HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant IX

ἄρα



Texte grec :

[9,150] – Ἱππασίδην, ὃ δ´ ἀφ´ ἅρματος αἰψηροῖο
151 ἤριπεν ἀμφὶ νέκυσσιν. Ἄχος δέ οἱ ἔσχεν ἄνακτα·
152 δείδιε γὰρ μὴ δή μιν ἐφ´ ἡνία χεῖρας ἔχοντα
153 υἱὸς ἐὺς Πριάμοιο κατακτείνῃσι καὶ αὐτόν·
154 ἀλλά οἱ οὐκ ἀμέλησε Μελάνθιος· ἀλλ´ ἐπὶ δίφρον
155 ἆλτο θοῶς, ἵπποισι δ´ ἐκέκλετο μακρὰ τινάσσων
156 εὔληρ´, οὐδ´ ἔχε μάστιν, ἔλαυνε δὲ δούρατι θείνων.
157 Καὶ τοὺς μὲν Πριάμοιο πάις λίπεν, ἵκετο δ´ ἄλλων
158 ἐς πληθύν. Πολέεσσι δ´ ὀλέθριον ὤπασεν ἦμαρ
159 ἐσσυμένως· ὀλοῇ γὰρ ἀλίγκιος αἰὲν ἀέλλῃ
160 θαρσαλέως δηίοισιν ἐπῴχετο· τοῦ δ´ ὑπὸ χερσὶ
161 μυρίοι ἐκτείνοντο, πέδον δ´ ἐστείνετο νεκρῶν.
162 Ὡς δ´ ὅτ´ ἀν´ οὔρεα μακρὰ θορὼν εἰς ἄγκεα βήσσης
163 δρυτόμος ἐγκονέων νεοθηλέα δάμναται ὕλην,
164 ἄνθρακας ὄφρα κάμῃσι κατακρύψας ὑπὸ γαῖαν
165 σὺν πυρὶ δούρατα πολλά, τὰ δ´ ἄλλοθεν ἄλλα πεσόντα
166 πρῶνας ὕπερθε κάλυψαν, ἀνὴρ δ´ ἐπιτέρπεται ἔργῳ·
167 ὣς ἄρα Δηιφόβοιο θοῇς ὑπὸ χερσὶν Ἀχαιοὶ
168 ἰλαδὸν ὀλλύμενοι περικάππεσον ἀλλήλοισι.
169 Καί ῥ´ οἳ μὲν Τρώεσσιν ὁμίλεον, οἳ δ´ ἐφέβοντο
170 εὐρὺν ἐπὶ Ξάνθοιο ῥόον· τοὺς δ´ ὕδατος εἴσω
171 Δηίφοβος συνέλασσε καὶ οὐκ ἀπέληγε φόνοιο.
172 Ὡς δ´ ὁπότ´ ἰχθυόεντος ἐπ´ ᾐόσιν Ἑλλησπόντου
173 δίκτυον ἐξερύωσι πολύκμητοι ἁλιῆες
174 κολπωθὲν ποτὶ γαῖαν, ἔσω δ´ ἁλὸς εἰσέτ´ ἐόντος
175 ἐνθόρῃ αἰζηὸς γναμπτὸν δόρυ χερσὶ μεμαρπὼς
176 αἰνὸν ἐπὶ ξιφίῃσι φέρων μόρον, ἄλλοθε δ´ ἄλλον
177 δάμναται ὅν κε κίχῃσι, φόνῳ δ´ ἐρυθαίνεται ὕδωρ·
178 ὣς τοῦ ὑπαὶ παλάμῃσι περὶ Ξάνθοιο ῥέεθρα
179 αἵματι φοινίχθησαν, ἐνεστείνοντο δὲ νεκροί.
180 Οὐδὲ μὲν οὐδ´ ἄρα Τρῶες ἀναιμωτὶ πονέοντο,
181 ἀλλά σφεας ἐδάιζεν Ἀχιλλέος ὄβριμος υἱὸς
182 ἀμφ´ ἄλλῃσι φάλαγξι· Θέτις δέ που εἰσορόωσα
183 τέρπετ´ ἐφ´ υἱωνῷ, ὅσον ἄχνυτο Πηλείωνι.
184 Τοῦ γὰρ ὑπὸ μελίῃ πουλὺς στρατὸς ἐν κονίῃσι
185 πῖπτεν ὁμῶς ἵπποισιν· ὃ δ´ ἑσπόμενος κεράιζεν.
186 Ἔνθ´ Ἀμίδην ἐδάιξε περικλυτόν, ὅς ῥά οἱ ἵππῳ
187 ἑζόμενος συνέκυρσε καὶ οὐκ ἀπόνητ´ ἐρατεινῆς
188 ἱππασίης· δὴ γάρ μιν ὑπ´ ἔγχεϊ τύψε φαεινῷ
189 ἐς νηδύν, αἰχμὴ δὲ ποτὶ ῥάχιν ἐξεπέρησεν·
190 ἔγκατα δ´ ἐξεχύθησαν, ἕλεν δέ μιν οὐλομένη Κὴρ
191 ἐσσυμένως ἵπποιο θοοῦ παρὰ ποσσὶ πεσόντα.
192 Εἷλε δ´ ἄρ´ Ἀσκάνιόν τε καὶ Οἴνοπα, τὸν μὲν ἐλάσσας
193 δουρὶ κατὰ στομάχοιο παρὰ στόμα, τὸν δ´ ὑπὸ λαιμόν,
194 καίριος ἔνθα μάλιστα πέλει μόρος ἀνθρώποισιν.
195 Ἄλλους δ´ ἔκτανε πάντας ὅσους κίχε· τίς κεν ἐκείνους
196 ἀνδρῶν μυθήσαιτο, κατὰ κλόνον ὅσσοι ὄλοντο
197 χερσὶ Νεοπτολέμοιο; Κάμεν δέ οἱ οὔ ποτε γυῖα.
198 Ὡς δ´ ὁπότ´ αἰζηῶν τις ἀγρῷ ἐνὶ τηλεθάοντι
199 πᾶν ἦμαρ κρατερῇσι πονησάμενος παλάμῃσιν

