HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PROCLUS, Commentaire sur le Parménide, livre II

δὲ



Texte grec :

[2,42] Ἔστι δὲ τό γε ἀληθὲς βοήθειά τις ταῦτα τῷ Παρμενίδου λόγῳ πρὸς τοὺς ἐπιχειροῦντας αὐτὸν κωμῳδεῖν, ὡς εἰ ἕν ἐστι, πολλὰ καὶ γελοῖα συμβαίνει πάσχειν τῷ λόγῳ καὶ ἐναντία ἑαυτῷ. (715) Ταῦτά ἐστι ῥήματα φιλοσόφου ψυχῆς, ταῦτα διανοίας ἀποφθέγματα σέβειν τὰ πρὸ αὑτῆς εἰθισμένης. Ποίαν γὰρ ἐν τούτοις παρῆκεν εὐγνωμοσύνην, ἢ ποῖον ὀφειλόμενον τῷ Παρμενίδῃ μέτρον εὐφημίας οὐκ ἀπεπλήρωσε; Πρῶτον μὲν γὰρ τὴν ἐκείνου ποίησιν "λόγον" ἐκάλεσε, τὴν δὲ ἑαυτοῦ διδασκαλίαν "γράμματα"· ἔστι δὲ ὁ μὲν λόγος ἑνικὸν, τὰ δὲ γράμματα ἐν πλήθει, καὶ ὁ μὲν παραδείγματα, τὰ δὲ εἰκόνες. ᾟ οὖν τὸ ἓν τοῦ πλήθους καὶ τὸ παράδειγμα τῆς εἰκόνος κρεῖττον, ταύτῃ δείκνυται κρείττων διὰ τούτων καὶ ἡ Παρμενίδειος ποίησις τῆς τοῦ Ζήνωνος διδασκαλίας. Ἔπειτα τοὺς ἐπιτιθεμένους τῷ διδασκάλῳ οὐκ ἐλέγχειν, ἀλλὰ "κωμῳδεῖν" ἔφη "τὸν λόγον", ὃ δὴ κακῶν ἐστιν ἔσχατον· καὶ τελευτῶντα κωμῳδοποιὸν γενέσθαι φησὶν ὁ Σωκράτης ἐν Πολιτείᾳ· καὶ γὰρ ὅλως οἱ κωμῳδοποιοὶ τοῖς σεμνοτέροις καὶ κλεινοτέροις ἐπετίθεντο τῶν καθ´ αὑτοὺς, στρατηγοῖς, φιλοσόφοις, ῥήτορσι. Δείκνυται οὖν πάλιν ἐκ τούτου τὸ σεμνὸν καὶ ὑπερέχον τῶν Παρμενίδου λόγων· ἀλλὰ καὶ ἐν Φιλήβῳ πᾶν τὸ γελοῖον αἰσχρὸν εἶναί φησι καὶ ἀσθενές· καὶ ἡ αἰσχρότης οὖν ἡ κωμικὴ καὶ ἡ ἀσθένεια προσήκει τοῖς εἰς τὸ πλῆθος ὁρῶσι καὶ πάντη τοῦ ἑνὸς ἀφισταμένοις καὶ ἁπλῶς ὑπὸ τοῦ μερισμοῦ καὶ τῆς διαστάσεως τῶν ὄντων κατασυρομένοις· καὶ οὐδὲ τοῦτο ἀπέχρησεν αὐτῷ τὸ "κωμῳδεῖν", ἀλλὰ προσέθηκε καὶ τὸ "ἐπιχειροῦντας" πολλαπλασιάζων αὐτῶν τὴν ἀσθένειαν, οἰκείως καὶ τοῦτο τοῖς ὑπὸ τοῦ πλήθους κατειλημμένοις τὰς διανοίας· ὥστε εἰ τὸ κωμῳδεῖν αὐτὸ ψυχῆς ἐστιν ἀσθενούσης, τὸ "ἐπιχειρεῖν κωμῳδεῖν" καὶ ἀποπίπτειν καὶ τούτου πολλαπλασίασίς ἐστιν ἀδυναμίας, καὶ κατὰ τὴν προαίρεσιν ὁμοῦ καὶ κατὰ τὴν γνῶσιν τῆς ἁμαρτίας γιγνομένης. Ἀλλ´ οὗτος μὲν ἀπεσέμνυνε τὸν ἑαυτοῦ καθηγεμόνα, τὸν δὲ ἑαυτοῦ (716) λόγον "βοήθειαν" μετὰ προσθήκης "τινὰ" προσείρηκε, καὶ τῷ "Παρμενίδου λόγῳ βοήθειαν", ἀλλ´ οὐκ αὐτῷ Παρμενίδῃ (τί γὰρ ἐκεινὸς ἐδεῖτο τῆς δευτέρας ὑποθέσεως; ἀλλ´ εἰς τὴν τοῦ λόγου σαφήνειαν ὁδός ἐστι τὰ τοῦ Ζήνωνος γράμματα)· παραπλήσιον εἰπὼν τῷ λέγοντι βοηθεῖν τοῖς βωμοῖς τῶν θεῶν, ἀλλ´ οὐκ αὐτοῖς τοῖς θεοῖς. Ἔπειτα οὐδὲ τοῦτο ἀδιορίστως προσήνεγκεν, ὡς εἴπομεν, ἀλλὰ τό "τινα" προσθεὶς, ἐδήλωσεν ὅτι τελείαν μὲν ἔχει παρ´ ἑαυτοῦ τὴν βοήθειαν ὁ λόγος ἐκ τῆς ἐπιστήμης τὸ ἀνέλεγκτον ἔχων, γίγνεται δέ τις αὐτῷ καὶ ἀπὸ τῶν τοῦ Ζήνωνος γραμμάτων βοήθεια, καθόσον ἐκ τούτων ποδηγούμεθα πρὸς τὴν ἐκείνου διάγνωσιν· ὡς ἂν εἰ λέγοις τὰ μικρὰ μυστήρια βοήθειαν εἶναί τινα τῶν μειζόνων, οὐχ ὡς τῶν μειζόνων ἀτελῶν ὄντων, ἀλλ´ ὡς διὰ τῶν μικρῶν κἀκείνων τελειότερον ἐκφαινομένων. Καὶ ἔοικεν οὐ τοῦ Παρμενιδείου λόγου τὸ Ζήνωνος σύγγραμμα βοήθειά τις οὖσα τυγχάνειν, ἀλλ´ ἡ μὲν τῶν προσιόντων τῷ λόγῳ καὶ αὐτῶν τῶν πολλῶν οὓς ἐλέγχειν ἐπιχειρεῖ· τρόπος γάρ ἐστιν ἰάσεως ὁ ἔλεγχος καὶ ὁδὸς εἰς τὸ ἀληθὲς εἰσφέρουσα· τούτων οὖν βοήθεια τὰ γράμματα Ζήνωνος ἀποκαθαίροντα τὴν ἀλόγιστον αὐτῶν ἐπὶ τὸ διεσκεδασμένον πλῆθος φοράν. Ταῦτα μὲν περὶ ἀμφοτέρων εἴρηται τῶν λόγων· ἃ δὲ ἐπαποροῦσιν οἱ κωμῳδοῦντες τὸν Παρμενίδου λόγον ἄτοπα, πρόδηλα τοῖς ἀκηκοόσι τῶν ἐκ τοῦ Περιπάτου, κύων καὶ ἄνθρωπος ταὐτὸν, καὶ οὐρανὸς, καὶ γῆ, καὶ πάντα ἁπλῶς ἓν, λευκὸν, μέλαν, θερμὸν, ψυχρὸν, βαρὺ, κοῦφον, θνητὸν, ἀθάνατον, ἄλογον, λογικὸν, ἅμα δὲ καὶ ἓν καὶ οὐχ ἓν καὶ ἀποφαίνουσι ταὐτόν· εἴτε γὰρ οὕτως ἓν ὡς συνεχὲς, τὸ αὐτὸ καὶ πολλά ἐστι· διαιρετὸν γάρ· εἴτε ὡς τὰ πολυώνυμα, πάλιν πολλά· τὰ γὰρ ὀνόματα ὄντα τινά ἐστι· καὶ ὅλως ὅσα ἐκείνοις ἠρώτηται φορτικῶς, ἀποφαίνονται "τὰ (717) ἐναντία αὑτῷ πάσχοντα τὸν λόγον"· καὶ ἀνέθεντο ταῦτα ἀνατρέποντα καὶ εἰς ἀντιφάσεις φαινομένας περιάγοντα τὸν ἐρωτώμενον· ἃ δὴ κωμικὰ μέν ἐστιν, ὡς καὶ αὐτὸς εἴρηκεν, οὐ μέν τοι τῆς καθαρωτάτης τοῦ Παρμενίδου νοήσεως ἐπάξια.

