HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Antigone

τύραννον



Texte grec :

[1150] ὦναξ, σαῖς ἅμα περιπόλοις
Θυίαισιν, αἵ σε μαινόμεναι πάννυχοι χορεύουσι
τὸν ταμίαν Ἴακχον.
1155 (Ἄγγελος)
Κάδμου πάροικοι καὶ δόμων Ἀμφίονος,
οὐκ ἔσθ᾽ ὁποῖον στάντ᾽ ἂν ἀνθρώπου βίον
οὔτ᾽ αἰνέσαιμ᾽ ἂν οὔτε μεμψαίμην ποτέ.
τύχη γὰρ ὀρθοῖ καὶ τύχη καταρρέπει
τὸν εὐτυχοῦντα τόν τε δυστυχοῦντ᾽ ἀεί·
1160 καὶ μάντις οὐδεὶς τῶν καθεστώτων βροτοῖς.
(Κρέων) γὰρ ἦν ζηλωτός, ὡς ἐμοί, ποτέ,
σώσας μὲν ἐχθρῶν τήνδε Καδμείαν χθόνα
λαβών τε χώρας παντελῆ μοναρχίαν
ηὔθυνε, θάλλων εὐγενεῖ τέκνων σπορᾷ·
1165 καὶ νῦν ἀφεῖται πάντα. τὰς γὰρ ἡδονὰς
ὅταν προδῶσιν ἄνδρες, οὐ τίθημ᾽ ἐγὼ
ζῆν τοῦτον, ἀλλ᾽ ἔμψυχον ἡγοῦμαι νεκρόν.
πλούτει τε γὰρ κατ᾽ οἶκον, εἰ βούλει, μέγα
καὶ ζῆ τύραννον σχῆμ᾽ ἔχων· ἐὰν δ᾽ ἀπῇ
1170 τούτων τὸ χαίρειν, τἄλλ᾽ ἐγὼ καπνοῦ σκιᾶς
οὐκ ἂν πριαίμην ἀνδρὶ πρὸς τὴν ἡδονήν.
(Χορός)
τί δ᾽ αὖ τόδ᾽ ἄχθος βασιλέων ἥκεις φέρων;
(Ἄγγελος)
τεθνᾶσιν. οἱ δὲ ζῶντες αἴτιοι θανεῖν.
(Χορός)
καὶ τίς φονεύει; τίς δ᾽ ὁ κείμενος; λέγε.
1175 (Ἄγγελος)
Αἵμων ὄλωλεν· αὐτόχειρ δ᾽ αἱμάσσεται.
(Χορός)
πότερα πατρῴας ἢ πρὸς οἰκείας χερός;
(Ἄγγελος)
αὐτὸς πρὸς αὑτοῦ, πατρὶ μηνίσας φόνου.
(Χορός)
ὦ μάντι, τοὔπος ὡς ἄρ᾽ ὀρθὸν ἤνυσας.
(Ἄγγελος)
ὡς ὧδ᾽ ἐχόντων τἄλλα βουλεύειν πάρα.
1180 (Χορός)
καὶ μὴν ὁρῶ τάλαιναν (Εὐρυδίκη)ν ὁμοῦ
δάμαρτα τὴν Κρέοντος. ἐκ δὲ δωμάτων
ἤτοι κλύουσα παιδὸς ἢ τύχῃ πάρα.
(Εὐρυδίκη)
ὦ πάντες ἀστοί, τῶν λόγων ἐπῃσθόμην
πρὸς ἔξοδον στείχουσα, Παλλάδος θεᾶς
1185 ὅπως ἱκοίμην εὐγμάτων προσήγορος.
καὶ τυγχάνω τε κλῇθρ᾽ ἀνασπαστοῦ πύλης
χαλῶσα καί με φθόγγος οἰκείου κακοῦ
βάλλει δι᾽ ὤτων· ὑπτία δὲ κλίνομαι
δείσασα πρὸς δμωαῖσι κἀποπλήσσομαι
1190 ἀλλ᾽ ὅστις ἦν ὁ μῦθος αὖθις εἴπατε·
κακῶν γὰρ οὐκ ἄπειρος οὖσ᾽ ἀκούσομαι.
(Ἄγγελος)
ἐγώ, φίλη δέσποινα, καὶ παρὼν ἐρῶ
κοὐδὲν παρήσω τῆς ἀληθείας ἔπος.
τί γάρ σε μαλθάσσοιμ᾽ ἂν ὧν ἐς ὕστερον
1195 ψεῦσται φανούμεθ᾽; ὀρθὸν ἁλήθει᾽ ἀεί.
ἐγὼ δὲ σῷ ποδαγὸς ἑσπόμην πόσει
πεδίον ἐπ᾽ ἄκρον, ἔνθ᾽ ἔκειτο νηλεὲς
κυνοσπάρακτον σῶμα Πολυνείκους ἔτι·
καὶ τὸν μέν, αἰτήσαντες ἐνοδίαν θεὸν

