Texte grec :
[1050] (Χρυσόθεμις)
ἄπειμι τοίνυν· οὔτε γὰρ σὺ τἄμ᾽ ἔπη
τολμᾷς ἐπαινεῖν οὔτ᾽ ἐγὼ τοὺς σοὺς τρόπους.
(Ἠλέκτρα)
ἀλλ᾽ εἴσιθ᾽. οὔ σοι μὴ μεθέψομαί ποτε,
οὐδ᾽ ἢν σφόδρ᾽ ἱμείρουσα τυγχάνῃς· ἐπεὶ
πολλῆς ἀνοίας καὶ τὸ θηρᾶσθαι κενά.
1055 (Χρυσόθεμις)
ἀλλ᾽ εἰ σεαυτῇ τυγχάνεις δοκοῦσά τι
φρονεῖν, φρόνει τοιαῦθ᾽. ὅταν γὰρ ἐν κακοῖς
ἤδη βεβήκῃς, τἄμ᾽ ἐπαινέσεις ἔπη.
1060 (Χορός)
τί τοὺς ἄνωθεν φρονιμωτάτους οἰωνοὺς ἐσορώμενοι τροφᾶς
κηδομένους ἀφ᾽ ὧν τε βλάστωσιν ἀφ᾽ ὧν τ᾽ ὄνασιν εὕρωσι,
τάδ᾽ οὐκ ἐπ᾽ ἴσας τελοῦμεν;
ἀλλ᾽ οὐ τὰν Διὸς ἀστραπὰν
καὶ τὰν οὐρανίαν Θέμιν,
1065 δαρὸν οὐκ ἀπόνητοι.
ὦ χθονία βροτοῖσι φάμα, κατά μοι βόασον οἰκτρὰν
ὄπα τοῖς ἔνερθ᾽ Ἀτρείδαις, ἀχόρευτα φέρουσ᾽ὀνείδη·
1070 ὅτι σφὶν ἤδη τὰ μὲν ἐκ δόμων νοσεῖ δή, τὰ δὲ
πρὸς τέκνων διπλῆ
φύλοπις οὐκέτ᾽ ἐξισοῦται φιλοτασίῳ διαίτᾳ·
πρόδοτος δὲ μόνα σαλεύει
1075 Ἠλέκτρα, τὸν ἀεὶ πατρὸς
δειλαία στενάχουσ᾽, ὅπως
ἁ πάνδυρτος ἀηδών,
οὔτε τι τοῦ θανεῖν προμηθὴς τό τε μὴ βλέπειν ἑτοίμα,
1080 διδύμαν ἑλοῦσ᾽ Ἐρινύν· τίς ἂν εὔπατρις ὧδε βλάστοι;
οὐδεὶς τῶν ἀγαθῶν γὰρ
ζῶν κακῶς εὔκλειαν αἰσχῦναι θέλει
νώνυμος, ὦ παῖ παῖ.
1085 ὡς καὶ σὺ πάγκλαυτον αἰῶνα κοινὸν εἵλου,
τὸ μὴ καλὸν καθοπλίσασα, δύο φέρειν ἐν ἑνὶ λόγῳ,
σοφά τ᾽ ἀρίστα τε παῖς κεκλῆσθαι.
1090 ζῴης μοι καθύπερθεν
χειρὶ καὶ πλούτῳ τεῶν ἐχθρῶν ὅσον
νῦν ὑπόχειρ ναίεις·
ἐπεί σ᾽ ἐφηύρηκα μοίρᾳ μὲν οὐκ ἐν ἐσθλᾷ
1095 βεβῶσαν, ἃ δὲ μέγιστ᾽ ἔβλαστε νόμιμα, τῶνδε φερομέναν
ἄριστα τᾷ Ζηνὸς εὐσεβείᾳ.
(Ὀρέστης)
ἆρ᾽, ὦ γυναῖκες, ὀρθά τ᾽ εἰσηκούσαμεν
ὀρθῶς θ᾽ ὁδοιποροῦμεν ἔνθα χρῄζομεν;
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Traduction française :
[1050] CHRYSOTHÉMIS
Je n'ai plus qu'à partir, car tu ne veux plus
M'écouter ; quant à moi, je blâme ta conduite.
ÉLECTRE
C'est cela, va-t-en ! Ne compte pas que je te suive,
Malgré ton grand désir. En fait, quelle lubie
Que de courir après une chose impossible.
CHRYSOTHÉMIS
Si tu te crois dans ton bon droit, eh bien tu l'es !
Pourtant, un jour viendra, où, dans l'adversité,
Tu reconnaîtras que mon avis était juste.
{Chrysothémis rentre au palais.}
STASIMON II : CHOEUR
Quand nous voyons, dotés d'une belle sagesse,
Les oiseaux du ciel
Soignant si bien leurs géniteurs,
Ceux qui furent jadis leurs nourriciers,
Pourquoi, comme eux,
N'avons-nous pas la même grandeur ?
Mais par la foudre de Zeus, par la Justice céleste,
Je le proclame, jamais ne fera défaut
Le Châtiment.
Ô toi, qui résonne des tréfonds de la terre,
Toi, la Renommée, par pitié,
Apporte mon terrible message aux Atrides
Qui errent dans l'Hadès, un message atroce
Bannissant toute joie.
Dis-leur combien le malheur a frappé ce lignage,
Et quelle discorde a séparé
Deux de ses enfants.
Même les liens du sang
Ne sauraient y mettre un terme.
Trahie, Électre, la malheureuse,
Errant dans une ineffable tourmente,
Se lamente sans cesse sur son père,
Rossignol endeuillé !
Elle brave la mort, résolue à quitter
L'éclat du jour, pourvu qu'elle extermine
Ces deux monstres sanglants.
Jamais on ne vit une fille si fidèle à son père !
Une belle âme se refuse toujours
À ternir sa gloire, à pervertir sa réputation
Par une vie infâme.
Dès lors, tu as choisi, Ô chère enfant,
De t'enfoncer avec eux dans un deuil sans limite
Te dressant contre l'abomination,
Ce qui te vaut un éloge dédoublé,
Car on dira de toi que tu fus un esprit clairvoyant
Autant qu'un coeur filial.
Puisses-tu acquérir la force
Et la prospérité, atteindre la puissance écrasante
Que tes ennemis détiennent pour l'instant,
Car je te vois engloutie dans un destin sans grâce:
Mais, face aux lois les plus lumineuses qui soient,
Tu te dois de ceindre
La couronne sacrée de la piété.
ÉPISODE IV :
{Oreste et Pylade entrent en compagnie de deux serviteurs
tenant une urne de bronze.}
ORESTE
Ô Femmes, avons-nous bien été renseignés ?
Sommes-nous arrivés à destination ?
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