HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PROCLUS, Commentaire sur le Parménide, livre II

οὐδὲ



Texte grec :

[2,24] Καὶ ἐγὼ εἶπον· Τῷ ἀδελφῷ ὑμῶν τῷ ὁμομητρίῳ τί ἦν ὄνομα; οὐ γὰρ μέμνημαι. Παῖς δέ που ἦν ὅτε τὸ πρότερον ἐπεδήμησα δεῦρο ἐκ Κλαζομενῶν· πολὺς δὲ ἤδη χρόνος ἐξ ἐκείνου. Τὰ μὲν τῆς ἱστορίας, εἴ τῳ μέλει καὶ ταύτης, ὧδε ἔχει. Περικτιόνη παῖδας Ἀρίστωνι ποιησαμένη Πλάτωνα καὶ Ἀδείμαντον καὶ Γλαύκωνα, τοῦ ἀνδρὸς αὐτῆς τὸν βίον ἀπολιπόντος, ἑτέρῳ συνῴκησεν ἀνδρί· τῷ δὲ ἦν ὄνομα Πυριλάμπης, οὗ καὶ ὁ ἐν Γοργίᾳ διεμνημόνευσε Σωκράτης πρὸς τὸν Καλλικλέα λέγων, ὡς αὐτὸς μὲν ἔρωτι τοῦ τε Κλεινιείου καὶ τοῦ φιλοσοφεῖν, (669) ἐκεῖνος δὲ τοῦ τε Ἀθηναίων δήμου καὶ τοῦ Πυριλάμπους παιδός· ἦν γὰρ καὶ ἐκείνῳ τοῦτο τὸ ὄνομα, ἐκ προτέρας τῷ Πυριλάμπει γενομένῳ γυναικός· συνῴκησέ τε οὖν Περικτιόνη τῷ Πυριλάμπει, καὶ ἐποίησε παῖδα τὸν Ἀντιφῶντα τοῦτον ὃν ἐνταῦθα Γλαύκωνος καὶ Ἀδειμάντου κέκληκεν "ὁμομήτριον ἀδελφόν". Ὁρᾷς δὲ ἐκ τούτων οὕτως ἱστορουμένων ὅτι μετὰ τὸν Σωκράτους ὡς εἰκὸς θάνατον ἡ πρὸς τὸν Κέφαλον γέγονε συνουσία τοῦ Ἀντιφῶντος· Πλάτωνα μὲν γὰρ τέταρτον καὶ εἰκοστὸν ἔτος ἄγοντα καταλέλοιπεν ὁ Σωκράτης· ἡ δὲ Περικτιόνη μετὰ τοὺς τρεῖς παῖδας ἐγήματο καὶ τὸν Ἀντιφῶντα ἐγέννησεν· ὁ δὲ ἐν ἡλικίᾳ νῦν ἐστιν, ὥστε καὶ πρὸς ἱππικῇ τὰ πολλὰ διατρίβειν. Ἀλλὰ περὶ τούτων ἀπόχρη ταῦτα. Ἐγὼ δὲ θαυμάζω μὲν καὶ τὸ τῆς ἑρμηνείας εἶδος ὅπως κατακεκόσμηται τοῖς σχήμασι τῆς καθαρότητος, καὶ ὅπως ἐξαλλαγέντος τοῦ εἴδους θαυμάσιον οἷον ἀνεφάνη κάλλος· οὐ γὰρ εἶπε τὴν δέησιν εὐθὺς ὁ Κέφαλος ἣν ἀπῄτησεν ὁ Ἀδείμαντος, οἷον ὅτι δεόμεθα Ἀντιφῶντος, ἵν´ ἡμῖν διηγήσηται τοὺς λόγους οὓς Πυθοδώρου ἀκήκοεν ἀλλὰ ἀντὶ τῆς δεήσεως ἐρώτησιν πεποίηται περὶ αὐτοῦ τοῦ Ἀντιφῶντος. Τοῦτο δὲ ὅσον πεποίηκε κάλλος, ἴσασιν οἱ τῶν τοιούτων ἐπαΐειν δυνάμενοι. Θαυμάζω δὲ ἔτι μᾶλλον