HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Électre

Χορός



Texte grec :

[100] κοὐδεὶς τούτων οἶκτος ἀπ᾽ ἄλλης
ἢ ᾽μοῦ φέρεται, σοῦ, πάτερ, οὕτως
αἰκῶς οἰκτρῶς τε θανόντος.
ἀλλ᾽ οὐ μὲν δὴ
λήξω θρήνων στυγερῶν τε γόων,
105 ἔστ᾽ ἂν παμφεγγεῖς ἄστρων
ῥιπάς, λεύσσω δὲ τόδ᾽ ἦμαρ,
μὴ οὐ τεκνολέτειρ᾽ ὥς τις ἀηδὼν
ἐπὶ κωκυτῷ τῶνδε πατρῴων
πρὸ θυρῶν ἠχὼ πᾶσι προφωνεῖν.
110 ὦ δῶμ᾽ Ἀΐδου καὶ Περσεφόνης,
ὦ χθόνι᾽ Ἑρμῆ καὶ πότνι᾽ Ἀρὰ
σεμναί τε θεῶν παῖδες Ἐρινύες,
αἳ τοὺς ἀδίκως θνῄσκοντας ὁρᾶθ᾽,
αἳ τοὺς εὐνὰς ὑποκλεπτομένους,
115 ἔλθετ᾽, ἀρήξατε, τίσασθε πατρὸς
φόνον ἡμετέρου,
καί μοι τὸν ἐμὸν πέμψατ᾽ ἀδελφόν·
μούνη γὰρ ἄγειν οὐκέτι σωκῶ
120 λύπης ἀντίρροπον ἄχθος.
(Χορός)
ὦ παῖ, παῖ δυστανοτάτας
(Ἠλέκτρα) ματρός, τίν᾽ ἀεὶ
τάκεις ὧδ᾽ ἀκόρεστον οἰμωγὰν
τὸν πάλαι ἐκ δολερᾶς ἀθεώτατα
125 ματρὸς ἁλόντ᾽ ἀπάταις Ἀγαμέμνονα
κακᾷ τε χειρὶ πρόδοτον; ὡς ὁ τάδε πορὼν
ὄλοιτ᾽, εἴ μοι θέμις τάδ᾽ αὐδᾶν.
(Ἠλέκτρα)
ὦ γενέθλα γενναίων,
130 ἥκετ᾽ ἐμῶν καμάτων παραμύθιον.
οἶδά τε καὶ ξυνίημι τάδ᾽, οὔ τί με
φυγγάνει, οὐδ᾽ ἐθέλω προλιπεῖν τόδε,
μὴ οὐ τὸν ἐμὸν στενάχειν πατέρ᾽ ἄθλιον.
ἀλλ᾽ ὦ παντοίας φιλότητος ἀμειβόμεναι χάριν,
135 ἐᾶτέ μ᾽ ὧδ᾽ ἀλύειν,
αἰαῖ, ἱκνοῦμαι.
(Χορός)
ἀλλ᾽ οὔτοι τόν γ᾽ ἐξ Ἀΐδα
παγκοίνου λίμνας πατέρ᾽ ἀνστάσεις
οὔτε γόοισιν οὔτ᾽ εὐχαῖς.
140 ἀλλ᾽ ἀπὸ τῶν μετρίων ἐπ᾽ ἀμήχανον
ἄλγος ἀεὶ στενάχουσα διόλλυσαι,
ἐν οἷς ἀνάλυσίς ἐστιν οὐδεμία κακῶν.
τί μοι τῶν δυσφόρων ἐφίει;
(Ἠλέκτρα)
νήπιος ὃς τῶν οἰκτρῶς
145 οἰχομένων γονέων ἐπιλάθεται.
ἀλλ᾽ ἐμέ γ᾽ ἁ στονόεσσ᾽ ἄραρεν φρένας,
ἃ Ἴτυν, αἰὲν Ἴτυν ὀλοφύρεται,
ὄρνις ἀτυζομένα, Διὸς ἄγγελος.

Traduction française :

[100] Dire que nul au monde, si ce n'est moi-même,
Ne crie sa rage d'un trépas si infâme et si injuste.
Moi, je ne cesserai pas
De pleurer, de gémir dans des cris affreux,
Tant que je verrai luire l'éclat des astres
Et les flèches du jour.
Comme le rossignol devant son nid détruit,
Je gémirai sans cesse d'une voix retentissante
Au seuil du palais paternel.
Ô maison d'Hadès et de Perséphone,
Ô Hermès souterrain, Ô Malédiction,
Et vous, Érinyes, effrayantes filles des dieux,
Dont la prunelle épie les crimes monstrueux,
Les actes vils commis au sein des foyers,
Venez, assistez-moi, et vengez
Le meurtre de mon père,
Ramenez-moi mon frère.
Ma souffrance est si pesante
Que moi seule, je ne suis qu'impuissance...
PARODOS - CHOEUR
Ô enfant, ô Électre,
Toi qui fus engendrée par une mère infâme,
Pourquoi, d'une voix inlassable,
Par des sanglots à n'en plus finir,
Parler du piège impie
Où fut abattu perfidement Agamemnon,
Cette lâcheté. Ah ! que périsse le criminel,
Si mon propos n'est point sacrilège.
ÉLECTRE
Filles de noble race,
Vous venez consoler ma peine,
Je le sais, je le devine.
Mais je ne faillirai pas,
Car je me dois de pleurer sur mon pauvre père.
Ô vous, tendres amies,
Vous qui m'êtes si dévouées,
Laissez-moi à ma folie,
Je vous en supplie !
CHOEUR
Jamais du fond du marais infernal,
Où tous nous pénètrerons,
Tes prières et tes cris
Ne rendront la vie à ton père !
À te laisser miner par un deuil sacrilège,
En des plaintes sempiternelles,
N'attends pas la fin de tes maux.
Mais pourquoi donc te complais-tu dans la douleur ?
ÉLECTRE
Il faut être léger pour livrer à l'oubli
Des parents qu'un drame atroce vous a ravis.
Mon coeur s'accommode si bien
De la complainte désespérée, « Itys, Itys »,
De l'oiseau triste, messager de Zeus.





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Dernière mise à jour : 13/04/2006