HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Électre

ἴδεθ



Texte grec :

[1350] ὑπεξεπέμφθην σῇ προμηθίᾳ χεροῖν.
(Ἠλέκτρα)
ἦ κεῖνος οὗτος, ὅν ποτ᾽ ἐκ πολλῶν ἐγὼ
μόνον προσηῦρον πιστὸν ἐν πατρὸς φόνῳ;
(Ὀρέστης)
ὅδ᾽ ἐστί· μή μ᾽ ἔλεγχε πλείοσιν λόγοις.
(Ἠλέκτρα)
ὦ φίλτατον φῶς, ὦ μόνος σωτὴρ δόμων
1355 Ἀγαμέμνονος, πῶς ἦλθες; ἦ σὺ κεῖνος εἶ,
ὃς τόνδε κἄμ᾽ ἔσωσας ἐκ πολλῶν πόνων;
ὦ φίλταται μὲν χεῖρες, ἥδιστον δ᾽ ἔχων
ποδῶν ὑπηρέτημα, πῶς οὕτω πάλαι
ξυνών μ᾽ ἔληθες οὐδ᾽ ἔφαινες, ἀλλά με
1360 λόγοις ἀπώλλυς, ἔργ᾽ ἔχων ἥδιστ᾽ ἐμοί;
χαῖρ᾽, ὦ πάτερ· πατέρα γὰρ εἰσορᾶν δοκῶ·
χαῖρ᾽· ἴσθι δ᾽ ὡς μάλιστά σ᾽ ἀνθρώπων ἐγὼ
ἤχθηρα κἀφίλησ᾽ ἐν ἡμέρᾳ μιᾷ.
(Παιδαγωγός)
ἀρκεῖν δοκεῖ μοι· τοὺς γὰρ ἐν μέσῳ λόγους
1365 πολλαὶ κυκλοῦνται νύκτες ἡμέραι τ᾽ ἴσαι,
αἳ ταῦτά σοι δείξουσιν, (Ἠλέκτρα), σαφῆ.
σφῷν δ᾽ ἐννέπω γε τοῖν παρεστώτοιν ὅτι
νῦν καιρὸς ἔρδειν· νῦν (Κλυταιμνήστρα) μόνη,
νῦν οὔτις ἀνδρῶν ἔνδον· εἰ δ᾽ ἐφέξετον,
1370 φροντίζεθ᾽ ὡς τούτοις τε καὶ σοφωτέροις
ἄλλοισι τούτων πλείοσιν μαχούμενοι.
(Ὀρέστης)
οὐκ ἂν μακρῶν ἔθ᾽ ἡμὶν οὐδὲν ἂν λόγων,
Πυλάδη, τόδ᾽ εἴη τοὔργον, ἀλλ᾽ ὅσον τάχος
χωρεῖν ἔσω, πατρῷα προσκύσανθ᾽ ἕδη
1375 θεῶν, ὅσοιπερ πρόπυλα ναίουσιν τάδε.
(Ἠλέκτρα)
ἄναξ Ἄπολλον, ἵλεως αὐτοῖν κλύε
ἐμοῦ τε πρὸς τούτοισιν, ἥ σε πολλὰ δὴ
ἀφ᾽ ὧν ἔχοιμι λιπαρεῖ προύστην χερί.
νῦν δ᾽, ὦ Λύκει᾽ Ἄπολλον, ἐξ οἵων ἔχω
1380 αἰτῶ, προπίτνω, λίσσομαι, γενοῦ πρόφρων
ἡμῖν ἀρωγὸς τῶνδε τῶν βουλευμάτων,
καὶ δεῖξον ἀνθρώποισι τἀπιτίμια
τῆς δυσσεβείας οἷα δωροῦνται θεοί.
(Χορός)
ἴδεθ᾽ ὅποι προνέμεται
1385 τὸ δυσέριστον αἷμα φυσῶν Ἄρης.
βεβᾶσιν ἄρτι δωμάτων ὑπόστεγοι
μετάδρομοι κακῶν πανουργημάτων ἄφυκτοι κύνες,
ὥστ᾽ οὐ μακρὰν ἔτ᾽ ἀμμενεῖ
1390 τοὐμὸν φρενῶν ὄνειρον αἰωρούμενον.
παράγεται γὰρ ἐνέρων
δολιόπους ἀρωγὸς εἴσω στέγας,
ἀρχαιόπλουτα πατρὸς εἰς ἑδώλια,
1395 νεακόνητον αἷμα χειροῖν ἔχων· ὁ Μαίας δὲ παῖς
Ἑρμῆς σφ᾽ ἄγει δόλον σκότῳ
κρύψας πρὸς αὐτὸ τέρμα κοὐκέτ᾽ ἀμμένει.
(Ἠλέκτρα)
ὦ φίλταται γυναῖκες, ἅνδρες αὐτίκα
τελοῦσι τοὔργον· ἀλλὰ σῖγα πρόσμενε.

