HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Quintus de Smyrne, Les Posthomériques (La fin de l'Iliade), Chant VII

ἀνηλεγέως



Texte grec :

[7,0] ΛΟΓΟΣ Ζʹ.
1 Ἦμος δ´ οὐρανὸς ἄστρα κατέκρυφεν, ἔγρετο δ´ Ἠὼς
2 λαμπρὸν παμφανόωσα, κνέφας δ´ ἀνεχάσσατο νυκτός,
3 δὴ τότ´ ἀρήιοι υἷες ἐυσθενέων Ἀργείων,
4 οἳ μὲν ἔβαν προπάροιθε νεῶν κρατερὴν ἐπὶ δῆριν
5 ἀντίον Εὐρυπύλοιο μεμαότες, οἳ δ´ ἀπάτερθεν
6 αὐτοῦ πὰρ νήεσσι Μαχάονα ταρχύσαντο
7 Νιρέα θ´ ὃς μακάρεσσιν ἀειγενέεσσιν ἐῴκει
8 κάλλεΐ τ´ ἀγλαΐῃ τε, βίῃ δ´ οὐκ ἄλκιμος ἦεν·
9 οὐ γὰρ ἅμ´ ἀνθρώποισι θεοὶ τελέουσιν ἅπαντα,
10 ἀλλ´ ἐσθλῷ κακὸν ἄγχι παρίσταται ἔκ τινος αἴσης·
11 ὣς Νιρῆι ἄνακτι παρ´ ἀγλαΐῃ ἐρατεινῇ
12 κεῖτ´ ἀλαπαδνοσύνη. Δαναοὶ δέ οἱ οὐκ ἀμέλησαν,
13 ἀλλά ἑ ταρχύσαντο καὶ ὠδύραντ´ ἐπὶ τύμβῳ,
14 ὅσσα Μαχάονα δῖον ὃν ἀθανάτοις μακάρεσσιν
15 ἶσον ἀεὶ τίεσκον, ἐπεὶ κλυτὰ μήδεα ᾔδη.
16 Ἀλλ´ ὅτ´ ἄρ´ ἀμφοτέροις τυκτὸν περὶ σῆμ´ ἐβάλοντο,
17 δὴ τότ´ ἄρ´ ἐν πεδίῳ ἔτι μαίνετο λοίγιος Ἄρης·
18 ὦρτο δ´ ἄρ´ ἀμφοτέρωθε μέγας κόναβος καὶ ἀυτή,
19 ῥηγνυμένων λάεσσι καὶ ἐγχείῃσι βοειῶν.
20 Καί ῥ´ οἳ μὲν πονέοντο πολυκμήτῳ ὑπ´ Ἄρηι·
21 νωλεμέως δ´ ἄρ´ ἄπαστος ἐδητύος ἐν κονίῃσι
22 κεῖτο μέγα στενάχων Ποδαλείριος. Οὐδ´ ὅ γε σῆμα
23 λεῖπε κασιγνήτοιο· νόος δέ οἱ ὁρμαίνεσκε
24 χερσὶν ὑπὸ σφετέρῃσιν ἀνηλεγέως ἀπολέσθαι·
25 καί ῥ´ ὁτὲ μὲν βάλε χεῖρας ἐπὶ ξίφος, ἄλλοτε δ´ αὖτε
26 δίζετο φάρμακον αἰνόν. Ἑοὶ δέ μιν εἶργον ἑταῖροι
27 πολλὰ παρηγορέοντες· ὃ δ´ οὐκ ἀπέληγεν ἀνίης,
28 καί νύ κε θυμὸν ἑῇσιν ὑπαὶ παλάμῃσιν ὄλεσσεν
29 ἐσθλοῦ ἀδελφειοῖο νεοκμήτῳ ἐπὶ τύμβῳ,
30 εἰ μὴ Νηλέος υἱὸς ἐπέκλυεν. Οὐδ´ ἀμέλησεν
31 αἰνῶς τειρομένοιο· κίχεν δέ μιν ἄλλοτε μέν που
32 ἐκχύμενον περὶ σῆμα πολύστονον, ἄλλοτε δ´ αὖτε
33 ἀμφὶ κάρη χεύοντα κόνιν καὶ στήθεα χερσὶ
34 θεινόμενον κρατερῇσι καὶ οὔνομα κικλήσκοντα
35 οἷο κασιγνήτοιο· περιστενάχοντο δ´ ἄνακτα
36 δμῶες σύν θ´ ἑτάροισι, κακὴ δ´ ἔχε πάντας ὀιζύς.
37 Καί ῥ´ ὅ γε μειλιχίοισι μέγ´ ἀχνύμενον προσέειπεν·
38 «Ἴσχεο λευγαλέοιο πόνου καὶ πένθεος αἰνοῦ,
39 ὦ τέκος· οὐ γὰρ ἔοικε περίφρονα φῶτα γεγῶτα
40 μύρεσθ´ οἷα γυναῖκα παρ´ οὐκέτ´ ἐόντι πεσόντα.
41 Οὐ γὰρ ἀναστήσεις μιν ἔτ´ ἐς φάος, οὕνεκ´ ἄιστος
42 ψυχή οἱ πεπότηται ἐς ἠέρα, σῶμα δ´ ἄνευθε
43 πῦρ ὀλοὸν κατέδαψε καὶ ὀστέα δέξατο γαῖα·
44 αὕτως δ´, ὡς ἀνέθηλε, καὶ ἔφθιτο. Τέτλαθι δ´ ἄλγος
45 ἄσπετον, ὥς περ ἔγωγε Μαχάονος οὔ τι χερείω
46 παῖδ´ ὀλέσας δηίοισιν ὑπ´ ἀνδράσιν, εὖ μὲν ἄκοντι,
47 εὖ δὲ σαοφροσύνῃσι κεκασμένον· οὐδέ τις ἄλλος
48 αἰζηῶν φιλέεσκεν ἑὸν πατέρ´ ὡς ἐμὲ κεῖνος,
49 κάτθανε δ´ εἵνεκ´ ἐμεῖο σαωσέμεναι μενεαίνων

