HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant IX

ἄμπεχε



Texte grec :

[9,50] «Χαῖρε, πάτερ, καὶ ἔνερθε κατὰ χθονός· οὐ γὰρ ἔγωγε
51 λήσομαι οἰχομένοιο σέθεν ποτὶ δῶμ´ Ἀίδαο.
52 Ὡς εἴθε ζωόν σε μετ´ Ἀργείοισι κίχανον·
53 τῶ κε τάχ´ ἀλλήλοισι φρένας τερφθέντ´ ἐνὶ θυμῷ
54 Ἰλίου ἐξ ἱερῆς ληισσάμεθ´ ἄσπετον ὄλβον.
55 Νῦν δ´ οὔτ´ ἂρ σύ γ´ ἐσεῖδες ἑὸν τέκος, οὔτέ ς´ ἔγωγε
56 εἶδον ζωὸν ἐόντα λιλαιόμενός περ ἰδέσθαι.
57 Ἀλλὰ καὶ ὧς σέο νόσφι καὶ ἐν φθιμένοισιν ἐόντος
58 σὸν δόρυ καὶ τεὸν υἷα μέγ´ ἐν δαῒ πεφρίκασι
59 δυσμενέες, Δαναοὶ δὲ γεγηθότες εἰσορόωσι
60 σοὶ δέμας ἠδὲ φυὴν ἐναλίγκιον ἠδὲ καὶ ἔργα.»
61 Ὣς εἰπὼν ἀπὸ θερμὸν ὀμόρξατο δάκρυ παρειῶν·
62 βῆ δὲ θοῶς ἐπὶ νῆας ὑπερθύμοιο τοκῆος,
63 οὐκ οἶος· ἅμα γάρ οἱ ἴσαν δυοκαίδεκα φῶτες
64 Μυρμιδόνων, Φοῖνιξ δ´ ὁ γέρων μετὰ τοῖσιν ὀπήδει
65 λυγρὸν ἀναστενάχων ἐρικυδέος ἀμφ´ Ἀχιλῆος.
66 Νὺξ δ´ ἐπὶ γαῖαν ἵκανεν, ἐπέσσυτο δ´ οὐρανὸν ἄστρα·
67 οἳ δ´ ἄρα δορπήσαντες ἕλονθ´ ὕπνον. Ἔγρετο δ´ Ἠώς·
68 Ἀργεῖοι δ´ ἄρα δῦσαν ἐν ἔντεσι· τῆλε δ´ ἀπ´ αὐτῶν
69 αἴγλη μαρμαίρεσκεν ἐς αἰθέρα μέχρις ἰοῦσα.
70 Καί ῥα θοῶς ἔκτοσθε πυλάων ἐσσεύοντο
71 πανσυδίῃ νιφάδεσσιν ἐοικότες, αἵ τε φέρονται
72 ταρφέες ἐκ νεφέων κρυερῇ ὑπὸ χείματος ὥρῃ·
73 ὣς οἵ γ´ ἐξεχέοντο πρὸ τείχεος· ὦρτο δ´ ἀυτὴ
74 σμερδαλέη, μέγα δ´ αἶα περιστεναχίζετ´ ἰόντων.
75 Τρῶες δ´ εὖτ´ ἐπύθοντο βοὴν καὶ λαὸν ἴδοντο,
76 θάμβησαν, πᾶσιν δὲ κατεκλάσθη κέαρ ἔνδον
77 πότμον ὀιομένων· περὶ γὰρ νέφος ὣς ἐφαάνθη
78 λαὸς δυσμενέων, κανάχιζε δὲ τεύχεα φωτῶν
79 κινυμένων, ἄμοτον δὲ κονίσαλος ὦρτο ποδοῖιν.
80 Καὶ τότ´ ἄρ´ ἠὲ θεῶν τις ὑπὸ φρένας ἔμβαλε θάρσος
81 Δηιφόβῳ καὶ θῆκε μάλ´ ἄτρομον, ἠὲ καὶ αὐτὸν
82 θυμὸς ἐποτρύνεσκε ποτὶ κλόνον, ὄφρ´ ἀπὸ πάτρης
83 δυσμενέων ἀλεγεινὸν ὑπ´ ἔγχεϊ λαὸν ἐλάσσῃ·
84 θαρσαλέον δ´ ἄρα μῦθον ἐνὶ Τρώεσσιν ἔειπεν·
85 «Ὦ φίλοι, εἰ δ´ ἄγε θυμὸν ἀρήιον ἐν φρεσὶ θέσθε,
86 μνησάμενοι στονόεντος ὅσα πτολέμοιο τελευτὴ
87 ἄλγε´ ἐπ´ ἀνθρώποισι δορυκτήτοισι τίθησιν.
88 Οὐ γὰρ Ἀλεξάνδροιο πέλει περὶ μοῦνον ἄεθλος
89 οὐδ´ Ἑλένης, ἀλλ´ ἔστι περὶ πτόλιός τε καὶ αὐτῶν
90 ἠδ´ ἀλόχων τεκέων τε φίλων γεραρῶν τε τοκήων
91 πάσης τ´ ἀγλαΐης καὶ κτήσιος ἠδ´ ἐρατεινῆς
92 γαίης, ἥ με δαμέντα κατὰ κλόνον ἀμφικαλύψαι
93 μᾶλλον ἢ ἀθρήσαιμι φίλην ὑπὸ δούρασι πάτρην
94 δυσμενέων· οὐ γάρ τι κακώτερον ἔλπομαι ἄλλο
95 πῆμα μετ´ ἀνθρώποισιν ὀιζυροῖσι τετύχθαι.
96 Τοὔνεκ´ ἀπωσάμενοι στυγερὸν δέος ἀμφ´ ἐμὲ πάντες
97 καρτύνασθ´ ἐπὶ δῆριν ἀμείλιχον· οὐ γὰρ Ἀχιλλεὺς
98 ζωὸς ἔθ´ ἡμῖν ἄντα μαχήσεται, οὕνεκ´ ἄρ´ αὐτὸν
99 πῦρ ὀλοὸν κατέδαψε· πέλει δέ τις ἄλλος Ἀχαιῶν

