HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant II

στρατὸν



Texte grec :

[2,200] ὣς οἳ ἴσαν πολλοί τε καὶ ὄβριμοι, ἀμφὶ δὲ γαῖα
201 στείνετ´ ἐπεσσυμένων, ὑπὸ δ´ ἔγρετο ποσσὶ κονίη.
202 Ἀργεῖοι δ´ ἀπάνευθεν ἐθάμβεον, εὖτ´ ἐσίδοντο
203 ἐσσυμένους· εἶθαρ δὲ περὶ χροῒ χαλκὸν ἕσαντο
204 κάρτεϊ Πηλείδαο πεποιθότες. Ὃς δ´ ἐνὶ μέσσοις
205 ἤιε Τιτήνεσσι πολυσθενέεσσιν ἐοικώς,
206 κυδιόων ἵπποισι καὶ ἅρμασι· τοῦ δ´ ἄρα τεύχη
207 πάντῃ μαρμαίρεσκον ἀλίγκιον ἀστεροπῇσιν.
208 Οἷος δ´ ἐκ περάτων γαιηόχου Ὠκεανοῖο
209 ἔρχεται Ἠέλιος φαεσίμβροτος οὐρανὸν εἴσω
210 παμφανόων, τραφερὴ δὲ γελᾷ περὶ γαῖα καὶ αἰθήρ·
211 τοῖος ἐν Ἀργείοισι τότ´ ἔσσυτο Πηλέος υἱός.
212 Ὣς δὲ καὶ ἐν Τρώεσσιν ἀρήιος ἤιε Μέμνων
213 Ἄρεϊ μαιμώωντι πανείκελος, ἀμφὶ δὲ λαοὶ
214 προφρονέως ἐφέποντο παρεσσύμενοι βασιλῆι.
215 Αἶψα δ´ ἄρ´ ἀμφοτέρων δολιχαὶ πονέοντο φάλαγγες
216 Τρώων καὶ Δαναῶν, μετὰ δ´ ἔπρεπον Αἰθιοπῆες.
217 Σὺν δ´ ἔπεσον καναχηδὸν ὁμῶς, ἅτε κύματα πόντου
218 πάντοθεν ἀγρομένων ἀνέμων ὑπὸ χείματος ὥρῃ·
219 ἀλλήλους δ´ ἐδάιζον ἐυξέστῃς μελίῃσι
220 βάλλοντες, μετὰ δέ σφι γόος καναχή τε δεδήει.
221 Ὡς δ´ ὅτ´ ἐρίγδουποι ποταμοὶ μεγάλα στενάχωσιν
222 εἰς ἅλα χευόμενοι, ὅτε λαβρότατος πέλει ὄμβρος
223 ἐκ Διός, εὖτ´ ἀλίαστον ἐπὶ νέφεα κτυπέωσι
224 θηγόμεν´ ἀλλήλοισι, πυρὸς δ´ ἐξέσσυτ´ ἀυτμή·
225 ὣς τῶν μαρναμένων μέγ´ ὑπαὶ ποσὶ γαῖα πελώρη
226 ἔβραχε, θεσπεσίου δὲ δι´ ἠέρος ἔσσυτ´ ἀυτὴ
227 σμερδαλέη· δεινὸν γὰρ ἀύτεον ἀμφοτέρωθεν.
228 Ἔνθ´ ἕλε Πηλείδης Θάλιον καὶ ἀμύμονα Μέντην,
229 ἄμφω ἀριγνώτω. Βάλε δ´ ἄλλων πολλὰ κάρηνα·
230 εὖτ´ αἰγὶς μελάθροισιν ὑποχθονίη ἐπορούσῃ
231 λάβρος, ἄφαρ δέ τε πάντα κατὰ χθονὸς ἀμφιχέηται
232 ἐκ θεμέθλων, μάλα γάρ ῥα περιτρομέει βαθὺ γαῖα·
233 ὣς οἵ γ´ ἐν κονίῃσι κατήριπον ὠκέι πότμῳ
234 αἰχμῇ Πηλείωνος· ὃ γὰρ μέγα μαίνετο θυμῷ.
235 Ὣς δ´ αὕτως ἑτέρωθεν ἐὺς πάις Ἠριγενείης
236 Ἀργείους ἐδάιζε κακῇ ἐναλίγκιος Αἴσῃ,
237 ἥ τε φέρει λαοῖσι κακὸν καὶ ἀεικέα λοιγόν.
238 Πρῶτον δ´ εἷλε Φέρωνα διὰ στέρνοιο τυχήσας
239 δούρατι λευγαλέῳ, ἐπὶ δ´ ἔκτανε δῖον Ἔρευθον,
240 ἄμφω ἐελδομένω πόλεμον καὶ ἀεικέα χάρμην,
241 οἳ Θρύον ἀμφενέμοντο παρ´ Ἀλφειοῖο ῥεέθροις
242 καί ῥ´ ὑπὸ Νέστορι βῆσαν ἐς Ἰλίου ἱερὸν ἄστυ.
243 Τοὺς δ´ ὁπότ´ ἐξενάριξεν, ἐπῴχετο Νηλέος υἷα
244 κτεῖναί μιν μεμαώς· τοῦ δ´ Ἀντίλοχος θεοειδὴς
245 πρόσθ´ ἐλθὼν ἴθυνε μακρὸν δόρυ· καί οἱ ἅμαρτε
246 τυτθὸν ἀλευαμένοιο, φίλον δέ οἱ εἷλεν ἑταῖρον
247 Αἴθοπα Πυρρασίδην. Ὃ δὲ χωσάμενος κταμένοιο
248 Ἀντιλόχῳ ἐπιᾶλτο, λέων ὣς ὀβριμόθυμος
249 καπρίῳ, ὅς ῥα καὶ αὐτὸς ἐναντίον οἶδε μάχεσθαι

