HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant VII

Ἀχιλῆος



Texte grec :

[7,350] καί σφεας ᾧ πόρε παιδὶ θοοὺς ἔμεναι θεράποντας·
351 οἳ τότ´ Ἀχιλλέος υἷα θρασὺν περιποιπνύεσκον
352 ἐσσύμενον ποτὶ νῆα δι´ ἄστεος· ὃς δ´ ἐνὶ μέσσοις
353 ἤιε καγχαλόων. Κεχάροντο δὲ Νηρηῖναι
354 ἀμφὶ Θέτιν, καὶ δ´ αὐτὸς ἐγήθεε Κυανοχαίτης
355 εἰσορόων Ἀχιλῆος ἀμύμονος ὄβριμον υἷα.
356 Ὃς δ´ ἤδη πολέμοιο λιλαίετο δακρυόεντος,
357 καί περ ἐὼν ἔτι παιδνός, ἔτ´ ἄχνοος· ἀλλά μιν ἀλκὴ
358 καὶ μένος ὀτρύνεσκον. Ἑῆς δ´ ἐξέσσυτο πάτρης,
359 οἷος Ἄρης, ὅτε μῶλον ἐσέρχεται αἱματόεντα
360 χωόμενος δηίοισι, μέμηνε δέ οἱ μέγα θυμός,
361 καί οἱ ἐπισκύνιον βλοσυρὸν πέλει, ἀμφὶ δ´ ἄρ´ αὐτῷ
362 ὄμματα μαρμαίρουσιν ἴσον πυρί, τοῦ δὲ παρειαὶ
363 κάλλος ὁμοῦ κρυόεντι φόβῳ καταειμέναι αἰεὶ
364 φαίνοντ´ ἐσσυμένου, τρομέουσι δὲ καὶ θεοὶ αὐτοί·
365 τοῖος ἔην Ἀχιλῆος ἐὺς πάις. Οἳ δ´ ἀνὰ ἄστυ
366 εὔχοντ´ ἀθανάτοισι σαωσέμεν ἐσθλὸν ἄνακτα
367 ἀργαλέου παλίνορσον ἀπ´ Ἄρεος· οἳ δ´ ἐσάκουσαν
368 εὐχομένων. Ὃ δὲ πάντας ὑπείρεχεν οἵ οἱ ἕποντο.
369 Ἐλθόντες δ´ ἐπὶ θῖνα βαρυγδούποιο θαλάσσης
370 εὗρον ἔπειτ´ ἐλατῆρας ἐυξόου ἔνδοθι νηὸς
371 ἱστία τ´ ἐντύνοντας ἐπειγομένους τ´ ἀνὰ νῆα.
372 Αἶψα δ´ ἀν´ αὐτοὶ ἔβαν· τοὶ δ´ ἔκτοθι πείσματ´ ἔλυσαν
373 εὐνάς θ´ αἳ νήεσσι μέγα σθένος αἰὲν ἕπονται.
374 Τοῖσι δ´ ἄρ´ εὐπλοΐην πόσις ὤπασεν Ἀμφιτρίτης
375 προφρονέως· μάλα γάρ οἱ ἐνὶ φρεσὶ μέμβλετ´ Ἀχαιῶν
376 τειρομένων ὑπὸ Τρωσὶ καὶ Εὐρυπύλῳ μεγαθύμῳ.
377 Οἳ δ´ Ἀχιλήιον υἷα παρεζόμενοι ἑκάτερθε
378 τέρπεσκον μύθοισιν ἑοῦ πατρὸς ἔργ´ ἐνέποντες,
379 ὅσσά τ´ ἀνὰ πλόον εὐρὺν ἐμήσατο καὶ ποτὶ γαίῃ
380 Τηλέφου ἀγχεμάχοιο, καὶ ὁππόσα Τρῶας ἔρεξεν
381 ἀμφὶ πόλιν Πριάμοιο φέρων κλέος Ἀτρείδῃσι·
382 τοῦ δ´ ἰαίνετο θυμὸς ἐελδομένοιο καὶ αὐτοῦ
383 πατρὸς ἀταρβήτοιο μένος καὶ κῦδος ἀρέσθαι.
384 Ἣ δέ που ἐν θαλάμοισιν ἀκηχεμένη περὶ παιδὶ
385 ἐσθλὴ Δηιδάμεια πολύστονα δάκρυα χεῦε,
386 καί οἱ ἐνὶ φρεσὶ θυμὸς ὑπ´ ἀργαλέῃσιν ἀνίῃς
387 τήκεθ´, ὅπως ἀλαπαδνὸς ἐπ´ ἀνθρακιῇσι μόλυβδος
388 ἠὲ τρύφος κηροῖο· γόος δέ μιν οὔ ποτ´ ἔλειπε
389 δερκομένην ἐπὶ πόντον ἀπείριτον, οὕνεκα μήτηρ
390 ἄχνυθ´ ἑῷ περὶ παιδί, καὶ ἢν ἐπὶ δαῖτ´ ἀφίκηται.
391 Καί ῥά οἱ ἱστία νηὸς ἀπόπροθι πολλὸν ἰούσης
392 ἤδη ἀπεκρύπτοντο καὶ ἠέρι φαίνεθ´ ὁμοῖα·
393 ἀλλ´ ἣ μὲν στενάχιζε πανημερίη γοόωσα.
394 Νηῦς δ´ ἔθεεν κατὰ πόντον ἐπισπομένου ἀνέμοιο
395 τυτθὸν ἐπιψαύουσα πολυρροθίοιο θαλάσσης·
396 πορφύρεον δ´ ἑκάτερθε περὶ τρόπιν ἔβραχε κῦμα·
397 αἶψα δὲ δὴ μέγα λαῖτμα διήνυε ποντοποροῦσα.
398 Ἀμφὶ δέ οἱ πέσε νυκτὸς ἐπὶ κνέφας· ἣ δ´ ὑπ´ ἀήτῃ
399 πλῶε κυβερνήτῃ τε διαπρήσσουσα θαλάσσης

