HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PROCLUS, Commentaire sur le Parménide, livre II

φράζε



Texte grec :

[2,22] Καί μου λαβόμενος τῆς χειρὸς ὁ (666) Ἀδείμαντος, χαῖρε, ἔφη, ὦ Κέφαλε· καὶ εἴ του δέῃ τῶν τῇδε, ὧν ἡμεῖς δυνατοὶ, φράζε. Ὁρᾷς ὅπως οἱ ἐκ Κλαζομενῶν ἥκοντες ἄνδρες προσεχῶς ἀντέχονται τοῦ Ἀδειμάντου καὶ οὗτός ἐστι τὴν χεῖρα ὀρέγων αὐτοῖς· καίτοι καὶ ὁ Γλαύκων πάρεστιν, ἀλλὰ σιωπῶν, ὁ δὲ καὶ ἀσπάζεται καὶ ξεναγεῖ τοὺς ἄνδρας. Τίνων οὖν ταῦτα σύμβολα; Λεγέσθω μὲν γὰρ καὶ ὅτι καθηκόντων ἐστὶν ὑπογραφὴ πολλῶν ἐν τούτοις, οἷον ὅπως δεῖ περὶ τοὺς ξένους ἕτοιμον εἰς βοήθειαν εἶναι τὸν ξένιον τιμῶντας δαίμονα καὶ θεὸν, καὶ ὅτι δεῖ τὸν ἀστὸν προκατάρχειν τῆς φιλοφροσύνης ἢ τὸν ξένον καὶ πανταχοῦ τὸν δυνατώτερον πρότερον ἐπιτρέχειν εἰς τὴν θεραπείαν τῶν γνωρίμων, καὶ ὅτι δεῖ τὰς ὑποσχέσεις ἀσφαλεῖς ποιεῖσθαι καὶ κατὰ δύναμιν, ὃ δὴ καὶ ἐνταῦθα δοκεῖ ποιεῖν ὁ Ἀδείμαντος, τοσαῦτα τοῖς Κλαζομενίοις παρέξειν ὅσα δυνατός ἐστιν ἐπαγγελλόμενος. Καὶ ὅλως πολλὰ ἄν τις εἴποι τοιαῦτα προσκαθεζόμενος τῇ λέξει· τὰ δὲ εἰς τὴν τῶν πραγμάτων ἡμᾶς ἀνάγοντα τῶν ὅλων θεωρίαν, ἃ καὶ προσήκει τῷδε τῷ διαλόγῳ, ῥητέον, ὅτι τέτακται μὲν καὶ ὁ Ἀντιφῶν καὶ ὁ Γλαύκων καὶ ὁ Ἀδείμαντος κατὰ τὴν δαιμονίαν τάξιν εἰς τρία διῃρημένην· αἱ δὲ ἀναγόμεναι ψυχαὶ δέονται μὲν καὶ τῶν προσεχῶν αὑταῖς δαιμόνων εἰς τὴν ἄνοδον, συνάπτονται δὲ διὰ τούτων πρὸς τὴν ὑπερτάτην αὐτῶν τάξιν καὶ διὰ ταύτης ἀνατείνονται πρὸς θειοτέρας αἰτίας, αἳ καὶ τελέως μὲν ἐξιστάμεναι τοῦ σώματος καὶ οἷον τοπικῶς κινοῦνται καὶ συλλέγουσιν ἑαυτὰς ἀπὸ τοῦ σώματος καὶ ἀθροίζουσι τὰς ἑαυτῶν δυνάμεις, συνταχθεῖσαι δέ τισι δαιμονίαις τάξεσι ζωτικῶς