HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant VII

ἀμείβετο



Texte grec :

[7,50] ὃν πατέρ´. Ἀλλά οἱ εἶθαρ ἀποκταμένοιο πάσασθαι
51 σῖτον ἔτλην καὶ ζωὸς ἔτ´ ἠριγένειαν ἰδέσθαι,
52 εὖ εἰδὼς ὅτι πάντες ὁμὴν Ἀίδαο κέλευθον
53 νισόμεθ´ ἄνθρωποι, πᾶσίν τ´ ἐπὶ τέρματα κεῖται
54 λυγρὰ μόρου στονόεντος· ἔοικε δὲ θνητὸν ἐόντα
55 πάντα φέρειν ὁπός´ ἐσθλὰ διδοῖ θεὸς ἠδ´ ἀλεγεινά.»
56 Ὣς φάθ´. Ὃ δ´ ἀχνύμενός μιν ἀμείβετο· τοῦ δ´ ἀλεγεινὸν
57 ἔρρεεν εἰσέτι δάκρυ καὶ ἀγλαὰ δεῦε γένεια·
58 «Ὦ πάτερ, ἄσχετον ἄλγος ἐμὸν καταδάμναται ἦτορ
59 ἀμφὶ κασιγνήτοιο περίφρονος, ὅς μ´ ἀτίταλλεν,
60 οἰχομένοιο τοκῆος ἐς οὐρανόν, ὡς ἑὸν υἷα
61 σφῇσιν ἐν ἀγκοίνῃσι καὶ ἰητήρια νούσων
62 ἐκ θυμοῖο δίδαξε· μιῇ δ´ ἐνὶ δαιτὶ καὶ εὐνῇ
63 τερπόμεθα ξυνοῖσιν ἰαινόμενοι κτεάτεσσι.
64 Τῶ μοι πένθος ἄλαστον ἐποίχεται· οὐδ´ ἔτι κείνου
65 τεθναότος φάος ἐσθλὸν ἐέλδομαι εἰσοράασθαι.»
66 Ὣς φάτο· τὸν δ´ ὁ γεραιὸς ἀκηχέμενον προσέειπε·
67 «Πᾶσι μὲν ἀνθρώποισιν ἴσον κακὸν ὤπασε δαίμων
68 ὀρφανίην· πάντας δὲ καὶ ἡμέας αἶα καλύψει,
69 οὐ μὲν ἄρ´ ἐκτελέσαντας ὁμὴν βιότοιο κέλευθον,
70 οὐδ´ οἵην τις ἕκαστος ἐέλδεται, οὕνεχ´ ὕπερθεν
71 ἐσθλά τε καὶ τὰ χέρεια θεῶν ἐν γούνασι κεῖται,
72 Μοίρῃς εἰς ἓν ἅπαντα μεμιγμένα. Καὶ τὰ μὲν οὔ τις
73 δέρκεται ἀθανάτων, ἀλλ´ ἀπροτίοπτα τέτυκται
74 ἀχλύι θεσπεσίῃ κεκαλυμμένα· τοῖς δ´ ἐπὶ χεῖρας
75 οἴη Μοῖρα τίθησι καὶ οὐχ ὁρόως´ ἀπ´ Ὀλύμπου
76 ἐς γαῖαν προΐησι· τὰ δ´ ἄλλυδις ἄλλα φέρονται
77 πνοιῇς ὣς ἀνέμοιο· καὶ ἀνέρι πολλάκις ἐσθλῷ
78 ἀμφεχύθη μέγα πῆμα, λυγρῷ δ´ ἐπικάππεσεν ὄλβος
79 οὔ τι ἑκών. Ἀλαὸς δὲ πέλει βίος ἀνθρώποισι·
80 τοὔνεκ´ ἄρ´ ἀσφαλέως οὐ νίσεται, ἀλλὰ πόδεσσι
81 πυκνὰ ποτιπταίει· τρέπεται δέ οἱ αἰόλον εἶδος
82 ἄλλοτε μὲν ποτὶ πῆμα πολύστονον, ἄλλοτε δ´ αὖτε
83 εἰς ἀγαθόν. Μερόπων δὲ πανόλβιος οὔ τις ἐτύχθη
84 ἐς τέλος ἐξ ἀρχῆς· ἑτέρῳ δ´ ἕτερ´ ἀντιόωσι.
85 Παῦρον δὲ ζώοντας ἐν ἄλγεσιν οὔ τι ἔοικε
86 ζωέμεν· ἔλπεο δ´ αἰὲν ἀρείονα μηδ´ ἐπὶ λυγρῷ
87 θυμὸν ἔχειν. Καὶ γάρ ῥα πέλει φάτις ἀνθρώποισιν
88 ἐσθλῶν μὲν νίσεσθαι ἐς οὐρανὸν ἄφθιτον αἰεὶ
89 ψυχάς, ἀργαλέων δὲ ποτὶ ζόφον. Ἔπλετο δ´ ἄμφω
90 σεῖο κασιγνήτῳ, καὶ μείλιχος ἔσκε βροτοῖσι
91 καὶ πάις ἀθανάτοιο· θεῶν δ´ ἐς φῦλον ὀίω
92 κεῖνον ἀνελθέμεναι σφετέρου πατρὸς ἐννεσίῃσιν.»
93 Ὣς εἰπών μιν ἔγειρεν ἀπὸ χθονὸς οὐκ ἐθέλοντα
94 παρφάμενος μύθοισιν· ἄγεν δ´ ἀπὸ σήματος αἰνοῦ
95 ἐντροπαλιζόμενον καὶ ἔτ´ ἀργαλέα στενάχοντα.
96 Ἐς δ´ ἄρα νῆας ἵκοντο· πόνον δ´ ἔχον ἄλλοι Ἀχαιοὶ
97 ἀργαλέον καὶ Τρῶες ὀρινομένου πολέμοιο.
98 Εὐρύπυλος δ´ ἀτάλαντος ἀτειρέα θυμὸν Ἄρηι
99 χερσὶν ὑπ´ ἀκαμάτοισι καὶ ἔγχεϊ μαιμώωντι