τὴν τοῦ Πλάτωνος ἐπιστήμην οὕτω διὰ πάντων τὴν πρὸς τὰ πράγματα φυλάττουσαν ὁμοιότητα· δεῖ γὰρ τὰς ὑπό τινος τελειωθησομένας ψυχὰς κἀκείνῳ προσιούσας διὰ τῆς γνώσεως αὐτῷ καὶ τῆς ἐπιβολῆς συνάπτεσθαι πρῶτον· ἡγεῖται γὰρ ἡ γνῶσις, ἔπειτα ἡ πέλασις, ἔπειτα ἡ ἕνωσις· οὐ γὰρ ἄν τις ἑνωθείη πρὸς τοῦτο ᾧ μηδὲ πελάσαι δυνατός ἐστιν, ἀλλ´ οὐδ´ ἂν ἐκείνῳ τις πελάσειεν ὃ μηδὲ ἔγνωκεν. Ἃ δὴ οὖν ἀπομιμούμενος καὶ ὁ Κέφαλος ἐπερωτᾷ τὸν Ἀδείμαντον "τί τὸ ὄνομά ἐστι" τοῦ ἀδελφοῦ αὐτῶν, τὸν Ἀντιφῶντα βουλόμενος μαθεῖν· οὐ γὰρ μεμνῆσθαι, διότι παῖς ἦν ἐκεῖνος ὅτε ταῖς Ἀθήναις αὐτὸς πρότερον ἐπεδήμησεν, ὥστε ἧττον αὐτῷ (670) διὰ τοῦτο γνώριμος· εἰώθαμεν γὰρ τὰ ὀνόματα διαμνημονεύειν τῶν ἐμφανῶν ἢ κατὰ τύχην ἢ κατὰ ψυχῆς ἕξιν ἢ κατ´ ἄλλο τι τοιοῦτον. Ἵν´ οὖν ἐπὶ τὰ πράγματα πάλιν ἀναδράμωμεν, δεῖ τὰς ἀναγομένας ψυχὰς διὰ γνώσεως συνάπτεσθαι πρῶτον τοῖς ἐφετοῖς καὶ δι´ ἐπιβολῆς, ἧς ἐστιν ἡ τοῦ ὀνόματος μάθησις εἰκὼν (καὶ γὰρ τὰ ὀνόματα τοῦ γνωστικοῦ τῆς ψυχῆς ἐστιν ἔκγονα)· συμβαίνει δὲ αὐτὰς ἔτι ἀτελεῖς οὔσας ποτὲ μὲν μὴ καταδράττεσθαι τοῦ γνωστοῦ, ἀλλ´ ἀτελὲς αὐτὸ καὶ οὐχ ὅλον ὁρᾷν, ποτὲ δὲ ὅλον, ὅτε καὶ τελέως αὐτὸ περιπτύσσονται καὶ δι´ αὐτοῦ καί τ´ ἄλλα γινώσκουσι τῶν κρειττόνων. Τὸ μὲν οὖν ὄνομα, ὃ ἀπαιτεῖ μαθεῖν ὁ Κλαζομένιος, σύμβολόν ἐστι τῆς οὐσίας· τὸ δὲ μεμνῆσθαι, τῆς τῶν ψυχῶν λήθης ἣν ἀπὸ τῆς γενέσεως ἔχουσι. Τὸ δὲ, "παῖς γὰρ ἦν ὅτε πρότερον ἐπεδήμησα", τῆς ἀτελοῦς ἐπιβολῆς, δι´ ἣν οὐχ ὅλον οὐδὲ τέλεον ὁρᾶται τὸ γνωστὸν ταῖς ψυχαῖς. Τὸ δὲ, "πολὺς γὰρ ἤδη χρόνος", δήλωμά ἐστιν ἐν τῷ χρόνῳ τῆς ἐκ πολλοῦ πρὸς τὴν γνῶσιν παρασκευῆς. Εἰ δὲ καὶ ὁμομήτριοι διὰ τοῦτο κέκληνται τρεῖς οἱ νῦν, ὅτι δαιμονίαις τάξεσιν ἀναλογοῦσι· πάντες δὲ οἱ δαίμονες ἐκ μιᾶς μητρός εἰσι καὶ μίαν ἔχουσι δαιμονιοῦχον αἰτίαν. Ἴσως ἂν καὶ ταύτῃ τῆς τῶν πραγμάτων ἀληθείας ὁ λόγος ἐφάπτοιτο.

