HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Antigone

τῇδε



Texte grec :

[200] φυγὰς κατελθὼν ἠθέλησε μὲν πυρὶ
πρῆσαι κατ᾽ ἄκρας, ἠθέλησε δ᾽ αἵματος
κοινοῦ πάσασθαι, τοὺς δὲ δουλώσας ἄγειν,
τοῦτον πόλει τῇδ᾽ ἐκκεκήρυκται τάφῳ
μήτε κτερίζειν μήτε κωκῦσαί τινα,
205 ἐᾶν δ᾽ ἄθαπτον καὶ πρὸς οἰωνῶν δέμας
καὶ πρὸς κυνῶν ἐδεστὸν αἰκισθέν τ᾽ ἰδεῖν.
τοιόνδ᾽ ἐμὸν φρόνημα, κοὔποτ᾽ ἔκ γ᾽ ἐμοῦ
τιμὴν προέξουσ᾽ οἱ κακοὶ τῶν ἐνδίκων·
ἀλλ᾽ ὅστις εὔνους τῇδε τῇ πόλει, θανὼν
210 καὶ ζῶν ὁμοίως ἐξ ἐμοῦ τιμήσεται.
(Χορός)
σοὶ ταῦτ᾽ ἀρέσκει, παῖ Μενοικέως Κρέον,
τὸν τῇδε δύσνουν κἀς τὸν εὐμενῆ πόλει·
νόμῳ δὲ χρῆσθαι παντί που πάρεστί σοι
καὶ τῶν θανόντων χὠπόσοι ζῶμεν πέρι.
215 (Κρέων)
ὡς ἂν σκοποὶ νῦν εἴτε τῶν εἰρημένων.
(Χορός)
νεωτέρῳ τῳ τοῦτο βαστάζειν πρόθες.
(Κρέων)
ἀλλ᾽ εἴσ᾽ ἑτοῖμοι τοῦ νεκροῦ γ᾽ ἐπίσκοποι.
(Χορός)
τί δῆτ᾽ ἂν ἄλλο τοῦτ᾽ ἐπεντέλλοις ἔτι;
(Κρέων)
τὸ μὴ ᾽πιχωρεῖν τοῖς ἀπιστοῦσιν τάδε.
220 (Χορός)
οὔκ ἔστιν οὕτω μῶρος ὃς θανεῖν ἐρᾷ.
(Κρέων)
καὶ μὴν ὁ μισθός γ᾽, οὗτος· ἀλλ᾽ ὑπ᾽ ἐλπίδων
ἄνδρας τὸ κέρδος πολλάκις διώλεσεν.
(Φύλαξ)
ἄναξ, ἐρῶ μὲν οὐχ ὅπως τάχους ὕπο
δύσπνους ἱκάνω κοῦφον ἐξάρας πόδα.
225 πολλὰς γὰρ ἔσχον φροντίδων ἐπιστάσεις,
ὁδοῖς κυκλῶν ἐμαυτὸν εἰς ἀναστροφήν·
ψυχὴ γὰρ ηὔδα πολλά μοι μυθουμένη·
τάλας, τί χωρεῖς οἷ μολὼν δώσεις δίκην;
τλήμων, μενεῖς αὖ; κεἰ τάδ᾽ εἴσεται Κρέων
230 ἄλλου παρ᾽ ἀνδρός; πῶς σὺ δῆτ᾽ οὐκ ἀλγύνει;
τοιαῦθ᾽ ἑλίσσων ἤνυτον σχολῇ βραδύς.
χοὔτως ὁδὸς βραχεῖα γίγνεται μακρά.
τέλος γε μέντοι δεῦρ᾽ ἐνίκησεν μολεῖν
σοί. κεἰ τὸ μηδὲν ἐξερῶ, φράσω δ᾽ ὅμως·
235 τῆς ἐλπίδος γὰρ ἔρχομαι δεδραγμένος,
τὸ μὴ παθεῖν ἂν ἄλλο πλὴν τὸ μόρσιμον.
(Κρέων)
τί δ᾽ ἐστὶν ἀνθ᾽ οὗ τήνδ᾽ ἔχεις ἀθυμίαν;
(Φύλαξ)
φράσαι θέλω σοι πρῶτα τἀμαυτοῦ· τὸ γὰρ
πρᾶγμ᾽ οὔτ᾽ ἔδρασ᾽ οὔτ᾽ εἶδον ὅστις ἦν ὁ δρῶν,
240 οὐδ᾽ ἂν δικαίως ἐς κακὸν πέσοιμί τι.
(Κρέων)
εὖ γε στοχάζει κἀποφάργνυσαι κύκλῳ
τὸ πρᾶγμα· δηλοῖς δ᾽ ὥς τι σημανῶν νέον.
(Φύλαξ)
τὰ δεινὰ γάρ τοι προστίθησ᾽ ὄκνον πολύν.
(Κρέων)
οὔκουν ἐρεῖς ποτ᾽, εἶτ᾽ ἀπαλλαχθεὶς ἄπει;
(Φύλαξ)
245 καὶ δὴ λέγω σοι. τὸν νεκρόν τις ἀρτίως
θάψας βέβηκε κἀπὶ χρωτὶ διψίαν
κόνιν παλύνας κἀφαγιστεύσας ἃ χρή·
(Κρέων)
τί φής; τίς ἀνδρῶν ἦν ὁ τολμήσας τάδε;
(Φύλαξ)
οὐκ οἶδ᾽· ἐκεῖ γὰρ οὔτε του γενῇδος ἦν