Traduction française :

[2,200] ainsi les Troyens marchaient nombreux et vaillants, et tout alentour sous leur effort la terre gémissait et la poussière s'élevait sous leurs pas. Les Argiens furent stupéfaits en les voyant accourir ; ils ceignirent l'airain, confiants dans la vaillance du fils de Pélée, qui marchait au milieu d'eux, pareil aux Titans gigantesques, et remarquable entre tous sur son char léger ; ses armes étincelaient autour de lui comme des éclairs. Tel, aux limites de l'Océan qui entoure la terre, le Soleil s'élance dans l'espace pour éclairer les mortels ; il brille au loin, la terre et le ciel sourient autour de lui : tel parmi les Argiens s'élançait le fils de Pélée. Non moins terrible, parmi les Troyens, marchait Memnon, semblable à Arès quand il vole au combat ; et ses guerriers avec ardeur suivaient et entouraient leur roi. (215) Bientôt les bataillons ennemis s'étendent dans la plaine, Troyens, Danaens et, parmi tous, les vaillants Ethiopiens ; ils s'élancent avec fracas, comme les flots de la mer, quand les vents de l'hiver luttent les uns contre les autres ; ils se frappent, lancent leurs javelots aigus et font retentir l'air de leurs gémissements et de leurs clameurs. Ainsi des fleuves mugissent à grand bruit en se jetant dans la mer, quand Zeus amasse la pluie et le vent ; ainsi des nuages résonnent en se choquant et laissent échapper les flammes et la foudre : ainsi, sous les pieds des combattants, la terre immense résonne, et des cris horribles éclatent dans l'air ; des deux côtés, les guerriers font retentir leurs cris. (228) Le fils de Pélée tue Thalios et Menthès, tous les deux nobles, et fait voler les têtes de beaucoup d'autres guerriers ; souvent un vent violent, s'abattant sur la terre, souffle contre les maisons ; elles s'effondrent, et la terre est ébranlée de leur chute : ainsi les guerriers, saisis par un cruel destin, tombaient sur la poussière, frappés de la lance d'Achille, car il était terriblement irrité. Avec une égale ardeur, l'illustre fils de l'Aurore massacrait les Argiens d'un autre côté ; il était semblable à la Parque affreuse, qui apporte aux peuples la mort et la désolation. Il tue d'abord Phérone, dont la poitrine est traversée d'un javelot mortel ; puis le divin Ereuthos, amoureux de la guerre et des mêlées funestes. Ils habitaient Thryos, près des bords de l'Alphée, et ils étaient venus sous la conduite de Nestor vers la ville sacrée d'Ilion. Memnon les dépouille, puis il attaque le vieux Nestor, fils de Nélée, qu'il espère égorger ; mais Antiloqué, semblable aux dieux par sa beauté, protège son père ainsi menacé ; il lance contre Memnon un long javelot. Le roi d'Ethiopie se baisse, le trait passe et va frapper son compagnon Pyrrhaside. Alors Memnon, irrité de sa perte, bondit sur Antiloque comme un lion magnanime bondit sur un sanglier, quoique celui-ci ose combattre





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Dernière mise à jour : 18/05/2007