ἤδη ποιοῦνται τὴν ἐπὶ τὰς ὑψηλοτέρας τάξεις μετάβασιν. Εἰκότως ἄρα ὁ Ἀδείμαντος, ἅτε προσεχέστερος ὢν αὐταῖς, χεῖρά τε ὀρέγει καὶ μεταδίδωσιν αὐτοῖς φιλοφροσύνης, μιμούμενος ἐκείνην τὴν τάξιν ἣ δύναμιν χορηγεῖ ταῖς ἀνιέναι βουλομέναις ψυχαῖς καὶ συνάπτει πρὸς ἑαυτὴν τὰς ἀναγωγοὺς ἐκείνων δυνάμεις (αἱ γὰρ χεῖρες σύμβολα δυνάμεώς εἰσι)· "χεῖρά τε" οὖν ὀρέγει καὶ μεταδίδωσιν αὐτοῖς φιλοφροσύνης καὶ τοῦ "χαίρειν", ἐπεὶ καὶ ταῖς ψυχαῖς ταῖς ἑαυτὰς σώζειν βουλομέναις ἥ τε εὐφροσύνη καὶ ὁ μετὰ ῥαστώνης βίος ἀπὸ τῶν κρειττόνων, ἀλλ´ οὐκ ἀπὸ τῶν χειρόνων δίδοται. Πῶς γὰρ ἄν τις ἄλλῳ μεταδοίη ῥαστώνης, αὐτὸς ἐν δυσκολίαις ὤν; πῶς δ´ ἄν τις χαρᾶς ἄλλῳ μεταδοίη καὶ εὐφροσύνης, αὐτὸς ἐν δυσθυμίαις ὤν; Μόνως οὖν ἡ εὐφροσύνη καὶ τὸ χαίρειν, πρῶτον μὲν ἀπὸ τῶν θεῶν, ἔπειτα ἀπὸ τῶν θείων γενῶν, ἔπειτα ἀπὸ τῶν σπουδαίων ἀνδρῶν· παρὰ γὰρ τοῖς θεοῖς πρώτοις τὸ ῥεῖα ζῇν, ἔπειτα δευτέρως ἐν θείοις γένεσι, καὶ κατὰ τὴν τούτου μετουσίαν ἐν ταῖς ἔμφροσι ψυχαῖς, παρ´ αἷς τὸ ἵλεων ἀεὶ καὶ τὸ εὐφρόσυνον προβέβληται καὶ εὐάρεστος τοῖς γιγνομένοις βίος. Ἥκει τοίνυν ταῖς ἀναγομέναις ψυχαῖς ἀπὸ τῶν προσεχῶν αὐταῖς δαιμόνων πρῶτον μὲν δύναμις ἀναγωγὸς, ἔπειτα ῥαστώνη καὶ τὸ εὐφρόσυνον, καὶ τρίτον πρότασις τῶν ἀγαθῶν ὧν δύνανται κομίζεσθαι παρ´ αὐτῶν· ἀνεγείρουσι γὰρ αὐτὰς εἰς τὴν ἑαυτῶν μετουσίαν, καὶ χορηγοῦσιν ἀφθόνως ὅσα πεφύκασιν ἀγαθὰ, καὶ τελειότερα ὑπερτέρων αὐτὰς δέχεσθαι παρασκευάζουσι. Τὸ γοῦν ἕτοιμον τῆς ὑποσχέσεως καὶ τὸ ἀγαθουργὸν καὶ τὸ προκλητικὸν τῶν ἀτελῶν εἰς τὴν τελείωσιν (πᾶσα γὰρ χρεία πάντως ἀτελὲς ποιεῖ τὸ ἔχον αὐτὴν), ἅπαντα ταῦτα μιμεῖται τὴν ἀπὸ τῶν ἀγαθῶν δαιμόνων καθήκουσαν εἰς τὰς ψυχὰς εὐεργεσίαν.