Traduction française :

[200] le banni qui n'est revenu que pour livrer aux flammes sa patrie et ses dieux,
s'abreuver du sang fraternel et réduire les siens en esclavage,
défense publique est faite aux citoyens de l'honorer d'un tombeau,
de le pleurer; que son corps gise, privé de sépulture, proie des oiseaux et des chiens,
objet d'opprobre. Telle est ma décision. Jamais je ne souffrirai que les scélérats usurpent
les honneurs qu'on doit aux gens de bien. En revanche, tout patriote, vivant ou mort, me
trouvera prêt à l'honorer.
LE CORYPHÉE. Sur le bon et sur le mauvais serviteur du pays, Créon, fils de Ménécée,
la sentence est rendue, c'est bien : il t'appartient de porter des décrets à ta guise aussi
bien sur les morts que sur nous autres les vivants.
CRÉON. Comment pensez-vous assurer l'exécution de mes ordres ?
LE CORYPHÉE. Confie cette charge à de plus jeunes que nous.
CRÉON. Bien entendu, j'ai placé des gardes près du cadavre.
LE CORYPHÉE. Que pouvons-nous d'autre pour te servir?
CRÉON. Te garder de toute collusion avec les contrevenants.
LE CORYPHÉE. Personne n'est assez fou pour désirer la mort.
CRÉON. Tel serait le salaire, en effet. Mais la cupidité a souvent perdu les hommes.
(Entre un garde.)
LE GARDE. Roi, je ne dirai pas que la hâte m'a coupé le souffle et que j'ai couru d'un
pied léger. Plus d'une fois je me suis arrêté pour réfléchir et j'ai failli souvent faire
demi-tour. Et je me chapitrais en moi-même : Pauvre fou, pourquoi courir à une
punition certaine? Allons, bon! vas-tu encore tergiverser? Et si Créon apprend l'affaire
par un autre, n'est-ce pas toi qui en pâtiras ? A rouler tout cela dans ma tête, je
n'avançais guère, et c'est ainsi qu'un bout de chemin devient une longue route. A la fin
du compte, j'ai préféré me présenter devant toi. Je vais te faire mon rapport, vaille que
vaille. J'ai bon espoir qu'il ne peut rien m'arriver que ce qui est inscrit à mon rôle.
CRÉON. Eh bien? qu'est-ce qui t'inquiète?
LE GARDE. Avant d'aller plus loin, je veux me mettre à couvert; ce n'est pas moi qui ai
fait le coup,, et je n'ai pas vu celui qui l'a fait. Je n'ai pas mérité que l'on me fasse des
ennuis.
CRÉON. Voilà bien des feintes et des embarras. Tu m'as pourtant l'air de vouloir nous
annoncer quelque chose.
LE GARDE. Les mauvaises nouvelles ont de la peine à sortir.
CRÉON. Parle, à la fin. Après, tu t'en iras soulagé.
LE GARDE. En un mot comme en cent, quelqu'un a répandu de la terre sèche sur le
cadavre, conformément aux rites.
CRÉON. Que dis-tu ? Quel homme a eu cette audace ?
LE GARDE. Je l'ignore. On ne relevait ni entaille de bêche, ni couche de terre remuée à
la pioche.





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Dernière mise à jour : 1/06/2005