Traduction française :

[9,150] fils d'Hippasos, --- qui de son char rapide tombe parmi les cadavres ; la douleur saisit son compagnon ; car il craignait que dans le temps où il prendrait les rênes, le vaillant fils de Priam ne le tuât aussi. Mélanthios ne le laissa point dans l'embarras ; il sauta légèrement sur le char, et excita de ses cris les chevaux, en agitant les rênes ; au lieu du fouet, il les frappait de sa lance. Le fils de Priam les laissa donc et, s'élançant dans la foule des autres guerriers, il donna le coup fatal à plusieurs d'entre eux. Semblable à un ouragan funeste, il se précipitait avec furie contre les ennemis, les tuait en grand nombre, et couvrait le sol de leurs cadavres. Ainsi du haut des montagnes, un bûcheron descend vers la vallée, il coupe hâtivement les arbres de la forêt pour faire du charbon en couvrant de terre le bois qu'il allume ; les branches couvrent çà et là le sol, et l'homme se réjouit de son ouvrage ; ainsi sous les mains rapides de Déiphobe, les Achéens massacrés en foule tombent les uns sur les autres. 169 Les uns combattaient les Troyens ; les autres fuyaient vers les rives larges du Xanthe, et Déiphobe les précipitait dans l'eau, insatiable de carnage. Ainsi sur les rivages de l'Hellespont poissonneux, les pêcheurs, endurcis à la fatigue, tirent en demi-cercle un lourd filet sur le sable ; et, tandis qu'il est encore baigné par les flots, un homme s'y élance et, saisissant une rame, il donne la triste mort aux espadons, et les tue ici et là, à mesure qu'il les rencontre ; l'eau est teinte de sang ; ainsi sous les mains de Déiphobe, les eaux du Xanthe rougissaient de sang et les cadavres y flottaient à l'étroit. 180 Cependant les Troyens ne luttaient pas sans pertes ; le fils impétueux d'Achille en faisait un grand carnage dans une autre partie de la plaine. Et, en voyant son petit-fils, Thétis se réjouissait autant qu'elle pleurait Achille. Sous le fer de sa lance, une foule nombreuse tomba sur la poussière, avec les chevaux ; acharné à la lutte, il massacrait tous les ennemis. Il tua l'illustre Amidès, qui se trouva à cheval devant lui ; il lui servit peu d'être habile écuyer ; la lance brillante le frappa au ventre, et le fer sortit par le dos ; les entrailles se répandirent, il tomba aux pieds de son cheval rapide, et la Parque funeste s'empara de lui aussitôt. Il tua encore Ascanios et Europès, l'un qu'il frappa de sa lance au milieu de la poitrine, l'autre à la mâchoire, coup sûr et mortel ! D'autres encore furent poursuivis, massacrés ; qui pourrait compter tous ceux qui périrent de sa main ? et cependant ses membres n'étaient pas fatigués. Ainsi tout le jour un homme, dans une campagne verte, travaille de ses mains robustes





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Dernière mise à jour : 5/03/2009