HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant XIV

τὰ



Texte grec :

[14,350] θάμβεον ἀγρόμενοι· τῆς δ´ ἅψεα λάινα πάντα
351 θῆκε θεός, μέγα θαῦμα καὶ ἐσσομένοισι βροτοῖσι.
352 Καὶ τὴν μὲν Κάλχαντος ὑπ´ ἐννεσίῃσιν Ἀχαιοὶ
353 νηὸς ἐπ´ ὠκυπόροιο πέραν θέσαν Ἑλλησπόντου·
354 καρπαλίμως δ´ ἄρα νῆας ἔσω ἁλὸς εἰρύσσαντες
355 κτήματα πάντ´ ἐβάλονθ´ ὁπός´ Ἴλιον εἰσανιόντες
356 ληίσσαντο πάροιθε περικτίονας δαμάσαντες
357 ἠδ´ ὁπός´ ἐξ αὐτῆς ἄγον Ἰλίου, οἷσι μάλιστα
358 γήθεον, οὕνεκ´ ἔσαν μάλα μυρία· τοῖς δ´ ἅμα πολλαὶ
359 ληιάδες συνέποντο μάλ´ ἀχνύμεναι κατὰ θυμόν.
360 Αὐτοὶ δ´ ἐντὸς ἵκοντο νεῶν· ἀλλ´ οὔ σφισι Κάλχας
361 ἕσπετ´ ἐπειγομένοισιν ἔσω ἁλός, ἀλλὰ καὶ ἄλλους
362 Ἀργείους κατέρυκε· Καφηρίσι γὰρ περὶ πέτραις
363 δείδιεν αἰνὸν ὄλεθρον ἐπεσσύμενον Δαναοῖσιν.
364 Οἳ δέ οἱ οὔ τι πίθοντο· παρήπαφε γὰρ νόον ἀνδρῶν
365 Αἶσα κακή. Μοῦνος δὲ θεοπροπίας εὖ εἰδὼς
366 Ἀμφίλοχος θοὸς υἱὸς ἀμύμονος Ἀμφιαράου
367 μίμνεν ὁμῶς Κάλχαντι περίφρονι· τοῖσι γὰρ ἦεν
368 αἴσιμον ἀμφοτέροισιν ἑῆς ἀπὸ τηλόθι γαίης
369 Παμφύλων Κιλίκων τε ποτὶ πτολίεθρα νέεσθαι.
370 Ἀλλὰ τὰ μὲν μετόπισθε θεοὶ θέσαν· αὐτὰρ Ἀχαιοὶ
371 νηῶν πείσματ´ ἔλυσαν ἀπὸ χθονὸς ἠδὲ καὶ εὐνὰς
372 ἐσσυμένως ἀνάειραν. Ἐπίαχε δ´ Ἑλλήσποντος
373 σπερχομένων· νῆες δὲ περικλύζοντο θαλάσσῃ.
374 Ἀμφὶ δ´ ἄρά σφισι πολλὰ περὶ πρῴρῃσιν ἔκειτο
375 ἔντε´ ἀποκταμένων· καθύπερθε δὲ σήματα νίκης
376 μυρί´ ἀπῃώρηντο· κατεστέψαντο δὲ νῆας
377 καὶ κεφαλὰς καὶ δοῦρα καὶ ἀσπίδας ᾗσι μάχοντο
378 ἀντία δυσμενέων. Ἀπὸ δὲ πρῴρηθεν ἄνακτες
379 εἰς ἅλα κυανέην λεῖβον μέθυ πολλὰ θεοῖσιν
380 εὐχόμενοι μακάρεσσιν ἀκηδέα νόστον ὀπάσσαι.
381 Εὐχωλαὶ δ´ ἀνέμοισι μίγεν καὶ ἀπόπροθι νηῶν
382 μαψιδίως νεφέεσσι καὶ ἠέρι συμφορέοντο.
383 Αἳ δ´ ἄρα παπταίνεσκον ἐς Ἴλιον ἀχνύμεναι κῆρ
384 ληιάδες καὶ πολλὰ κινυρόμεναι γοάασκον
385 κρύβδην Ἀργείων μέγ´ ἐνὶ φρεσὶ πένθος ἔχουσαι.
386 Καί ῥ´ αἳ μὲν περὶ γούνατ´ ἔχον χέρας, αἳ δὲ μέτωπα
386a χερσὶν ἐπηρείδοντο δυσάμμοροι· αἳ δ´ ἄρα τέκνα
387 ἄμπεχον ἀγκοίνῃσι· τὰ δ´ οὔ πω δούλιον ἦμαρ
388 ἔστενον, οὐδὲ πάτρης ἐπὶ πήμασιν, ἀλλ´ ἐπὶ μαζῷ
389 θυμὸν ἔχον· κηδέων γὰρ ἀπόπροθι νήπιον ἦτορ.
390 Πάσῃσιν δ´ ἐλέλυντο κόμαι καὶ στήθεα λυγρὰ
391 ἀμφ´ ὀνύχεσσι δέδρυπτο· παρειῇσιν δ´ ἔτι δάκρυ
392 αὐαλέον περίκειτο, κατείβετο δ´ ἄλλ´ ἐφύπερθε
393 πυκνὸν ἀπὸ βλεφάρων. Δέρκοντο δὲ τλήμονα πάτρην
394 αἰθομένην ἔτι πάγχυ, πολὺν δ´ ἀνὰ καπνὸν ἰόντα.
395 Ἀμφὶ δὲ Κασσάνδρην ἐρικυδέα παπταίνουσαι
396 πᾶσαί μιν θηεῦντο θεοπροπίης ἀλεγεινῆς
397 μνωόμεναι· ἣ δέ σφιν ἐπεγγελάασκε γοώσαις
398 καί περ ἀκηχεμένη στυγεροῖς ἐπὶ πήμασι πάτρης.
399 Τρώων δ´ ὅσσοι ἄλυξαν ἀνηλέος ἐκ πολέμοιο,

