HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant IX

εἴ



Texte grec :

[9,500] Μοιράων ἰότητι πολυσχιδέες τε πέλονται
501 πυκναί τε σκολιαί τε, τετραμμέναι ἄλλυδις ἄλλη·
502 τῶν δὲ δι´ αἰζηοὶ φορέονθ´ ὑπὸ Δαίμονος Αἴσῃ
503 εἰδόμενοι φύλλοισιν ὑπὸ πνοιῇς ἀνέμοιο
504 σευομένοις· ἀγαθὸς δὲ κακῇ ἐνέκυρσε κελεύθῳ
505 πολλάκις, οὐκ ἐσθλὸς δ´ ἀγαθῇ· τὰς δ´ οὔτ´ ἀλέασθαι
506 οὔτ´ ἄρ´ ἑκών τις ἑλέσθαι ἐπιχθόνιος δύνατ´ ἀνήρ·
507 χρὴ δὲ σαόφρονα φῶτα, καὶ ἢν φορέηθ´ ὑπ´ ἀέλλαις
508 οἴμην ἀργαλέην, στερεῇ φρενὶ τλῆναι ὀιζύν.
509 Ἀλλ´ ἐπεὶ ἀασάμεσθα καὶ ἠλίτομεν τόδε ἔργον,
510 ἐξαῦτις δώροισιν ἀρεσσόμεθ´ ἀπλήτοισι,
511 Τρώων ἤν ποθ´ ἕλωμεν ἐυκτίμενον πτολίεθρον.
512 Νῦν δὲ λάβ´ ἑπτὰ γυναῖκας ἐείκοσί τ´ ὠκέας ἵππους
513 ἀθλοφόρους τρίποδάς τε δυώδεκα, τοῖς ἐπὶ θυμὸν
514 τέρψεις ἤματα πάντα· καὶ ἐν κλισίῃσιν ἐμῇσιν
515 αἰεί τοι παρὰ δαιτὶ γέρας βασιλήιον ἔσται.»
516 Ὣς εἰπὼν ἥρωι πόρεν περικαλλέα δῶρα·
517 τὸν δ´ ἄρα Ποίαντος προσέφη κρατερόφρονος υἱός·
518 «Ὦ φίλος, οὐ σοὶ ἐγὼν ἔτι χώομαι, οὐδὲ μὲν ἄλλῳ
519 Ἀργείων, εἰ καί τις ἔτ´ ἤλιτεν εἵνεκ´ ἐμεῖο·
520 οἶδα γὰρ ὡς ςτρεπτὸς νόος ἀνδράσι γίνεται ἐσθλοῖς,
521 οὐδ´ αἰεὶ χαλεπὸν θέμις ἔμμεναι οὐδ´ ἀσύφηλον,
522 ἀλλ´ ὁτὲ μὲν σμερδνὸν τελέθειν, ὁτὲ δ´ ἤπιον εἶναι.
523 Νῦν δ´ ἴομεν ποτὶ κοῖτον, ἐπεὶ χατέοντι μάχεσθαι
524 βέλτερον ὑπνώειν ἢ ἐπὶ πλέον εἰλαπινάζειν.»
525 Ὣς εἰπὼν ἀπόρουσε καὶ ἐς κλισίην ἀφίκανε
526 σφῶν ἑτάρων· οἳ δ´ αἶψα φιλοπτολέμῳ βασιλῆι
527 εὐνὴν ἐντύνοντο μέγα φρεσὶ καγχαλόωντες·
528 αὐτὰρ ὅ γ´ ἀσπασίως κατελέξατο μέχρις ἐς ἠῶ.
529 Νὺξ δ´ ἀνεχάσσατο δῖα, φάος δ´ ἐρύθηνε κολώνας
530 ἠελίου· καὶ πάντα βροτοὶ περιποίπνυον ἔργα.
531 Ἀργεῖοι δ´ ὀλοοῖο μέγ´ ἱέμενοι πολέμοιο,
532 οἳ μὲν δούρατα θῆγον ἐύξοα, τοὶ δὲ βέλεμνα,
533 ἄλλοι δ´ αἰγανέας· ἅμα δ´ ἠοῖ δαῖτα πένοντο
534 αὐτοῖς ἠδ´ ἵπποισι, πάσαντο δὲ πάντες ἐδωδήν.
535 Τοῖσι δὲ δὴ Ποίαντος ἀμύμονος ὄβριμος υἱὸς
536 τοῖον ἔπος μετέειπεν ἐποτρύνων πονέεσθαι·
537 «Εἰ δ´ ἄγε δὴ πολέμοιο μεδώμεθα· μηδέ τις ἡμέων
538 μιμνέτω ἐν νήεσσι, πάρος κλυτὰ τείχεα λῦσαι
539 Τροίης εὐπύργοιο καταπρῆσαί τε πόληα.»
540 Ὣς φάτο· τοῖσι δὲ θυμὸς ὑπὸ κραδίῃ μέγ´ ἰάνθη.
541 Δῦσαν δ´ ἐν τεύχεσσι καὶ ἀσπίσιν· ἐκ δ´ ἄρα νηῶν
542 πανσυδίῃ μελίῃσι κεκασμένοι ἐσσεύοντο
543 καὶ βοέοις σακέεσσι καὶ ἀμφιφάλοις κορύθεσσιν.
544 Ἄλλος δ´ ἄλλον ἔρειδε κατὰ στίχας, οὐδέ κε φαίης
545 κείνων ἐσσυμένων ἑκὰς ἔμμεναι ἄλλον ἀπ´ ἄλλου·
546 ὣς ἄρ´ ἴσαν θαμινοὶ καὶ ἀρηρότες ἀλλήλοισιν.