Traduction française :

[2,24] § 24. « Et moi je dis : quel nom a donc votre frère de mère? car je ne m'en souviens pas. Il était à peu près un enfant lorsque pour la dernière fois je suis venu de Clazomènes ici : et il y a déjà bien longtemps de cela. » Quant aux détails historiques, si quelqu'un y prend intérêt, voici ce qu'il en est : Périctioné, après avoir donne à Ariston trois fils, Platon, Adimante et Glaucon, après le décès de ce premier mari, épousa un autre homme, dont le nom était Pyrilampès que Socrate mentionne dans le Gorgias, lorsqu'il dit à Calliclès : que lui-même brûle d'amour pour le fils de Clinias et pour la philosophie, mais lui, Calliclès, pour le peuple, g-dehmos, d'Athènes et pour le fils de Pyrilampès. Celui-ci qui était né à Pyrilampès, d'une première femme, portait ce nom (de d-Dehmos). Périctioné épousa donc Pyrilampès à qui elle donna un fils Antiphon, celui qu'ici Platon appelle le frère par sa mère d'Adimante et de Glaucon. Tu vois par ces faits que c'est après la mort de Socrate, comme il était naturel, qu'a eu lieu l'entretien d'Antiphon avec Céphale ; car Platon était dans sa 24e année lors du décès de Socrate. Périctioné après avoir eu trois fils se remaria et donna le jour à Antiphon. Celui-ci est maintenant dans la fleur de l'âge, de sorte qu'il s'occupe passionnément de chevaux. Mais en voilà assez sur ce point. Pour moi, j'admire le genre du style dont toute la grâce consiste dans les formes simples et, qui, par un changement de tournure, manifeste la beauté : Car Céphale n'a pas dit immédiatement ce qu'il désire, comme le lui demandait Adimante, par exemple : nous prions Antiphon de nous raconter les discours qu'il a entendus de Pythodore, mais au lieu de formuler sa prière, il pose une interrogation au sujet de ce même Antiphon. Tout ce que ce changement apporte de beauté, ceux qui se connaissent en cette matière, le savent. J'admire encore davantage l'art de Platon qui sait observer en tout la ressemblance du style avec le fond des choses. Car il faut que les âmes qui doivent être amenées à la perfection par quelqu'un, en s'approchant de lui s'unissent d'abord à lui par la connaissance et la disposition intellectuelle ; la connaissance commence : le rapprochement suit ; puis vient l'union; car on ne saurait être uni à ce dont on n'est pas capable de se rapprocher, et on ne saurait se rapprocher de ce qu'on ne connaît pas. C'est une image de cela que nous présente Céphale quand il demande à Adimante quel est donc le nom de leur frère, parce qu'il veut connaître Antiphon ; il ne se souvient pas de lui parce que celui ci était un enfant lorsque lui même fit son dernier voyage à Athènes, de sorte qu'il lui était peu connu; car nous nous rappelons habituellement les noms des gens qui se tout remarquer soit par une circonstance fortuite, soit par certaines qualités de l'âme, soit par quelque autre distinction de cette espèce. Pour revenir au fond des choses, il faut donc que les âmes qui remontent se rattachent d'abord aux choses désirables, par la connaissance et par une intuition, dont l'image est la connaissance du nom (les mots sont en effet les produits de la faculté de connaître de l'âme); car il arrive que les âmes, quand elles sont encore imparfaites, parfois ne peuvent saisir l'objet connaissable, mais ne le voient qu'imparfaitement et non tout entier, et parfois le voient tout entier lorsqu'elles l'embrassent complètement : et alors par lui, elles connaissent aussi d'autres choses, d'entre les meilleures. Le nom donc que désire connaître Céphale est le symbole de la substance ; le fait de ne pas se souvenir, est le symbole de l'oubli, que les âmes tiennent de la génération ; quant à la phrase : « Car il était un enfant lors de mon précédent voyage », c'est le symbole d'une appréhension imparfaite, par laquelle le connaissable n'est vu par les âmes ni tout entier ni parfaitement. Pour les mots : « il y a déjà longtemps », ils expriment que pour arriver à la connaissance, il faut se préparer avec énergie et de loin, dans le temps. Et si l'on appelle les trois personnages dont il s'agit, fils de la même mère, c'est parce qu'ils forment une analogie avec les ordres démoniques ; car tous les démons sont d'une seule mère, et n'ont qu'une seule cause. Et certainement par là ces mots visent et touchent le fond vrai des choses.





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Dernière mise à jour : 18/03/2010