HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PROCLUS, Commentaire sur le Parménide, livre III

μόνον



Texte grec :

[3,61] "Οὐδαμῶς, φάναι τὸν Σωκράτη, ἀλλὰ ταῦτα, ἅπερ ὁρῶμεν, ταῦτα καὶ εἶναι· εἶδος δέ τι αὐτῶν οἰηθῆναι εἶναι μὴ λίαν ᾖ ἄτοπον. Ἤδη μέντοι ποτέ με καὶ ἔθραξε μή τι ᾖ περὶ πάντων ταὐτόν· ἔπειτα ὅταν ταύτῃ στῶ, φεύγων οἴχομαι, δείσας μή ποτε εἴς τιν´ ἄβυθον φλυαρίαν ἐμπεσὼν διαφθαρῶ. Ἐκεῖσε δ´ οὖν ἀφικόμενος εἰς ἃ νῦν δὴ ἐλέγομεν εἴδη ἔχειν, περὶ ἐκεῖνα πραγματευόμενος διατρίβω". Ταῦτα ὁ Σωκράτης ἀποκρίνεται, πρὸς μὲν τὸ ἄζωον καὶ εὐτελὲς καὶ ἔνυλον ἀποβλέπων τῶν ἠρωτημένων, οὐκ ἀξιῶν καὶ τούτων αἰτίας λέγειν, ἀλλ´ ἐν μόνοις τοῖς ὁρατοῖς ἀπολιπὼν αὐτῶν τὴν ὑπόστασιν, πρὸς δὲ τὸ ἐν τοῖς καθ´ ἕκαστα κοινὸν καὶ τὸ ὑστερογενὲς ἀφορῶν, λογιζόμενος μήποτε καὶ τούτων εἶδος. Ὡς γάρ ἐστιν ἐπὶ τοῖς πολλοῖς πηλοῖς ἓν ὑστερογενὲς κοινὸν ὁ πηλὸς, καὶ ἐπὶ ταῖς πολλαῖς θριξὶν ἓν εἶδος ἡ θρὶξ, ὃ καὶ κατηγοροῦμεν τῶν πολλῶν· οὕτω, φαίη τις ἂν, καὶ τῶν πολλῶν ἕν ἐστι τοιοῦτον ὑποστατικὸν τῶν πολλῶν. Τοῦτο δὴ οὖν θράττει τὸν Σωκράτη· καὶ γὰρ ἐπὶ τῶν ἄλλων ἀπὸ τῶν ὁριστῶν ἐπὶ τὰ ὑστερογενῆ μετιὼν, εἶτα ἀπὸ τούτων ἐπὶ τοὺς ἔνδον λόγους, ἔπειτα ἐκ τούτων ἐπ´ αὐτὰ τὰ νοερὰ εἴδη, καθάπερ εἴρηται ἐν Φαίδρῳ, λογίζεται μήποτε καὶ ἐπὶ τούτων, ὥσπερ ἐστὶν ἀπὸ τοῦ ἐν τοῖς καθ´ ἕκαστα μεταβαίνειν ἐπὶ τὸ ἐν αὐτοῖς ἓν, ἔπειτα εἰς τὸ ἐπ´ αὐτοῖς κοινὸν, οὕτω καὶ ἀπὸ τοῦδε δυνατὸν ἐπ´ ἄλλο τι μετιέναι τὸ πρὸ αὐτῶν ἕν· ἀλλ´ ὁρᾷ πάλιν ὅτι, ἐὰν τὸ τούτων ἀπόθηται εἶδος, κατὰ τὸν σωρείτην προϊὼν, ἀναγκασθήσεται πάντων εἴδη τίθεσθαι καὶ αὐτῆς τῆς ὕλης. Λοιπὸν καὶ αὕτη ἐστὶν ἡ ἄβυθος φλυαρία, εἰς ἣν τὸ ἐμπίπτον διαφθείρεται καὶ ἄζωον γίγνεται καὶ ἀμενηνόν. Διὸ πάλιν ἀναστρέφει ἐπὶ τὰ ὅλα καὶ οὐσιώδη καὶ προηγουμένως ὑποστάντα καὶ συμπληρωτικὰ τοῦ παντὸς, καὶ περὶ ταῦτα ποιεῖται τὴν διατριβὴν, ὡς τούτων κατὰ τὰς εἰδητικὰς αἰτίας γεγονότων, τῶν δὲ ἄλλων ἐνταῦθα μόνον, ἀλλ´ οὐχὶ καὶ ἔξω τῶν αἰσθητῶν.

Traduction française :

[3,61] § 61 « Pas du tout, dit Socrate, mais je pense que les choses que nous voyons, celles là sont aussi : mais qu'il faille concevoir qu'il y a d'elles quelque espèce, je crains que ce ne soit une opinion par trop insensée. Et cependant, il m'arrive encore parfois, dans une sorte de tourment d'esprit, de me demander s'il n'en serait pas de même pour toutes les choses : puis ensuite lorsque je m'arrête à cette pensée, je me hâte de la fuir, craignant de me perdre en tombant dans un abîme de notions vides et vaines. C'est pourquoi, je me tiens aux choses dont nous avons dit tout à l'heure qu'elles ont des espèces, et c'est sur celles-là que je passe ma vie à méditer. » Voilà ce que répond Socrate, ne considérant dans les objets sur lesquels il est questionné que le fait qu'ils ne vivent pas, sont imparfaits et matériels ; il ne veut pas en affirmer les causes; il place uniquement dans les choses visibles l'hypostase ; il détourne sa pensée de ce qui, dans les choses individuelles, est commun, et est engendré postérieurement, et cependant il se demande s'il n'y aurait pas aussi de cela une espèce. Car de même qu'au-dessus de la pluralité des boues, il y a une chose commune, engendrée postérieurement, la boue, de même qu'au dessus de la pluralité des cheveux, il y a une espèce une, le cheveu, que nous affirmons des plusieurs cheveux, de même, dira-t-on, il y a au-dessus des plusieurs un un semblable, qui donne l'hypostase aux plusieurs. C'est là ce qui trouble Socrate : dans les autres choses, passant des choses déterminées par une définition des sujets, aux choses postérieurement engendrées, aux notions générales qui les définissent, puis de celles-ci aux raisons internes, puis de ces dernières aux espèces intellectuelles mêmes, comme il a été dit dans le Phèdre, il se demande s'il n'en est pas ainsi de ces choses, c'est-à-dire, (autres que celles que nous voyons), si, de même que l'on peut, de ce qui est dans les choses individuelles, passer à l'un qui est en elles, ensuite à l'un qui leur est commun et est au-dessus d'elles, - de même il est possible de passer de celles-ci à quelque autre chose, à l'un qui est avant elles : mais il voit ensuite que, s'il pose une espèce de ces choses, en argumentant par le sorite, il sera contraint de poser des espèces de toutes choses et même de la matière, enfin, que c'est là cet abîme de notions vides, dans lequel tout ce qui tombe périt, devient sans vie et sans pensée. C'est pourquoi il se retourne encore vers les touts substantiels, qui ont par excellence l'hypostase, qui complètent le tout, et c'est de ces choses-là qu'il s'occupe, parce qu'elles sont devenues selon les causes spécifiques, tandis que les autres sont devenues ici-bas seulement, et ne sont pas en dehors des sujets sensibles.





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Dernière mise à jour : 15/04/2010