HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant II

Vers 150-199

  Vers 150-199

[2,150] δαίνυσθ´ ἐν μεγάροισι καὶ ἄρτια μηχανάασθαι·
151 εἴ τε γὰρ ἐσθλός τ´ εἰμὶ καὶ ἄλκιμος εἴ τε καὶ οὐκί,
152 γνώσῃ ἐνὶ πτολέμῳ, ὁπότ´ ἀνέρος εἴδεται ἀλκή.
153 Νῦν δ´ ἄγε δὴ κοίτοιο μεδώμεθα μηδ´ ἀνὰ νύκτα
154 πίνωμεν· χαλεπὸς γὰρ ἐπειγομένῳ μαχέσασθαι
155 οἶνος ἀπειρέσιος καὶ ἀυπνοσύνη ἀλεγεινή
156 Ὣς φάτο· τὸν δ´ γεραιὸς ἀγασσάμενος προσέειπεν·
157 «Αὐτὸς ὅπως ἐθέλεις μεταδαίνυσο, πείθεο δ´ αὐτῷ·
158 οὐ γὰρ ἐγώ ς´ ἀέκοντα βιήσομαι. Οὐ γὰρ ἔοικεν
159 οὔτ´ ἀπιόντ´ ἀπὸ δαιτὸς ἐρυκέμεν οὔτε μένοντα
160 σεύειν ἐκ μεγάροιο· θέμις νύ τοι ἀνδράσιν αὕτως
161 Ὣς φάθ´· δ´ ἐκ δόρποιο μεθίστατο, βῆ δὲ πρὸς εὐνὴν
162 ὑστατίην. Ἅμα δ´ ἄλλοι ἔβαν κοίτοιο μέδεσθαι
163 δαιτυμόνες· τοῖς δέ σφιν ἐπήλυθε νήδυμος ὕπνος.
164 Αὐτὰρ ἐνὶ μεγάροισι Διὸς στεροπηγερέταο
165 ἀθάνατοι δαίνυντο· πατὴρ δ´ ἐν τοῖσι Κρονίων
166 εὖ εἰδὼς ἀγόρευε δυσηχέος ἔργα μόθοιο·
167 «Ἴστε θεοὶ περὶ πάντες ἐπεσσύμενον βαρὺ πῆμα
168 αὔριον ἐν πολέμῳ· μάλα γὰρ πολέων μένος ἵππων
169 ὄψεσθ´ ἀμφ´ ὀχέεσσι δαϊζομένων ἑκάτερθεν
170 ἄνδρας τ´ ὀλλυμένους. Τῶν καὶ περικηδόμενός τις
171 μιμνέτω ὑμείων μηδ´ ἀμφ´ ἐμὰ γούναθ´ ἱκάνων
172 λισσέσθω· Κῆρες γὰρ ἀμείλιχοί εἰσι καὶ ἡμῖν
173 Ὣς ἔφατ´ ἐν μέσσοισιν ἐπισταμένοισι καὶ αὐτοῖς,
174 ὄφρα καὶ ἀσχαλόων τις ἀπὸ πτολέμοιο τράπηται
175 μηδέ λισσόμενος περὶ υἱέος ἠὲ φίλοιο
176 μαψιδίως ἀφίκηται ἀτειρέος ἔνδον Ὀλύμπου.
177 Καὶ τὰ μὲν ὡς ἐσάκουσαν ἐριγδούπου Κρονίδαο,
178 τλῆσαν ἐνὶ στέρνοισι καὶ οὐ βασιλῆος ἔναντα
179 μῦθον ἔφαν· μάλα γάρ μιν ἀπειρέσιον τρομέεσκον.
180 Ἀχνύμενοι δ´ ἵκανον ὅπῃ δόμος ἦεν ἑκάστου
181 καὶ λέχος· ἀμφὶ δὲ τοῖσι καὶ ἀθανάτοις περ ἐοῦσιν
182 ὕπνου βληχρὸν ὄνειαρ ἐπὶ βλεφάροισι τανύσθη.
183 Ἦμος δ´ ἠλιβάτων ὀρέων ὑπερέσσυται ἄκρας
184 λαμπρὸς ἀν´ οὐρανὸν εὐρὺν Ἑωσφόρος, ὅς τ´ ἐπὶ ἔργον
185 ἡδὺ μάλα κνώσσοντας ἀμαλλοδετῆρας ἐγείρει,
186 τῆμος ἀρήιον υἷα φαεσφόρου Ἠριγενείης
187 ὕστατος ὕπνος ἀνῆκεν· δ´ ἐν φρεσὶ κάρτος ἀέξων
188 ἤδη δυσμενέεσσι λιλαίετο δηριάασθαι·
189 Ἠὼς δ´ οὐρανὸν εὐρὺν ἀνήιεν οὐκ ἐθέλουσα.
190 Καὶ τότε Τρῶες ἕσαντο περὶ χροῒ δήια τεύχη,
191 τοῖσι δ´ ἅμ´ Αἰθίοπές τε καὶ ὁππόσα φῦλα πέλοντο
192 ἀμφὶ βίην Πριάμοιο συναγρομένων ἐπικούρων,
193 πανσυδίῃ· μάλα δ´ ὦκα πρὸ τείχεος ἐσσεύοντο
194 κυανέοις νεφέεσσιν ἐοικότες, οἷα Κρονίων
195 χείματος ὀρνυμένοιο κατ´ ἠέρα πουλὺν ἀγείρει.
196 Αἶψα δ´ ἄρ´ ἐπλήσθη πεδίον πᾶν· τοὶ δ´ ἐπέχυντο
197 ἀκρίσι πυροβόροισιν ἀλίγκιον, αἵ τε φέρονται
198 ὡς νέφος πολὺς ὄμβρος ὑπὲρ χθονὸς εὐρυπέδοιο
199 ἄπληστοι μερόπεσσιν ἀεικέα λιμὸν ἄγουσαι·
