HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Électre

χάρις



Texte grec :

[50] δίφρων κυλισθείς· ὧδ᾽ ὁ μῦθος ἑστάτω.
ἡμεῖς δὲ πατρὸς τύμβον, ὡς ἐφίετο,
λοιβαῖσι πρῶτον καὶ καρατόμοις χλιδαῖς
στέψαντες εἶτ᾽ ἄψορρον ἥξομεν πάλιν,
τύπωμα χαλκόπλευρον ἠρμένοι χεροῖν,
55 ὃ καὶ σὺ θάμνοις οἶσθά που κεκρυμμένον,
ὅπως λόγῳ κλέπτοντες ἡδεῖαν φάτιν
φέρωμεν αὐτοῖς, τοὐμὸν ὡς ἔρρει δέμας
φλογιστὸν ἤδη καὶ κατηνθρακωμένον.
τί γάρ με λυπεῖ τοῦθ᾽, ὅταν λόγῳ θανὼν
60 ἔργοισι σωθῶ κἀξενέγκωμαι κλέος;
δοκῶ μέν, οὐδὲν ῥῆμα σὺν κέρδει κακόν.
ἤδη γὰρ εἶδον πολλάκις καὶ τοὺς σοφοὺς
λόγῳ μάτην θνῄσκοντας· εἶθ᾽, ὅταν δόμους
ἔλθωσιν αὖθις, ἐκτετίμηνται πλέον·
65 ὡς κἄμ᾽ ἐπαυχῶ τῆσδε τῆς φήμης ἄπο
δεδορκότ᾽ ἐχθροῖς ἄστρον ὣς λάμψειν ἔτι.
ἀλλ᾽, ὦ πατρῴα γῆ θεοί τ᾽ ἐγχώριοι,
δέξασθέ μ᾽ εὐτυχοῦντα ταῖσδε ταῖς ὁδοῖς,
σύ τ᾽, ὦ πατρῷον δῶμα· σοῦ γὰρ ἔρχομαι
70 δίκῃ καθαρτὴς πρὸς θεῶν ὡρμημένος·
καὶ μή μ᾽ ἄτιμον τῆσδ᾽ ἀποστείλητε γῆς,
ἀλλ᾽ ἀρχέπλουτον καὶ καταστάτην δόμων.
εἴρηκα μέν νυν ταῦτα· σοὶ δ᾽ ἤδη, γέρον,
τὸ σὸν μελέσθω βάντι φρουρῆσαι χρέος.
75 νὼ δ᾽ ἔξιμεν· καιρὸς γάρ, ὅσπερ ἀνδράσιν
μέγιστος ἔργου παντός ἐστ᾽ ἐπιστάτης.
(Ἠλέκτρα)
ἰώ μοί μοι δύστηνος.
(Παιδαγωγός)
καὶ μὴν θυρῶν ἔδοξα προσπόλων τινὸς
ὑποστενούσης ἔνδον αἰσθέσθαι, τέκνον.
80 (Ὀρέστης)
ἆρ᾽ ἐστὶν ἡ δύστηνος Ἠλέκτρα· θέλεις
μείνωμεν αὐτοῦ κἀπακούσωμεν γόων;
(Παιδαγωγός)
ἥκιστα· μηδὲν πρόσθεν ἢ τὰ Λοξίου
πειρώμεθ᾽ ἔρδειν κἀπὸ τῶνδ᾽ ἀρχηγετεῖν,
πατρὸς χέοντες λουτρά· ταῦτα γὰρ φέρει
85 νίκην τ᾽ ἐφ᾽ ἡμῖν καὶ κράτος τῶν δρωμένων.
(Ἠλέκτρα)
ὦ φάος ἁγνὸν
καὶ γῆς ἰσόμοιρ᾽ ἀήρ, ὥς μοι
πολλὰς μὲν θρήνων ᾠδάς,
πολλὰς δ᾽ ἀντήρεις ᾔσθου
90 στέρνων πληγὰς αἱμασσομένων,
ὁπόταν δνοφερὰ νὺξ ὑπολειφθῇ·
τὰ δὲ παννυχίδων ἤδη στυγεραὶ
ξυνίσασ᾽ εὐναὶ μογερῶν οἴκων,
ὅσα τὸν δύστηνον ἐμὸν θρηνῶ
95 πατέρ᾽, ὃν κατὰ μὲν βάρβαρον αἶαν
φοίνιος Ἄρης οὐκ ἐξένισεν,
μήτηρ δ᾽ ἡμὴ χὠ κοινολεχὴς
Αἴγισθος ὅπως δρῦν ὑλοτόμοι
σχίζουσι κάρα φονίῳ πελέκει,

Traduction française :

[50] Que cela soit entendu. Moi, je vais d'abord,
Comme il est rituel, me rendre sur la tombe
De mon père, et offrir quelques libations,
Ainsi que des cheveux que je me suis coupés.
Puis, je retournerai ici, avec en mains,
L'urne d'airain, dont tu sais que je l'ai cachée
Sous un taillis : alors, nous pourrons les berner
Par un mensonge doux pour eux : je leur dirai
Que mon corps est détruit, et qu'il n'est plus que cendre.
Que puis-je redouter d'une mort inventée,
Puisque, bien en vie, je récolterai la gloire ?
Une parole n'est jamais à regretter
Si elle est profitable ; et j'ai vu bien des sages
Que l'on croyait morts, qui, une fois reparus,
Ont conquis grâce à elle un prestige innommable.
Moi aussi, c'est certain, après cette nouvelle,
Je serais éclatant face à mes ennemis.
Ô sol de mes aïeux, vous dieux de ma patrie,
Accordez-moi de réussir un tel voyage,
Toi aussi, ô maison de mes pères que je vais
Purifier en tant que justicier divin ;
Faites que je ne sois point renvoyé de ces lieux,
Faites que je puisse reprendre ce qui est mien,
Et retrouver mon rang. Mais j'ai assez parlé.
C'est à toi, ô vieillard, de partir et de faire
Ce qui est convenu. Quant à nous deux, allons
Sur les chemins, car l'Occasion nous l'ordonne,
Elle qui régente les actions humaines.
ÉLECTRE
Je suis bien malheureuse !
LE PRÉCEPTEUR
J'ai l'impression d'entendre
À la porte le cri étouffé d'une servante.
ORESTE
Mais ne serait-ce pas la malheureuse Électre ?
Restons un peu, veux-tu, pour écouter sa plainte.
LE PRÉCEPTEUR
Non. Ce qu'il faut d'abord, c'est obéir aux ordres
De Loxias. Commençons par offrir à ton père
Des libations, car telle est la garantie
De nos succès, du triomphe de nos desseins.
{Ils partent, Oreste et Pylade d'un côté, le Précepteur de
l'autre. Électre sort du palais.}
ÉLECTRE
Ô Lumière sacrée,
Toi, air embrassant la terre
Tant de fois vous avez entendu mes cris,
Vous m'avez vue frapper
Ma poitrine sanglante,
À l'heure où s'esquive la ténébreuse nuit.
Quant à mes longues insomnies,
Ma couche seule les connaît,
Elle, ma confidente en ce palais atroce,
Oui, cette couche qui voit aussi tous les sanglots
Que je verse sur mon malheureux père,
Lui que la Mort, quand il combattait les Barbares,
N'a jamais ensanglanté ;
Non, c'est ma mère et son favori, Égisthe,
Qui, d'un coup de hache, ont fracassé son crâne,
Pareil à des bûcherons abattant un chêne.





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Dernière mise à jour : 13/04/2006