ἔξοιδ᾽ ἀνὴρ ὢν χὤτι τῆς εἰς αὔριον
οὐδὲν πλέον μοι σοῦ μέτεστιν ἡμέρας.
(Οἰδίπους)
Θησεῦ, τὸ σὸν γενναῖον ἐν σμικρῷ λόγῳ
570 παρῆκεν, ὥστε βραχέα μοι δεῖσθαι φράσαι.
σὺ γάρ μ᾽ ὅς εἰμι κἀφ᾽ ὅτου πατρὸς γεγὼς
καὶ γῆς ὁποίας ἦλθον, εἰρηκὼς κυρεῖς·
ὥστ᾽ ἐστί μοι τὸ λοιπὸν οὐδὲν ἄλλο πλὴν
εἰπεῖν ἃ χρῄζω, χὠ λόγος διοίχεται.
575 (Θησεύς) τοῦτ᾽ αὐτὸ νῦν δίδασχ᾽, ὅπως ἂν ἐκμάθω.
(Οἰδίπους)
δώσων ἱκάνω τοὐμὸν ἄθλιον δέμας
σοὶ δῶρον, οὐ σπουδαῖον εἰς ὄψιν· τὰ δὲ
κέρδη παρ᾽ αὐτοῦ κρείσσον᾽ ἢ μορφὴ καλή.
(Θησεύς) ποῖον δὲ κέρδος ἀξιοῖς ἥκειν φέρων;
580 (Οἰδίπους) χρόνῳ μάθοις ἄν, οὐχὶ τῷ παρόντι που.
(Θησεύς) ποίῳ γὰρ ἡ σὴ προσφορὰ δηλώσεται;
(Οἰδίπους) ὅταν θάνω ᾽γὼ καὶ σύ μου ταφεὺς γένῃ
(Θησεύς)
τὰ λοίσθι᾽ αἰτεῖ τοῦ βίου, τὰ δ᾽ ἐν μέσῳ
ἢ λῆστιν ἴσχεις ἢ δι᾽ οὐδενὸς ποεῖ.
585 (Οἰδίπους) ἐνταῦθα γάρ μοι κεῖνα συγκομίζεται.
(Θησεύς) ἀλλ᾽ ἐν βραχεῖ δὴ τήνδε μ᾽ ἐξαιτεῖ χάριν.
(Οἰδίπους) ὅρα γε μήν· οὐ σμικρός, οὔχ, ἁγὼν ὅδε.
(Θησεύς) πότερα τὰ τῶν σῶν ἐκγόνων κἀμοῦ λέγεις; --
(Οἰδίπους) κεῖνοι κομίζειν κεῖσ᾽ ἄναξ, χρῄζουσί με.
590 (Θησεύς) ἀλλ᾽ εἰ θέλοντά γ᾽ οὐδὲ σοὶ φεύγειν καλόν.
(Οἰδίπους) ἀλλ᾽ οὐδ᾽, ὅτ᾽ αὐτὸς ἤθελον, παρίεσαν.
(Θησεύς) ὦ μῶρε, θυμὸς δ᾽ ἐν κακοῖς οὐ ξύμφορον.
(Οἰδίπους) ὅταν μάθῃς μου, νουθέτει, τανῦν δ᾽ ἔα.
(Θησεύς) δίδασκ᾽· ἄνευ γνώμης γὰρ οὔ με χρὴ λέγειν.
595 (Οἰδίπους) πέπονθα, Θησεῦ, δεινὰ πρὸς κακοῖς κακά.
(Θησεύς) ἦ τὴν παλαιὰν ξυμφορὰν γένους ἐρεῖς;
(Οἰδίπους) οὐ δῆτ᾽, ἐπεὶ πᾶς τοῦτό γ᾽ Ἑλλήνων θροεῖ.
(Θησεύς) τί γὰρ τὸ μεῖζον ἢ κατ᾽ ἄνθρωπον νοσεῖς;
(Οἰδίπους) οὕτως ἔχει μοι. γῆς ἐμῆς ἀπηλάθην

Traduction française :

[550] LE CHOEUR. Voici notre roi le fils d'Égée, voici Thésée que ton
message amène en ce lieu.
THÉSÉE. Depuis longtemps on m'a souvent conté ces yeux sanglants
arrachés de leur orbite : je te reconnais, fils de Laïus; et par
tous les récits que l'on m'a faits sur la route, je te reconnais encore
mieux. Ces vétements, ce front flétri par le malheur me disent assez
qui tu es. Touché de ton sort, je veux te demander, malheureux
OEdipe, quel secours tu attends d'Athènes ou de moi pour toi-même
et pour ta compagne infortunée. Parle : il faudra que ta demande soit
bien difficile à satisfaire, pour que tu éprouves de moi un refus. Je n'ai
point oublié qu'élevé, comme toi, sur une terre étrangère, j'ai eu
plus qu'aucun mortel des périls à courir loin de ma patrie ; aussi ne
refuserai-je jamais de sauver un étranger dans une position semblable
a la tienne. Je sais que je suis homme, et que je ne puis pas plus
que toi disposer du jour qui doit suivre
OEDIPE. Thésée, ta générosité vient en peu de mots de m'épargner
de longs récits. Tu as dit toi-même qui je suis, quel est mon père et
quelle est ma patrie. Je n'ai donc plus qu'a t'expliquer ce que je désire,
et j'aurai tout dit.
THÉSÉE. Eh bien, parle, instruis-moi.
OEDIPE. Je viens t'apporter pour présent ce triste corps, dont la
vue n'a rien d'agréable; mais les avantages qu'il te procurera sont
plus grands que son aspect n'est beau.
THÉSÉE. Quels avantages prétends-tu nous apporter?
OEDIPE. Ce n'est pas le présent, c'est l'avenir qui doit te l'apprendre.
THÉSÉE. Dans quel temps le bienfait que tu apportes sera-t-il connu?
OEDIPE. Quand je serai mort, et que tu m'auras donné un tombeau.
THÉSÉE. Ta demande ne se rapporte qu'au terme de ta vie; mais
t'intervalle qui t'en sépare, l'oublies-tu, ou ne t'en inquiètes-tu pas?
OEDIPE. C'est que pour moi le dernier bienfait renferme tout le reste.
THÉSÉE. La faveur que tu implores est bien légère.
OEDIPE. Prends garde : c'est une lutte, et une lutte terrible, qui
va s'engager.
THÉSÉE. Parles-tu de tes fils, ou de moi?
OEDIPE. Ils veulent me ramener de force à Thèbes.
THÉSÉE. Mais si c'était par la persuasion, tu serais coupable à ton
tour de vivre dans l'exil.
OEDIPE. Mais eux , quand je voulais rester, ils ne l'ont pas permis.
THÉSÉE. Insensé ! Le ressentiment est nuisible dans le malheur!
OEDIPE. Quand tu m'auras entendu, tu me donneras des conseils;
maintenant écoute.
THÉSÉE. Parle, je ne dois pas prononcer sans connaître.
OEDIPE. J'ai souffert, ô Thésée, des maux affreux, accumulés les
uns sur les autres.
THÉSÉE. Parles-tu des anciens malheurs de ta race?
OEDIPE. Non : toute la Grèce les redit encore.
THÉSÉE. Quelles sont donc ces infortunes au-dessus de l'humanité?
OEDIPE. Les voici :





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Dernière mise à jour : 24/05/2005