Traduction française :

[9,500] les Parques ont ouvert un grand nombre de routes sinueuses et entrecroisées ; les hommes, si vigoureux qu'ils soient, y sont poussés au hasard comme les feuilles qu'agite le souffle du vent. Souvent donc l'honnête homme suit un chemin pénible, et le scélérat un bon ; les mortels ne peuvent ni choisir l'un, ni éviter l'autre. Il faut donc que l'homme sage, s'il est poussé par une force cruelle sur une route mauvaise, supporte d'un coeur patient son sort malheureux. Mais si nous t'avons fait du tort et si nous t'avons offensé, nous réparerons cette faute par de riches présents, le jour où nous prendrons la ville puissante de Troie ; aujourd'hui du moins, accepte sept jeunes filles, vingt chevaux rapides, vainqueurs aux courses et douze trépieds ; tu en jouiras à toujours, et, dans ma tente, désormais au milieu des repas, on te rendra les honneurs dus à un roi». 516 Ayant ainsi parlé, il donna au héros ces présents magnifiques. Le fils du vaillant Péan lui répondit : 518 «Ami, je ne t'en veux plus, ni à aucun autre Argien, quand même il aurait eu des torts envers moi. Je sais en effet que l'esprit d'un homme doit changer ; il ne peut toujours être dur, ni toujours être doux ; il faut qu'il soit tantôt terrible, tantôt indulgent. Et maintenant allons nous coucher ; car à la veille de combattre, il vaut mieux dormir que festoyer longtemps». 525 Ayant ainsi parlé, il se leva et se retira dans la tente de ses compagnons. Ceux-ci avec une grande joie dressèrent le lit du roi belliqueux, qui volontiers jouit du repos jusqu'à l'aurore. Enfin la nuit divine disparut et les rayons du soleil éclairèrent les montagnes ; les hommes reprenaient l'ouvrage de tous les jours. Les Argiens, amoureux de la guerre funeste, aiguisaient leurs lances polies, leurs flèches et leurs javelots ; dès le matin ils préparèrent leur repas et celui de leurs chevaux, puis ils mangèrent promptement. Le vaillant fils de Péan les exhortait ainsi au combat : 537 «Allons, courons à la guerre ; que nul parmi vous ne s'arrête près des vaisseaux, avant que nous ayons renversé les nobles murailles et les hautes tours de Troie, avant que nous l'ayons réduite en cendres». 540 Il parla ainsi ; leur âme se réjouissait ; revêtant donc leurs armes et leurs boucliers, leur javelots à la main, leurs casques en tête, ils s'élançaient de leurs navires en troupes serrées, se soutenant les uns les autres à leur rang, et l'on eût dit à les voir marcher qu'ils n'étaient qu'un seul homme, tant ils étaient serrés et unis.





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Dernière mise à jour : 5/03/2009