Traduction française :

[1350] Qui, par ta prudence, m'ont mené en Phocide.
ÉLECTRE
Ce serait l'homme, le seul qui fut resté
Fidèle parmi tous, quand on tua mon père ?
ORESTE
C'est lui, mais je t'en prie, cesse d'interroger !
ÉLECTRE
Jour béni entre tous ! Toi, l'unique sauveur
De la lignée d'Agamemnon, dis-moi comment
Tu es venu ici ? Est-ce toi le sauveur
D'Oreste, de moi, lorsque tout n'était qu'horreur ?
Ô mains que je chéris ! Ô toi, dont le pas vif
M'a tant rendu service ! Comment donc se fait-il
Que je n'ai pas ressenti ta présence en ces lieux ?
Et comment as-tu pu ne pas te dévoiler
À moi, quand tu m'abreuvais d'affreuses paroles
Alors qu'en vérité, tu m'apportais la joie ?
Je te salue, ô père ! Oui, tu es un vrai père
Pour moi. Sache que tu es le seul homme au monde
Qu'en un seul jour j'ai détesté et vénéré !
LE PRÉCEPTEUR
Il suffit ! Le récit de ce qui se passa
Dans les moindres détails, il faudra bien des nuits,
Bien des jours pour en révéler tous les contours.
Mais je parle à vous deux : vous êtes là, inertes,
Alors qu'il faut agir. Or l'instant est propice.
À présent, Clytemnestre est seule : au palais,
Il n'y a plus personne. En tardant, songez bien
Que vous devrez combattre, outre vos ennemis,
Mais une soldatesque habile et en grand nombre.
ORESTE
Assez palabré, Pylade ! Passons à l'acte !
Précipitons-nous ! Toutefois, n'oublions pas
De saluer d'abord les dieux de nos parents,
Qui ont leur place en plein coeur de ce vestibule.
{Après avoir salué les statues divines,
ils entrent dans le palais.}
ÉLECTRE
Ô seigneur Apollon, sois pour eux bienfaisant,
Sois-le pour moi aussi, moi qui t'ai tant de fois
Fait des dons généreux, sans jamais me lasser.
Aujourd'hui, j'ai si peu à t'offrir, je te prie,
Je t'implore ! Aide-nous, toi, dieu si bienveillant,
À réaliser nos desseins ! Montre aux mortels
Comment les dieux châtient les faits d'impiété.
{Elle entre à son tour.}
CHOEUR
Voyez ! il court vers sa victime,
Sanglant, implacable,
Le souffle cruel d'Arès !
Sous ce toit, débusquant
D'ignominieux forfaits,
Elles arrivent les chiennes féroces,
Elles que nul ne peut freiner !
Bientôt, le songe affreux qui me hantait
Va se dissiper.
En tapinois, il pénètre,
Ce Vengeur des trépassés,
Au sein de ce palais où sommeille
Une antique opulence !
Il aiguise le glaive de sang,
Mené par Hermès, fils de Maïa,
Qui colore sa ruse de ténèbres,
Marchant, résolu, vers son but suprême !
EXODOS :
{Électre sort du palais et revient sur la scène.}
ÉLECTRE
Ô femmes bien-aimées, nos hommes vont agir,
Et terminer leur oeuvre : aussi, ne dites rien !





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Dernière mise à jour : 13/04/2006