Traduction française :

[9,50] «Salut, ô mon père, salut à travers la terre ! Bien que tu sois parti dans la sombre demeure d'Adès, je ne t'oublierai jamais. Plût au ciel que je t'eusse trouvé vivant parmi les Argiens ! tous les deux, le coeur plein de joie, nous aurions enlevé un immense butin dans la sainte Ilion ! Mais tu n'as pas vu ton fils, et moi je n'ai pas vu mon père vivant, malgré tout mon désir. Du moins, maintenant que tu es là-bas parmi les morts, les ennemis redoutent encore dans la bataille ta lance et ton fils ; les Danaens me regardent avec plaisir ; car je te ressemble par la taille, la beauté et le courage». 61 En parlant ainsi il essuya les larmes brûlantes de ses joues, et il marcha rapidement vers les navires de son père illustre, mais non pas seul : avec lui marchaient douze guerriers Myrmidons, le vieux Phénix était à leur suite, toujours pleurant le noble Achille. 66 Enfin la nuit descendit sur la terre, les astres s'élevèrent dans le ciel ; les guerriers, après le repas, se livrèrent au sommeil. Puis l'Aurore se leva ; alors les Argiens ceignirent leurs armes, dont le reflet resplendissait dans l'espace ; ils s'élancèrent des portes de leur camp avec toutes leurs troupes, semblables à la neige qui tombe des nuages à flocons nombreux pendant les sombres jours de l'hiver. 73 Ainsi ils sortaient des murs ; une clameur horrible s'élevait et la terre gémissait sous leurs pas. Les Troyens en entendant ce bruit et en voyant ces armes, furent saisis d'effroi ; leur âme fut consternée en pensant au sort qui les menaçait ; de tous côtés apparaissait comme un nuage, la foule de leurs ennemis, leurs armes résonnaient sur leurs dos pendant la marche, et leurs pieds soulevaient une grande poussière. 80 Un dieu alors jeta la confiance dans le coeur de Déiphobe, et soudain le rendit intrépide ; ou bien peut-être était-ce son coeur qui l'excitait à combattre et à tenter, la lance à la main, de repousser les ennemis cruels loin de sa patrie. Il tint donc aux Troyens ce langage belliqueux : 85 «Amis, rappelez dans vos esprits la hardiesse guerrière ; rappelez-vous quelles misères la défaite réserve aux captifs. Nous luttons, en effet, non pas seulement pour Alexandre ou Hélène, mais pour notre ville, pour nous, pour nos femmes, nos enfants et nos pères, pour l'honneur, pour nos biens, pour la terre sacrée de la patrie ! Ah ! puisse-t-elle me couvrir, mort en combattant pour elle, plutôt que de la voir, si chère et si douce, dans la main des ennemis ! à mes yeux il n'y a pas de malheur plus grand pour un homme. Allons, laissez une crainte honteuse, et tous autour de moi, reprenez du courage pour de nouveaux combats ; Achille ne marche plus contre nous ; le feu dévorant l'a consumé. C'est un autre Achéen





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Dernière mise à jour : 5/03/2009