HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Antigone

τἀγαθὸν



Texte grec :

[250] πλῆγμ᾽, οὐ δικέλλης ἐκβολή. στύφλος δὲ γῆ
καὶ χέρσος, ἀρρὼξ οὐδ᾽ ἐπημαξευμένη
τροχοῖσιν, ἀλλ᾽ ἄσημος οὑργάτης τις ἦν.
ὅπως δ᾽ ὁ πρῶτος ἡμὶν ἡμεροσκόπος
δείκνυσι, πᾶσι θαῦμα δυσχερὲς παρῆν.
255 ὁ μὲν γὰρ ἠφάνιστο, τυμβήρης μὲν οὔ,
λεπτὴ δ᾽, ἄγος φεύγοντος ὥς, ἐπῆν κόνις
σημεῖα δ᾽ οὔτε θηρὸς οὔτε του κυνῶν
ἐλθόντος, οὐ σπάσαντος ἐξεφαίνετο.
λόγοι δ᾽ ἐν ἀλλήλοισιν ἐρρόθουν κακοί,
260 φύλαξ ἐλέγχων φύλακα, κἂν ἐγίγνετο
πληγὴ τελευτῶς᾽, οὐδ᾽ ὁ κωλύσων παρῆν.
εἷς γάρ τις ἦν ἕκαστος οὑξειργασμένος,
κοὐδεὶς ἐναργής, ἀλλ᾽ ἔφευγε μὴ εἰδέναι.
ἦμεν δ᾽ ἑτοῖμοι καὶ μύδρους αἴρειν χεροῖν
265 καὶ πῦρ διέρπειν καὶ θεοὺς ὁρκωμοτεῖν,
τὸ μήτε δρᾶσαι μήτε τῳ ξυνειδέναι
τὸ πρᾶγμα βουλεύσαντι μηδ᾽ εἰργασμένῳ.
τέλος δ᾽ ὅτ᾽ οὐδὲν ἦν ἐρευνῶσιν πλέον,
λέγει τις εἷς, ὃ πάντας ἐς πέδον κάρα
270 νεῦσαι φόβῳ προὔτρεψεν· οὐ γὰρ εἴχομεν
οὔτ᾽ ἀντιφωνεῖν οὔθ᾽ ὅπως δρῶντες καλῶς
πράξαιμεν. ἦν δ᾽ ὁ μῦθος ὡς ἀνοιστέον
σοὶ τοὔργον εἴη τοῦτο κοὐχὶ κρυπτέον.
καὶ ταῦτ᾽ ἐνίκα, κἀμὲ τὸν δυσδαίμονα
275 πάλος καθαιρεῖ τοῦτο τἀγαθὸν λαβεῖν.
πάρειμι δ᾽ ἄκων οὐχ ἑκοῦσιν, οἶδ᾽ ὅτι·
στέργει γὰρ οὐδεὶς ἄγγελον κακῶν ἐπῶν.
(Χορός)
ἄναξ, ἐμοί τοί, μή τι καὶ θεήλατον
τοὔργον τόδ᾽, ἡ ξύννοια βουλεύει πάλαι
280 (Κρέων)
παῦσαι, πρὶν ὀργῆς καὶ ᾽μὲ μεστῶσαι λέγων,
μὴ ᾽φευρεθῇς ἄνους τε καὶ γέρων ἅμα.
λέγεις γὰρ οὐκ ἀνεκτὰ δαίμονας λέγων
πρόνοιαν ἴσχειν τοῦδε τοῦ νεκροῦ πέρι.
πότερον ὑπερτιμῶντες ὡς εὐεργέτην
285 ἔκρυπτον αὐτόν, ὅστις ἀμφικίονας
ναοὺς πυρώσων ἦλθε κἀναθήματα
καὶ γῆν ἐκείνων καὶ νόμους διασκεδῶν;
ἢ τοὺς κακοὺς τιμῶντας εἰσορᾷς θεούς;
οὔκ ἔστιν. ἀλλὰ ταῦτα καὶ πάλαι πόλεως
290 ἄνδρες μόλις φέροντες ἐρρόθουν ἐμοί,
κρυφῇ κάρα σείοντες, οὐδ᾽ ὑπὸ ζυγῷ
λόφον δικαίως εἶχον, ὡς στέργειν ἐμέ.
ἐκ τῶνδε τούτους ἐξεπίσταμαι καλῶς
παρηγμένους μισθοῖσιν εἰργάσθαι τάδε.
295 οὐδὲν γὰρ ἀνθρώποισιν οἷον ἄργυρος
κακὸν νόμισμ᾽ ἔβλαστε. τοῦτο καὶ πόλεις
πορθεῖ, τόδ᾽ ἄνδρας ἐξανίστησιν δόμων·
τόδ᾽ ἐκδιδάσκει καὶ παραλλάσσει φρένας
χρηστὰς πρὸς αἰσχρὰ πράγματ᾽ ἵστασθαι βροτῶν·

Traduction française :

[250] Le sol était dur, sec, sans une fente, sans une ornière : l'ouvrier n'a pas laissé
de traces. Quand le premier gardien de jour nous a fait constater la chose, ç'a été pour
nous une surprise plutôt désagréable. Le cadavre était devenu invisible. Il n'était pas
enterré, non, mais recouvert de poussière, juste de quoi éviter le sacrilège. Nulle marque
non plus d'une bête sauvage ou de quelque chien qui serait venu et l'aurait déchiqueté.
Pour le coup, le ton monte, on s'accuse entre gardiens, et chaque fois les poings
finissaient par s'en mêler, sans qu'il y eût quelqu'un pour mettre le holà. Chacun
suspectait le voisin, mais les preuves faisaient défaut et tout le monde se disculpait à qui
mieux mieux. Nous étions prêts à empoigner le fer rouge, à marcher dans les flammes, à
jurer le grand serment par les dieux, pour prouver que nous étions innocents du crime,
que nous ne savions même pas qui pouvait l'avoir préparé ou exécuté. Bref, comme tout
cela ne menait à rien, l'un de nous a proposé une solution qui nous a fait baisser la tête
en frissonnant, car nous n'avions rien à y redire, certes, mais rien de bon à en attendre :
c'était de te faire un rapport fidèle et complet. L'avis l'emporte, on tire au sort, et la
mission m'échoit : voilà bien ma chance! Je peux dire que pas plus que vous je ne suis
ici pour mon plaisir; car on en veut toujours aux messagers de malheur.
LE CORYPHÉE. Roi, les dieux ne sont sans doute pas étrangers à ce mystère. C'est la
pensée qui m'est venue tout de suite.
CRÉON. N'en dis pas plus, tu me pousserais à bout. Quelle sottise, à ton âge !
Prétendre que les dieux prennent soin de ce cadavre est une idée révoltante! Quoi! Ils
nous auraient dérobé, pour le glorifier comme un bienfaiteur, un homme qui venait
mettre le feu aux colonnes de leurs temples, détruire leur culte, leur terre, leurs lois ?
Quand as-tu vu les dieux honorer les scélérats? Mais j'ai déjà remarqué que des
mécontents murmurent contre mes ordres, branlent la tête sous cape, ne plient pas
l'encolure au joug d'une obéissance loyale. Ce sont eux, les faits me le démontrent, qui
ont payé les gardes pour faire le coup. L'argent, ah ! maudite engeance, fléau des
humains ! Il ruine les cités, il chasse les hommes de leurs maisons; maître corrupteur, il
pervertit les consciences,





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Dernière mise à jour : 1/06/2005