Traduction française :

[2,42] § 42. « La vérité, c'est que ce livre est destiné à venir en aide à l'argumentation de Parménide contre ceux qui tentent de le ridiculiser, en soutenant que si l'un est, il résulte de très nombreuses conséquences ridicules pour le système, et contradictoires au système lui-même ». Ce sont là les paroles d'une âme philosophe ; ce sont là les déclarations d'un esprit qui est habitué à respecter ce qui est au-dessus de lui. Quelle candeur, il laisse voir là ! Quelle mesure de respect et d'hommage due à Parménide ne remplit-il pas ! Car d'abord il appelle le poème de celui-ci une recherche dialectique, un discours, g-logon, tandis qu'il nomme sa propre leçon : un livre, g-grammata. Car le discours est un singulier; le livre, g-ta g-grammata est au pluriel; l'un contient les paradigmes, I'autre les images. Donc autant l'un est supérieur à la pluralité et le paradigme supérieur à l'image, autant il démontre par ces mots que le poème de Parménide est supérieur au traité ale Zénon. Ensuite, il dit, que ceux qui s'attaquent à son maître ne réfutent pas son système, mais le tournent en ridicule, comme dans une comédie, ce qui est la dernière des méchancetés : car Socrate dans la République dit qu'à la fin, on devient un auteur de comédies. En effet en général les auteurs de comédies s'attaquent aux personnages les plus nobles et les plus illustres de leur temps, soit généraux, soit philosophes, soit orateurs. Ce passage montre donc ce qu'il y a de gravité, de supériorité dans les doctrines de Parménide ; mais même dans le Philèbe, il dit que le ridicule est quelque chose de bas, de laid, et témoigne d'une sorte d'impuissance. Ainsi donc la bassesse et l'impuissance comiques conviennent a ceux qui ne regardent que la pluralité, qui se sont complètement, éloignés de l'un, et sont absolument entraînés de tous côtés par la division et par la séparation des êtres. Et le mot : ridiculiser, g-kohmohdein, ne lui a pas suffi ; il a ajouté celui-ci « qui tentent de... multipliant ainsi leur impuissance, ce qui est parfaitement en rapport avec ceux dont les pensées sont accaparées par la pluralité. De sorte que si l'acte de rendre ridicule est le fait d'une âme impuissante, l'acte de tenter de ridiculiser, et d'échouer dans cette tentative, est comme une multiplication de cette impuissance et de cette erreur qui se manifeste à la fois dans l'intention volontaire et dans la conscience de la faute commise. Mais celui-ci rend un hommage respectueux à son chef ; il appelle son propre traité une aide, et il ajoute même une sorte d'aide, au système de Parménide, mais non pas à Parménide (car quel besoin avait celui ci d'une deuxième hypothèse ? Le livre de Zénon n'est qu'un acheminement à une claire intelligence de son système). Il s'exprime là comme celui qui dirait qu'il vient prêter son appui aux autels des Dieux, mais non aux Dieux eux-mêmes. Ensuite il ne dit pas ce mot sans le déterminer, comme nous l'avons dit, mais en y ajoutant : une sorte (d'aide) montrant par là que le système de Parménide se suffit a lui-même et se soutient par lui-même, qu'il possède, dans ses principes scientifiques, l'irréfutabilité, mais qu'il lui arrive quelques secours de l'écrit de Zénon, en ce sens que, par cet écrit, nous sommes guidés et amenés pas à pas, à l'intelligence de l'autre. C'est comme si tu disais que les petits mystères sont une sorte d'aide des grands, non pas que les grands soient imparfaits, mais même ceux-ci apparaissent plus parfaitement par l'intermédiaire des petits. Et la vérité est que ce n'est pas au système de Parménide que l'écrit de Zénon sert, pour ainsi dire, d'aide : il sert d'aide à ceux qui abordent ce système et à ce grand public qu'il s'efforce de convaincre d'erreur. Car la réfutation est une sorte de cure médicale, un chemin qui mène au vrai : c'est à ceux-là que le livre de Zénon vient en aide, en purgeant le mouvement insensé qui les entraîne vers la pluralité dispersée. Ceci concerne les deux discours. Quant aux objections absurdes qu'on soulève, en raillant, contre le système de Parménide, elles sont bien connues de tous ceux qui sont initiés aux théories du péripatétisme, à savoir que chien et homme sont identiques, que ciel et terre et tout en un mot est un, sans exception ni réserve, que blanc et noir, chaud et froid, lourd et léger, mortel et immortel, sans raison et doué de raison, sont à la fois un et non un et ne signifient qu'une seule et même chose ; car si l'un est continu, il est en même temps plusieurs, car il est divisible; si on voit en lui pluralité de noms, il est encore plusieurs ; car les noms sont une espèce d'êtres; et en général toutes les grossières objections que soulèvent ces critiques ont pour but de montrer que le système se contredit lui même : ils produisent des faits qui se détruisent eux mêmes, et qui amènent l'interlocuteur à des contradictions apparentes. C'est là le côté comique, comme il le dit lui-même, mais ce ne sont pas là des objections dignes de la pensée purement intelligible de Parménide.





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Dernière mise à jour : 18/03/2010