HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Antigone

τοῦτο



Texte grec :

[750] (Κρέων)
ταύτην ποτ᾽ οὐκ ἔσθ᾽ ὡς ἔτι ζῶσαν γαμεῖς.
(Αἵμων)
ἣ δ᾽ οὖν θανεῖται καὶ θανοῦσ᾽ ὀλεῖ τινα.
(Κρέων)
ἦ κἀπαπειλῶν ὧδ᾽ ἐπεξέρχει θρασύς;
(Αἵμων)
τίς δ᾽ ἔστ᾽ ἀπειλὴ πρὸς κενὰς γνώμας λέγειν;
(Κρέων)
κλαίων φρενώσεις, ὢν φρενῶν αὐτὸς κενός.
755 (Αἵμων)
εἰ μὴ πατὴρ ἦσθ᾽, εἶπον ἄν σ᾽ οὐκ εὖ φρονεῖν.
(Κρέων)
γυναικὸς ὢν δούλευμα μὴ κώτιλλέ με.
(Αἵμων)
βούλει λέγειν τι καὶ λέγων μηδὲν κλύειν;
(Κρέων)
ἄληθες; ἀλλ᾽ οὐ τόνδ᾽ Ὄλυμπον, ἴσθ᾽ ὅτι,
χαίρων ἐπὶ ψόγοισι δεννάσεις ἐμέ.
760 ἄγαγε τὸ μῖσος ὡς κατ᾽ ὄμματ᾽ αὐτίκα
παρόντι θνῄσκῃ πλησία τῷ νυμφίῳ.
(Αἵμων)
οὐ δῆτ᾽ ἔμοιγε, τοῦτο μὴ δόξῃς ποτέ,
οὔθ᾽ ἥδ᾽ ὀλεῖται πλησία, σύ τ᾽ οὐδαμὰ
τοὐμὸν προσόψει κρᾶτ᾽ ἐν ὀφθαλμοῖς ὁρῶν,
765 ὡς τοῖς θέλουσι τῶν φίλων μαίνῃ συνών.
(Χορός)
ἁνήρ, ἄναξ, βέβηκεν ἐξ ὀργῆς ταχύς·
νοῦς δ᾽ ἐστὶ τηλικοῦτος ἀλγήσας βαρύς.
(Κρέων)
δράτω· φρονείτω μεῖζον ἢ κατ᾽ ἄνδρ᾽ ἰών·
τὼ δ᾽ οὖν κόρα τώδ᾽ οὐκ ἀπαλλάξει μόρου.
770 (Χορός)
ἄμφω γὰρ αὐτὼ καὶ κατακτεῖναι νοεῖς;
(Κρέων)
οὐ τήν γε μὴ θιγοῦσαν· εὖ γὰρ οὖν λέγεις.
(Χορός)
μόρῳ δὲ ποίῳ καί σφε βουλεύει κτανεῖν;
(Κρέων)
ἄγων ἔρημος ἔνθ᾽ ἂν ᾖ βροτῶν στίβος
κρύψω πετρώδει ζῶσαν ἐν κατώρυχι,
775 φορβῆς τοσοῦτον ὡς ἄγος μόνον προθείς,
ὅπως μίασμα πᾶσ᾽ ὑπεκφύγῃ πόλις.
κἀκεῖ τὸν Ἅιδην, ὃν μόνον σέβει θεῶν,
αἰτουμένη που τεύξεται τὸ μὴ θανεῖν,
ἢ γνώσεται γοῦν ἀλλὰ τηνικαῦθ᾽ ὅτι
780 πόνος περισσός ἐστι τἀν Ἅιδου σέβειν.
(Χορός)
Ἔρως ἀνίκατε μάχαν, Ἔρως, ὃς ἐν κτήμασι πίπτεις,
ὃς ἐν μαλακαῖς παρειαῖς νεάνιδος ἐννυχεύεις,
785 φοιτᾷς δ᾽ ὑπερπόντιος ἔν τ᾽ ἀγρονόμοις αὐλαῖς·
καί σ᾽ οὔτ᾽ ἀθανάτων φύξιμος οὐδεὶς
790 οὔθ᾽ ἁμερίων σέ γ᾽ ἀνθρώπων. ὁ δ᾽ ἔχων μέμηνεν.
σὺ καὶ δικαίων ἀδίκους φρένας παρασπᾷς ἐπὶ λώβᾳ,
σὺ καὶ τόδε νεῖκος ἀνδρῶν ξύναιμον ἔχεις ταράξας·
795 νικᾷ δ᾽ ἐναργὴς βλεφάρων ἵμερος εὐλέκτρου
νύμφας, τῶν μεγάλων πάρεδρος ἐν ἀρχαῖς

Traduction française :

[750] CRÉON. Cette femme, non, jamais tu ne l'épouseras vivante.
HÉMON. Elle mourra donc, mais sa mort tuera un autre.
CRÉON. Tu as le front de me menacer, maintenant ? Tout beau!
HÉMON. Où vois-tu que je te menace ? Je ne fais que répondre à tes pauvres raisons.
CRÉON. Pauvre cervelle toi-même, il va t'en cuire de tes remontrances!
HÉMON. Si tu n'étais mon père, je dirais que c'est toi qui as le cerveau troublé.
CRÉON. Vil jouet d'une femme, ne me romps plus la tête.
HÉMON. Tu t'étourdis de paroles pour t'empêcher de m'entendre !
CRÉON. Vraiment? Par l'Olympe, tu vas payer cher tes reproches insolents.
(A un serviteur.)
Amène cette odieuse fille; je veux la faire périr, séance tenante, sous les yeux de son fiancé.
HÉMON. Cela, vois-tu, n'y compte pas : elle ne mourra pas sous mes yeux. Et toi, tu
n'auras plus jamais à souffrir ma présence. Donne ta folie en spectacle à tes
courtisans. (Il sort.)
LE CORYPHÉE. Roi, ce garçon est parti brusquement, dans un transport de fureur. A
son âge, la douleur est mauvaise conseillère.
CRÉON. Qu'il s'agite, qu'il passe les bornes, ce petit orgueilleux! Les deux jeunes filles
n'échapperont pas à leur sort.
LE CORYPHÉE. Quoi! tu veux les mettre à mort toutes les deux?
CRÉON. Tu as raison : pas celle dont la main est innocente.
LE CORYPHÉE. Et quel supplice réserves-tu à l'autre ?
CRÉON. Je la reléguerai en un lieu désert et je la murerai vivante dans un caveau, en
lui laissant de nourriture ce qu'en prescrivent les rites, afin que la ville échappe à la
souillure. Là-dessous, en priant Hadès, son dieu favori, elle obtiendra peut-être de ne
pas mourir. Sinon, elle mesurera du moins la vanité des honneurs qu'on rend aux morts.
(Il rentre dans le palais.)
CHANT DU CHOEUR.
Erôs, jouteur irrésistible, Erôs,
qui ne respectes rien, ni l'opulence,
ni la candeur des jeunes filles, dont les joues
s'empourprent de ton feu dans leur sommeil,
toi qui hantes les flots, les champs et les tanières,
aucun immortel ne t'évite,
aucun des hommes périssables,
et qui t'abrite en son coeur,
c'en est fait de sa raison !
L'esprit du juste même,
pour le perdre, tu le séduis à l'injustice.
Ne viens-tu pas, entre ces hommes,
d'exciter une haine au même sang nourrie ?
Vainqueur est l'attrait qui rayonne
des yeux de la jeune épousée;
le Désir a sa place entre les grandes Lois
qui règnent sur le monde,





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Dernière mise à jour : 1/06/2005