Traduction française :

[2,22] § 22. « Et me prenant par la main, Adimante : Salut, me dit-il, Céphale, et si tu as besoin de quelques-unes des choses qui sont ici et que nous puissions te procurer, dis-le nous. » Tu vois que les gens venus de Clazomènes, se livrent immédiatement à Adimante, et que c'est lui qui leur tend la main : cependant Glaucon est présent, mais reste silencieux; et cependant, lui aussi, accueille avec bonne grâce les étrangers et leur adresse le salut d'hospitalité. De quoi cela est-il le symbole ? Disons qu'il y a ici en effet l'esquisse de beaucoup de choses importantes, et par exemple qu'il faut se montrer prêt à venir en aide aux étrangers, par honneur pour le Démon et le Dieu de l'hospitalité, et que ce soit le citoyen, qui prenne l'initiative de ces témoignages de politesse affectueuse plutôt que l'étranger,et que partout le plus puissant soit le premier à accourir pour accueillir avec sollicitude ses amis, et qu'il faut, dans la mesure du possible, tenir fidèlement ses promesses, comme on voit que le fait ici Adimante qui promet de fournir aux Clazoméniens toutes les choses qu'il peut leur fournir. En un mot on pourrait en dire beaucoup sur ce point, si l'on insistait sur le détail du texte. Quant aux faits qui nous conduisent à l'étude des choses, des choses universelles qui sont l'objet propre de ce dialogue, il faut dire qu'Antiphon, Glaucon et Adimante, sont rangés, selon l'ordre démonique, dont la fonction est divisée en trois parties : Les âmes introduites dans les corps ont besoin, pour opérer leur ascension, des démons qui leur sont immédiatement contigus; par ceux-ci elles se rattachent à l'ordre qui est très au-dessus de ces démons, et par l'intermédiaire de cet ordre elles tendent aux causes plus divines; ces âmes, complètement sorties du corps, se meuvent d'un mouvement qui n'est que pour ainsi dire local, se recueillent en elles-mêmes en s'éloignant du corps, ramassent leurs propres et vraies puissances, et, se coordonnant à certains ordres démoniques, accomplissent par cela même vitaliquement leur marche ascendante vers les ordres encore plus hauts. C'est donc avec raison qu'Adimante, qui est le plus rapproché d'elles, leur tend la main, leur fait un accueil plein de grâce affable, imitant cet ordre qui fournit la force aux âmes qui veulent remonter et rattache à lui même leurs facultés d'ascension, (car les mains sont le symbole de la force); il leur tend donc la main, leur fait une réception affectueuse, leur adresse le salut, parce qu'aux âmes qui veulent se sauver elles-mêmes, la paix et la sérénité joyeuse de l'âme, une vie accompagnée de charme facile est donnée par les Dieux supérieurs et non par les inférieurs. Car comment pourrait on communiquer à un autre cet agrément de vie, si l'on était soi-même en proie aux soucis de la vie ? Comment pourrait-on donner à un autre la joie et la sérénité, lorsqu'on est soi-même dans un état d'âme troublé par les passions. Ainsi donc la joie et le fait d'être heureux, viennent exclusivement d'abord des Dieux, ensuite des genres divins, enfin des hommes de bien ; car c'est chez les Dieux que règne éminemment la vie facile; ensuite au second degré, dans les genres divins, et par participation de ceux-ci, dans les âmes sages, dans lesquelles est projetée la vie gaie, de bonheur, et qui accepte avec grâce tout ce qui arrive. Donc les âmes amenées (dans les corps), reçoivent des démons auxquels elles sont continues, d'abord la force de remonter, ensuite la paix de l'âme et la bonne humeur, en troisième lieu l'initiation aux biens qu'ils peuvent leur apporter; car ils les éveillent et invitent à participer d'eux mêmes, ils leur fournissent libéralement tous les biens qu'il est de leur nature de posséder et les préparent à recevoir de dieux supérieurs des biens plus parfaits. Ainsi la fidélité à tenir ses promesses, la bienveillance, l'invitation adressée aux imparfaits de venir à la perfection (car tout besoin crée nécessairement une imperfection dans celui qui l'éprouve), tout cela imite les bienfaits qui viennent aux âmes, des bons démons.





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Dernière mise à jour : 18/03/2010