Traduction française :

[7,0] La fin de l'Iliade - VII - Combats autour des vaisseaux. Lorsque dans le ciel eurent disparu les astres, lorsque l'Aurore se fut levée, apportant à l'univers sa clarté brillante et chassant les ténèbres de la nuit, les vaillants fils des Argiens marchèrent en avant des navires au combat sanglant, afin de repousser Eurypyle ; quelques-uns, à l'écart auprès des navires, rendaient les derniers devoirs à Machaon et à Nérée ; celui-ci était semblable aux dieux pour la beauté et la grâce ; mais il manquait de force, car les dieux ne donnent pas aux hommes tous les biens ; une loi suprême à côté du bien place toujours le mal ; ainsi Nérée joignait la faiblesse à l'aimable beauté. Cependant les Danaens ne l'oublièrent pas ; ils l'ensevelirent et lui donnèrent des larmes non moins qu'au divin Machaon, qu'ils honoraient à l'égal des immortels, parce qu'il était sage et prudent. Tous les deux furent enfermés dans le même tombeau. Dans la plaine cependant, le funeste Arès exerçait sa fureur ; des deux côtés s'élevaient un grand bruit et de longues clameurs, tandis que les boucliers étaient brisés par les pierres et les javelots. 20 Pendant que les Achéens livraient les durs combats d'Arès, Podalire, refusant toute nourriture, se roulait dans la poussière avec de grands gémissements ; il ne voulait pas laisser le tombeau de son frère et méditait en lui-même de se donner par ses propres mains la mort cruelle : tantôt il portait la main à son épée, tantôt il cherchait un poison mortel ; mais ses serviteurs l'arrêtaient, lui prodiguant les consolations ; cependant il ne pouvait oublier sa douleur, et il se serait ôté la vie de ses propres mains sur la tombe à peine fermée de son frère, si le fils de Nélée n'eût appris ce qu'il faisait ; plein de pitié pour cette grande affliction, il vint et le trouva, qui tantôt restait étendu près du monument funèbre, tantôt couvrait sa tête de poussière, frappait sa poitrine de ses mains puissantes et appelait son frère par son nom ; autour de lui, ses esclaves et ses amis soupiraient, et ce grand malheur les accablait tous. Nestor avec de douces paroles s'adressa au guerrier : 38 «Mets un terme à ces gémissements douloureux, à ce deuil funeste, ô mon fils ! il n'est pas beau qu'un homme pleure comme une femme et se couche ainsi près d'un tombeau. Tu ne saurais le ramener à la lumière, puisque son âme invisible s'est envolée dans l'air, puisque la flamme avide a dévoré ses chairs, tandis que la terre enferme ses os. Il est né de rien comme une fleur, il est retourné à rien. Supporte donc ton immense douleur, fais comme moi ! n'ai-je pas dans la guerre perdu un fils qui valait Machaon et qui était aussi remarquable sous les armes que dans les conseils ? Un fils ne chérit pas son père autant qu'il me chérissait ; et il est mort pour moi, pour sauver mes jours.





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Dernière mise à jour : 19/02/2009