[2,150] il vaut mieux manger en paix et s'occuper du présent. Si je suis courageux et vaillant, tu le verras dans la bataille ; c'est là que brille le courage d'un homme. Maintenant pensons à dormir, car on ne boit pas la nuit. Un guerrier qui se prépare au combat doit craindre l'excès du vin et la fatigue des veilles». Il parla ainsi ; le vieillard, plein d'admiration, lui dit : (157) «Mange avec moi comme tu l'entends, et règle toi-même ta conduite ; je ne veux pas te retenir malgré toi ; il ne convient pas d'arrêter un homme qui veut partir, ou de chasser un homme qui veut rester. C'est ainsi que l'on doit agir». (161) Il parla ainsi. Memnon se leva et quitta le repas pour aller goûter le sommeil, son dernier ! Les autres convives se levèrent aussi pour se livrer au repos ; et bientôt ils furent tous endormis. Cependant les dieux banquetaient dans le palais de Zeus ; et le fils de Cronos, qui sait toutes choses, leur annonçait ainsi les hasards de la guerre cruelle : (167) «Sachez, dieux puissants, que de grands malheurs se préparent demain ; vous verrez des deux côtés les chevaux belliqueux entrechoquer les chars et les guerriers périr. Si quelqu'un de vous s'intéresse à eux, qu'il contienne sa douleur et ne tombe pas à mes genoux en suppliant ; car les Parques sont implacables, même pour nous». (173) C'est ainsi qu'il parlait parmi eux ; et ils savaient bien qu'ils exciteraient sa colère s'ils se mêlaient au combat ou s'ils venaient dans l'Olympe éternel prier pour un fils ou pour un ami. Aussi, lorsqu'ils entendirent les paroles du fils de Cronos, dieu du tonnerre, ils se résignèrent et ne prirent point la parole contre lui ; car ils tremblaient. Et ils se retirèrent avec tristesse dans leurs demeures et dans leurs lits ; et là, quoique immortels, le doux charme du Sommeil se répandit sur les yeux. (183) A l'heure où, sur la cime des hautes montagnes, l'étoile du matin resplendit dans le ciel immense et appelle à l'ouvrage les moissonneurs qui dorment doucement, le fils belliqueux de l'Aurore brillante finit son sommeil, le dernier ! Ce roi vaillant et plein d'audace brûlait de combattre les ennemis. Et l'Aurore montait à regret dans les sommets du ciel. En même temps, les Troyens entouraient leurs corps de leurs armes guerrières, et les Ethiopiens avec eux, et tous les bataillons alliés qui entouraient le puissant Priam ; et ils s'élançaient en hâte des portes de la ville, semblables aux nuages sombres que Zeus à l'approche de la tempête rassemble au haut des airs. Bientôt toute la plaine en fut couverte ; ils se répandaient partout ; ainsi des sauterelles dévorantes s'élancent en foule, semblables à un nuage ou à une pluie qui couvre la terre immense, et elles apportent aux hommes la triste famine :


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Dernière mise à jour : 18/05/2007