HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Sophocle, Antigone

τοῦ



Texte grec :

[450] (Ἀντιγόνη)
οὐ γάρ τί μοι Ζεὺς ἦν ὁ κηρύξας τάδε,
οὐδ᾽ ἡ ξύνοικος τῶν κάτω θεῶν Δίκη
τοιούσδ᾽ ἐν ἀνθρώποισιν ὥρισεν νόμους.
οὐδὲ σθένειν τοσοῦτον ᾠόμην τὰ σὰ
κηρύγμαθ᾽, ὥστ᾽ ἄγραπτα κἀσφαλῆ θεῶν
455 νόμιμα δύνασθαι θνητὸν ὄνθ᾽ ὑπερδραμεῖν.
οὐ γάρ τι νῦν γε κἀχθές, ἀλλ᾽ ἀεί ποτε
ζῇ ταῦτα, κοὐδεὶς οἶδεν ἐξ ὅτου ᾽φάνη.
τούτων ἐγὼ οὐκ ἔμελλον, ἀνδρὸς οὐδενὸς
φρόνημα δείσασ᾽, ἐν θεοῖσι τὴν δίκην
460 δώσειν· θανουμένη γὰρ ἐξῄδη, τί δ᾽ οὔ;
κεἰ μὴ σὺ προὐκήρυξας. εἰ δὲ τοῦ χρόνου
πρόσθεν θανοῦμαι, κέρδος αὔτ᾽ ἐγὼ λέγω.
ὅστις γὰρ ἐν πολλοῖσιν ἐς ἐγὼ κακοῖς
ζῇ, πῶς ὅδ᾽ Οὐχὶ κατθανὼν κέρδος φέρει;
465 οὕτως ἔμοιγε τοῦδε τοῦ μόρου τυχεῖν
παρ᾽ οὐδὲν ἄλγος· ἀλλ᾽ ἄν, εἰ τὸν ἐξ ἐμῆς
μητρὸς θανόντ᾽ ἄθαπτον ἠνσχόμην νέκυν,
κείνοις ἂν ἤλγουν· τοῖσδε δ᾽ οὐκ ἀλγύνομαι.
σοὶ δ᾽ εἰ δοκῶ νῦν μῶρα δρῶσα τυγχάνειν,
470 σχεδόν τι μώρῳ μωρίαν ὀφλισκάνω.
(Χορός)
δηλοῖ τὸ γέννημ᾽ ὠμὸν ἐξ ὠμοῦ πατρὸς
τῆς παιδός. εἴκειν δ᾽ οὐκ ἐπίσταται κακοῖς.
(Κρέων)
ἀλλ᾽ ἴσθι τοι τὰ σκλήρ᾽ ἄγαν φρονήματα
πίπτειν μάλιστα, καὶ τὸν ἐγκρατέστατον
475 σίδηρον ὀπτὸν ἐκ πυρὸς περισκελῆ
θραυσθέντα καὶ ῥαγέντα πλεῖστ᾽ ἂν εἰσίδοις·
σμικρῷ χαλινῷ δ᾽ οἶδα τοὺς θυμουμένους
ἵππους καταρτυθέντας· οὐ γὰρ ἐκπέλει
φρονεῖν μέγ᾽ ὅστις δοῦλός ἐστι τῶν πέλας.
480 αὕτη δ᾽ ὑβρίζειν μὲν τότ᾽ ἐξηπίστατο,
νόμους ὑπερβαίνουσα τοὺς προκειμένους·
ὕβρις δ᾽, ἐπεὶ δέδρακεν, ἥδε δευτέρα,
τούτοις ἐπαυχεῖν καὶ δεδρακυῖαν γελᾶν.
ἦ νῦν ἐγὼ μὲν οὐκ ἀνήρ, αὕτη δ᾽ ἀνήρ,
485 εἰ ταῦτ᾽ ἀνατὶ τῇδε κείσεται κράτη.
ἀλλ᾽ εἴτ᾽ ἀδελφῆς εἴθ᾽ ὁμαιμονεστέρα
τοῦ παντὸς ἡμῖν Ζηνὸς ἑρκείου κυρεῖ,
αὐτή τε χἠ ξύναιμος οὐκ ἀλύξετον
μόρου κακίστου· καὶ γὰρ οὖν κείνην ἴσον
490 ἐπαιτιῶμαι τοῦδε βουλεῦσαι τάφου.
καί νιν καλεῖτ᾽· ἔσω γὰρ εἶδον ἀρτίως
λυσσῶσαν αὐτὴν οὐδ᾽ ἐπήβολον φρενῶν.
φιλεῖ δ᾽ ὁ θυμὸς πρόσθεν, ᾑρῆσθαι κλοπεὺς
τῶν μηδὲν ὀρθῶς ἐν σκότῳ τεχνωμένων·
495 μισῶ γε μέντοι χὤταν ἐν κακοῖσί τις
ἁλοὺς ἔπειτα τοῦτο καλλύνειν θέλῃ.
(Ἀντιγόνη)
θέλεις τι μεῖζον ἢ κατακτεῖναί μ᾽ ἑλών;
(Κρέων)
ἐγὼ μὲν οὐδέν· τοῦτ᾽ ἔχων ἅπαντ᾽ ἔχω.
(Ἀντιγόνη)
τί δῆτα μέλλεις; ὡς ἐμοὶ τῶν σῶν λόγων