Traduction française :

[1150] apparais, ô mon Roi, au milieu d'un cortège
de Thyiades qui, délirantes, jusqu'à l'aube,
dansent, dansent pour toi, leur seigneur, Iacchos!
DERNIER ÉPISODE
(Entre un messager.)
LE MESSAGER. Vous qui vivez près du palais, sous la garde des Fondateurs, d'aucun
homme vivant je n'affirmerais qu'il faut le féliciter ou le plaindre de son sort. On voit
tous les jours la Fortune précipiter les heureux, relever les misérables, et son
inconstance déjoue les plus sûres prévisions. Créon, naguère, me semblait digne d'envie.
Il avait libéré le sol thébain, il était monté sur le trône, il régnait, monarque absolu, il
fleurissait en beaux enfants : tout s'est évanoui! Quand un homme a perdu ce qui faisait
sa joie, je tiens qu'il ne vit plus, c'est un mort qui respire. Remplissez de trésors un
palais, menez un train royal : là où manque le plaisir de vivre, tout le reste en
comparaison ne vaut pas l'ombre d'une fumée.
LE CORYPHÉE. Quelle infortune de nos princes viens-tu encore nous annoncer ?
LE MESSAGER. La mort des uns, par la faute des autres.
LE CORYPHÉE. Qui a frappé ? Qui a péri ? Parle.
LE MESSAGER. Hémon a péri par une main de son sang.
LE CORYPHÉE. La main de son père, ou sa propre main ?
LE MESSAGER. Il s'est frappé lui-même, révolté contre un père assassin.
LE CORYPHÉE. Ah! devin, elles ne mentaient donc pas, tes prédictions !
LE MESSAGER. Tels sont les faits; il faut maintenant en prévoir les suites.
LE CORYPHÉE. Justement j'aperçois Eurydice, la malheureuse épouse de Créon. Est-ce
par hasard qu'elle est sortie ? Ou a-t-elle entendu qu'on parlait de son fils ?
EURYDICE (sur le seuil du palais). Citoyens, vos paroles sont venues jusqu'à moi,
comme je sortais pour adresser mes supplications à la déesse Pallas. Au moment où
s'ouvrait la porte, le bruit d'un malheur touchant les miens a frappé mes oreilles et je
suis tombée à la renverse dans les bras de mes femmes, paralysée par la terreur...
Allons, quelle que soit la nouvelle, répétez-la devant moi. Je saurai entendre mon
malheur : j'ai l'habitude.
LE MESSAGER. Ma chère maîtresse, j'ai assisté aux événements et je n'omettrai rien de
la vérité. A quoi bon l'adoucir, si l'on découvre ensuite que je l'ai faussée ? Le chemin de
la vérité est le droit chemin. Or donc, c'est moi qui ai guidé le roi à travers la plaine, vers
une butte où gisait encore, déchiqueté par les chiens, le corps lamentable de Polynice.





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Dernière mise à jour : 1/06/2005