Traduction française :

[14,350] à la vue des peuples étonnés ; un dieu pétrifia ses membres, et sa statue demeure un éternel sujet d'admiration pour tous les hommes à venir. Sur les conseils de Calchas, les Achéens la transportèrent, sur un vaisseau rapide, au delà de l'Hellespont. Puis ils tirent en hâte leurs navires ; ils y placent les richesses qu'en marchant sur Ilion ils avaient conquises dans les villes voisines, ou qu'ensuite ils avaient arrachées d'Ilion ; leur joie était grande, car elles étaient immenses ! derrière eux était une foule de captives, le coeur plein de tristesse ! Enfin ils montent sur leurs navires ; mais Calchas n'accompagnait pas leur foule empressée ; il les suppliait de ne point partir, et craignait pour eux une mort terrible autour des écueils de Capharée. Mais ils ne l'écoutèrent pas : un destin funeste égarait leur esprit. Seul Amphilocos, fils courageux de l'irréprochable Amphiaraos, habile dans la science des présages, demeura avec le prudent Calchas ; tous deux, loin de leur patrie, devaient, suivant la loi du destin, habiter les villes des Pamphyliens et des Ciliciens. Les dieux devaient accomplir plus tard toutes ces choses. 370 Cependant les Achéens délient les cordages qui retenaient leurs navires à la terre et lèvent les ancres ; l'Hellespont résonnait du bruit de leur départ, et les navires bondissaient sur les flots. De tous côtés, autour des proues étaient suspendues les armes des vaincus, et tous les trophées de la victoire ; c'étaient les têtes des Troyens, leurs lances, leurs boucliers qui longtemps les avaient défendus contre les ennemis. Du haut de leurs proues, les rois versaient des libations de vin dans la mer azurée, priant les dieux de leur accorder un heureux retour ; mais leurs prières se dissipaient dans l'air et s'envolaient inutilement loin des navires, parmi les nuages et le vent. 383 Pendant ce temps, les captives désolées tournaient les yeux vers Ilion et, avec de longs sanglots, se plaignaient furtivement, le coeur plein de tristesse ; les unes tenaient les bras autour de leurs genoux, les autres pressaient sur elles leurs enfants qui ne gémissaient pas encore sur leur esclavage et sur les malheurs de leur patrie ; ils ne pensaient qu'à leur sein : car l'âme des petits enfants est exempte de soucis. Toutes, les cheveux dénoués, se déchiraient la poitrine de leurs ongles, tandis que des larmes desséchées laissaient leurs traces sur leurs joues, et que d'autres larmes coulaient de leurs paupières ; elles regardaient leur misérable patrie qui brûlait encore de toutes parts, entourée de fumée et tournant leurs regards sur l'illustre Cassandre, elles l'admiraient, au souvenir de ses sages prédictions ; mais elle, se moquait de leurs plaintes, quoiqu'elle fût affligée aussi des malheurs de sa patrie. Les Troyens qui avaient échappé à la guerre cruelle,





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Dernière mise à jour : 2/04/2009