Traduction française :

[7,350] elle les avait donnés à son fils pour être ses serviteurs empressés, et en ce moment, ils entouraient l'audacieux fils d'Achille qui, à travers la ville, hâtait sa marche vers le vaisseau, et joyeux s'avançait au milieu de leur troupe ; joyeuses aussi étaient les Néréides autour de Thétis, joyeux le vieux Nérée en voyant le fils vaillant du grand Achille, amoureux déjà des guerres funestes, quoiqu'il fût tout jeune, et sans barbe ; mais plein de force et d'ardeur, il s'élançait hors de sa patrie comme Arès quand il court aux mêlées sanglantes, irrité contre l'ennemi ; son âme est enflammée d'ardeur, ses noirs sourcils se froncent, ses yeux brillent comme la flamme, ses joues sont couvertes d'une beauté divine et d'une fureur homicide ; il s'élance et les dieux eux-mêmes ont peur de lui ; tel était le noble fils d'Achille. Les citoyens dans la ville adressaient des voeux aux dieux, les priant de conserver le jeune prince et de le ramener après la guerre cruelle ; et les dieux les exaucèrent. 369 Le jeune homme, brillant parmi tous ceux qui le suivaient, arriva avec eux au rivage de la mer retentissante ; ils y trouvèrent les rameurs qui, dans le navire poli, dépliaient les voiles et travaillaient sans relâche. Aussitôt il monta ; ils tirèrent les câbles et levèrent les ancres, puissantes auxiliaires et compagnes fidèles des navires. L'époux bienveillant d'Amphitrite leur accorda une course facile ; les matelots, inquiets du sort des Achéens que pressaient alors les Troyens et le magnanime Eurypyle, contemplaient le fils d'Achille assis au milieu d'eux et lui racontaient les exploits que son père avait accomplis dans sa longue navigation, ou sur la terre du belliqueux Télèphe et autour des murs de Priam, comblant de maux les Troyens et de gloire les fils d'Atrée. L'âme du jeune roi se réjouissait dans l'espoir d'égaler le courage et la gloire de son père intrépide. 384 Cependant dans sa chambre, inquiète de son fils, la belle Déidamie versait des larmes avec des soupirs, et son coeur se consumait en soucis cruels ; tout son être se fondait comme sur les charbons ardents le plomb ou la cire ; la tristesse ne la quittait pas ; elle regardait sans repos les flots vastes ; car une mère est inquiète de son fils, même s'il va dîner hors de la maison. Bientôt elle perdit de vue les voiles du navire entraîné dans le lointain ; elles disparurent et se confondirent dans l'air. Elle pleura, sanglota toute la journée ; pendant ce temps le navire volait sur la mer, poussé par un vent favorable, effleurant légèrement les flots, et les ondes scintillantes bruissaient doucement autour de ses flancs. Ainsi il parcourait rapidement la grande plaine des eaux ; bientôt les ténèbres de la nuit l'entourèrent ; mais il continuait sa route sous la conduite du vent et du pilote, et franchissait les abîmes profonds.





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Dernière mise à jour : 19/02/2009