Traduction française :

[7,50] Cependant, après l'avoir vu périr je n'ai pas refusé de prendre la nourriture et de voir encore la lumière ; car je sais trop que tous les hommes marchent dans la route de la mort, vers un but fatal qui est toujours le même ; il faut que les mortels supportent sans plainte tout ce que les dieux leur envoient de mauvais ou de bon». 56 Il parla ainsi ; et lui, plein de douleur, versant de grosses larmes qui tombaient sur ses joues, lui répondit : «Mon père, une grande affliction presse mon coeur ; j'ai perdu le sage frère qui, lorsque notre père Esculape eut été enlevé au ciel, m'éleva comme son fils dans son sein, m'apprit avec bonté l'art de guérir les hommes et, me faisant partager sa table et son lit, me fit jouir de tout ce qu'il avait. Aussi une douleur sans bornes remplit mon coeur, et, lui mort, je ne désire plus voir la lumière du jour». 66 Il parla ainsi ; le vieillard lui dit encore pour calmer sa douleur : «Les dieux ont imposé à tous les hommes le même fléau : le regret de ceux qui ne sont plus. Il faut mourir ! Les uns et les autres, la terre nous couvrira, quel qu'ait été le cours de notre vie, heureux ou non ! Car nos biens et nos maux reposent sur les genoux des dieux ; le destin mêle toutes ces chances diverses ; les dieux eux-mêmes n'essayent pas de les connaître ; elles sont jetées dans l'urne fatale au milieu de profondes ténèbres ; le destin seul, y portant la main, nous les envoie sur la terre du haut du ciel sans y jeter les yeux ; le souffle des vents nous les distribue au hasard ; c'est pourquoi souvent l'homme de bien est accablé de maux, le méchant jouit du bonheur sans s'y attendre, et la vie des hommes est couverte de ténèbres. Elle ne passe pas calme et tranquille ; nos pas rencontrent mille obstacles, mille accidents étranges, souvent des douleurs cruelles, parfois des plaisirs ! Nul parmi les mortels n'est toujours heureux du commencement à la fin ; tous ont une vie agitée. Mais, puisqu'ils vivent si peu de temps, pourquoi passeraient-ils leur vie dans la tristesse ? ne vaut-il pas mieux espérer et résister à la douleur ? On dit même que les hommes doués de vertu entrent dans un séjour de bonheur éternel, tandis que les méchants sont condamnés à d'affreuses ténèbres. Ton frère a eu un double privilège : il était bon, il était fils d'un dieu ; je pense donc qu'il a pu atteindre le séjour, des dieux, grâce à la protection du grand Esculape». 93 En parlant ainsi, il releva de terre le héros qui résistait encore, mais que ses paroles avaient calmé ; il l'emmena loin du triste monument, quoiqu'il poussât de profonds soupirs ; et ils revinrent près des vaisseaux. 96 Là combattaient, avec maintes fatigues, les Achéens et les Troyens ; la bataille était rude. Eurypyle, semblable au dieu Arès par son ardeur indomptable, marchait, le bras infatigable et la lance en arrêt ;





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Dernière mise à jour : 19/02/2009