Traduction française :

[450] ANTIGONE. Oui, car ce n'est pas Zeus qui l'a promulguée, et la Justice qui siège
auprès des dieux de sous terre n'en a point tracé de telles parmi les hommes. Je ne
croyais pas, certes, que tes édits eussent tant de pouvoir qu'ils permissent à un mortel
de violer les lois divines : lois non écrites, celles-là, mais intangibles. Ce n'est pas
d'aujourd'hui ni d'hier, c'est depuis l'origine qu'elles sont en vigueur, et personne ne les
a vues naître. Leur désobéir, n'était-ce point, par un lâche respect pour l'autorité d'un
homme, encourir la rigueur des dieux? Je savais bien que je mourrais; c'était inévitable
et même sans ton édit! Si je péris avant le temps, je regarde la mort comme un bienfait.
Quand on vit au milieu des maux, comment n'aurait-on pas avantage à mourir? Non, le
sort qui m'attend n'a rien qui me tourmente. Si j'avais dû laisser sans sépulture un corps
que ma mère a mis au monde, je ne m=en serais jamais consolée; maintenant, je ne me
tourmente plus de rien. Si tu estimes que je me conduis comme une folle, peut-être
n'as-tu rien à m'envier sur l'article de la folie!
LE CORYPHÉE. Comme on retrouve dans la fille le caractère intraitable du père ! Elle ne
sait pas fléchir devant l'adversité.
CRÉON. Apprends que c'est le manque de souplesse, le plus souvent, qui nous fait
trébucher. Le fer massif, si tu le durcis au feu, tu le vois presque toujours éclater et se
rompre. Mais je sais aussi qu'un léger frein a bientôt raison des chevaux rétifs. Oui,
l'orgueil sied mal à qui dépend du bon plaisir d'autrui. Celle-ci savait parfaitement ce
qu'elle faisait quand elle s'est mise au-dessus de la loi. Son forfait accompli, elle pèche
une seconde fois par outrecuidance lorsqu'elle s'en fait gloire et sourit à son oeuvre. En
vérité, de nous deux, c'est elle qui serait l'homme, si je la laissais triompher
impunément. Elle est ma nièce, mais me touchât-elle par le sang de plus près que tous
les miens, ni elle ni sa soeur n'échapperont au châtiment capital. Car j'accuse également
Ismène d'avoir comploté avec elle cette inhumation. Qu'on l'appelle : je l'ai rencontrée
tout à l'heure dans le palais, l'air égaré, hors d'elle. Or ceux qui trament dans l'ombre
quelque mauvais dessein se trahissent toujours par leur agitation... Mais ce que je
déteste, c'est qu'un coupable, quand il se voit pris sur le fait, cherche à peindre son
crime en beau.
ANTIGONE. Je suis ta prisonnière; tu vas me mettre à mort : que te faut-il de plus ?
CRÉON. Rien. Ce châtiment me satisfait.
ANTIGONE. Alors, pourquoi tardes-tu ?





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 1/06/2005