HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PROCLUS, Commentaire sur le Parménide, livre II

δὲ



Texte grec :

[2,39a] (700) Μανθάνω, εἰπεῖν τὸν Σωκράτη, ὦ Παρμενίδη, ὅτι Ζήνων ὅδε οὐ μόνον τῇ ἄλλῃ σου φιλίᾳ βούλεται ᾠκειῶσθαι, ἀλλὰ καὶ τῷ συγγράμματι· ταὐτὸν γὰρ γέγραφε τρόπον τινὰ ὅπερ σὺ, μεταβαλὼν δὲ ἡμᾶς πειρᾶται ἐξαπατᾷν ὡς ἕτερόν τι λέγων>. Πάλιν τὴν τάξιν τῆς ἀνόδου καταθεατέον, πῶς ὁ Σωκράτης εἰς δύναμιν καὶ ἑαυτὸν οἰκειώσας τῷ Ζήνωνι μετάγει πρὸς τὸν Παρμενίδην τὸν λόγον καὶ διὰ μέσου τοῦ Ζήνωνος αὐτῷ συνάπτεται, πρόφασιν αὐτὸν τὸν Ζήνωνα ποιούμενος τῆς συναφῆς. Ταῦτα γὰρ δὴ μετενήνεκται σαφῶς ἀπὸ τῶν θεολόγων· ἢ οὐχὶ παρ´ ἐκείνοις συνάπτεται τὰ τρίτα τοῖς πρώτοις, ἀλλὰ διὰ τῶν μέσων καὶ δι´ αὐτὰ τὰ μέσα; παρὰ τούτων γὰρ ἔχει τὴν νοητικὴν τῶν πρώτων δύναμιν. Καὶ οὐ τοῦτο μόνον, ὅτι διὰ τοῦ ἀτελεστέρου καὶ προσεχοῦς αὐτῷ συνάπτεται πρὸς τὸ τελειότερον, ἀλλὰ καὶ ὅτι πρὸ πάντων τὴν ἕνωσιν αὐτῶν ἐθέλει θεωρεῖν· οὕτω γὰρ καὶ ὁ νοῦς ὡς ἓν θεᾶται τήν τε ζωὴν καὶ τὸ ὂν, καὶ συνάψας ἑαυτὸν τῇ ζωῇ κἀκείνης τὴν πρὸς τὸ ὂν ἕνωσιν ὁρῶν καὶ ἑαυτὸν οὕτω συνάπτει πρὸς τὸ ὄν· οὕτω δὲ καὶ πᾶς μερικὸς νοῦς τὴν μίαν ἕνωσιν θεώμενος τοῦ μεθεκτοῦ νοῦ πρὸς τὸν ἀμέθεκτον ἐπιστρέφει διὰ θατέρου πρὸς τὸν ἕτερον, δῆλον δὲ διὰ ποτέρου πρὸς πότερον. Πῶς οὖν αὐτῶν ὁρᾷ τὴν ἕνωσιν; πρῶτον μὲν ἐκ τῆς ζωῆς τῆς ἄλλης· παιδικὰ γὰρ ἦν ὁ Ζήνων, ὡς προείρηται, τοῦ Παρμενίδου· ἔπειτα καὶ διὰ τῶν λόγων· δεῖ γὰρ ἀπὸ τῆς ζωῆς ἄρχεσθαι τὴν ὁμοιότητα καὶ τελευτᾷν εἰς τοὺς λόγους· καὶ εἰκότως ἀπ´ ἀμφοτέρων τὴν κοινωνίαν αὐτῶν κατεδήσατο. Καὶ γὰρ τῶν ψυχῶν αἱ δυνάμεις διτταὶ, ζωτικαὶ μὲν ἄλλαι, γνωστικαὶ δὲ ἄλλαι· καὶ δυνατὸν, ὁμοδοξίας οὔσης, ὁμοζωΐαν (701) μὴ παρεῖναι, καὶ ὁμοζωΐας οὔσης, μὴ ὑπάρχειν ὁμοδοξίαν· παρὰ δὲ ἐπιστήμοσι κατ´ ἀμφότερα πάντως ἡ ὁμοιότης. Τὴν μὲν οὖν ἐρωτικὴν κοινωνίαν ἡ ζωὴ μία οὖσα παρέχεται, τὴν δὲ τῶν δογμάτων κοινὴν αἵρεσιν τῶν γνωστικῶν ἐπιβολῶν συμφωνία· διόπερ εἰκότως ὁ Σωκράτης ἀπ´ ἀμφοτέρων τοὺς ἄνδρας ἐγκεκωμίακεν. Ἡ οὖν ταυτότης αὕτη τῶν λόγων καὶ ἡ τῆς ζωῆς ἕνωσις μάλιστα προσήκει τοῖς θεοῖς, ὧν εἰσιν οἱ ἄνδρες εἰκόνες, καὶ ταύτην τὴν ἕνωσιν κεκρυμμένην οὖσαν ἐκεῖ καὶ λεληθυῖαν νοῦς μόνος καθορᾷ· διὸ καὶ ὁ Σωκράτης "ἐξαπατᾷν" μὲν τοὺς πολλοὺς τὸν Ζήνωνά φησιν "ὡς οὐ τὰ αὐτὰ λέγοντα", κατιδεῖν δὲ αὐτὸς τὴν ταυτότητα τῶν λόγων· καὶ ἴσως πρέποι ἂν καὶ τοῦτο τοῖς νεωτέροις, καὶ εἰ συνηγορεῖν βούλοιντο τοῖς πρεσβυτέροις, τρόπον ἕτερον μετιέναι τὴν ὑπόθεσιν. Ὡς γὰρ ἐν τοῖς Νόμοις φησὶν αὐτὸς δεῖν τοὺς ποιητὰς ἀεὶ μὲν τὰ μέτρα τῆς ἀρετῆς τὰ τῶν ψυχῶν ἐνεργητικὰ σώζειν ἐν τοῖς ποιήμασιν, ἐναλλάττειν δὲ τὰς ἁρμονίας καὶ τοὺς ῥυθμούς· Τὴν γὰρ ἀοιδὴν μᾶλλον ἐπικλείους´ ἄνθρωποι, Ἥτις ἀκουόντεσσι νεωτάτη ἀμφιπέληται, φησὶν ἡ ποίησις· οὕτω δεῖ δὴ καὶ τούτους ἐπ´ ἄλλης διασκευῆς καὶ κατ´ ἄλλης ποιεῖσθαι τοὺς λόγους οἰκονομίας, ἵνα καὶ τὴν τῶν φιλονεικοτέρων ἐκκλίνωσι δυσεριστίαν καὶ μὴ παρεκβαίνωσι τὴν τῶν δογμάτων ἀλήθειαν. Καὶ διὰ ταῦτα ἄρα ὁ Ζήνων, Παρμενίδου τὸ ὂν ἓν λέγοντος, αὐτὸς ἀπεδείκνυ ὅτι οὐ πολλὰ, καὶ ἄλλας μὲν αἰτίας λέγων, πρωτίστην δὲ τὴν ἐκ τῶν ἑπομένων ἀντικειμένων ὄντων ἀλλήλοις, ὅτι ταὐτὸν ἔσται ὅμοιον καὶ ἀνόμοιον. Καὶ ὁ μὲν Παρμενίδης ἐπὶ τῆς νοερᾶς ἔμενε διαλεκτικῆς ἐν τῷ ἑαυτοῦ κατὰ τρόπον ἤθει ταῖς νοεραῖς ἐπιβολαῖς χρώμενος· ὁ δὲ Ζήνων λογικώτερον προσῄει τῇ τοῦ ἑνὸς ὄντος θήρᾳ κατά τινα δευτέραν διαλεκτικὴν, ἧς ἔργον τὸ γνῶναι ποῖαι (702) μὲν τῶν ὑποθέσεων αὑτὰς ἀναιροῦσιν, ὡς ἡ λέγουσα, οὐδεὶς λόγος ἀληθὴς καὶ πᾶσα ὑπόληψις ψευδής· ποῖαι δὲ ὑπ´ ἄλλων ἀναιροῦνται, καὶ ὅτι ἢ ἐκ τῶν ἑπομένων ἢ τῷ μὴ συμφωνεῖν τοῖς προϋποκειμένοις, ὥσπερ ὁ γεωμέτρης ἀναιρεῖ τόνδε τὸν λόγον καὶ ὡς οὐ συμβαίνοντα ταῖς ἀρχαῖς καὶ τῶν ἐκ τοῦ ἑπομένου ἀναιρουμένων· ποῖαι μὲν τῷ τὰ ἀντικείμενα ἀκολουθεῖν, οἷον ὅτι ταὐτόν ἐστιν ὅμοιον καὶ ἀνόμοιον· ποῖαι δὲ τῷ ἑτέρῳ μόνον, ὅτι ταὐτὸν ἵππος καὶ ἄνθρωπος. Κατὰ γὰρ τὴν τοιαύτην διαλεκτικὴν συνθέσει λόγων χρωμένην καὶ ἀκολουθίαις καὶ μάχαις ὁ Ζήνων ἐποιεῖτο τοὺς λόγους· ὁ δὲ Παρμενίδης αὐτῷ μόνῳ τῷ νῷ χρώμενος αὐτὴν τὴν ἕνωσιν ἐθεᾶτο τοῦ ὄντος, τῇ νοερᾷ διαλεκτικῇ χρώμενος ἐν ἁπλαῖς ἐπιβολαῖς τὸ κῦρος ἐχούσῃ· διὸ καὶ ὁ μὲν εἰς πλῆθος κατῄει λόγων, ὁ δὲ τῆς νοερᾶς ἐπιβολῆς ἀεὶ τῆς αὐτῆς μονοειδῶς ἀντείχετο τῶν ὄντων. Εἰκότως ἄρα καὶ ὁ Σωκράτης εἴρηκε τρόπον τινὰ τὰ αὐτὰ λέγειν αὐτοὺς καὶ λεληθέναι τοῦτο ποιοῦντας. Καὶ γὰρ ἐπὶ τῶν θεῶν ἡ ἑνότης ἄῤῥητός ἐστι καὶ τοῖς δευτέροις δύσληπτος, καὶ ἐπὶ τῶν σπουδαίων ἡ κοινωνία τῆς νοήσεως λανθάνει τοὺς μὴ συνήθεις αὐτοῖς· ἔχει μὴν καὶ τὸ τῆς φιλίας οἰκειότητα πολλὴν πρός τε τὴν Πυθαγόρειον ζωὴν (τέλος γὰρ ἐποιοῦντο κἀκεῖνοι τῆς ἑαυτῶν ζωῆς τὴν φιλίαν καὶ πάντα εἰς ταύτην συνέτεινον) καὶ πρὸς τὴν ὅλην τοῦ διαλόγου πρόθεσιν· ἡ γὰρ ἕνωσις καὶ ἡ κοινωνία πᾶσι τοῖς οὖσιν ἐκ τοῦ ἑνὸς ἐφήκει, τῶν δευτέρων ἀεὶ συνηνωμένων τοῖς πρὸ αὑτῶν, καὶ τῶν ὄντων περὶ τὰς ἑνάδας αὑτῶν συνταττομένων, τούτων δὲ περὶ τὸ ἕν.

Traduction française :

[2,39a] § 39. « Je comprends. dit Socrate, mon cher Parménide, que notre Zénon veut montrer l'affection intime qu'il a pour toi, par toutes sortes de moyens, et aussi par son ouvrage ; car il dit en quelque sorte les mêmes choses que toi ; mais en modifiant la méthode, il essaie de nous tromper, comme s'il soutenait quelque opinion différente. » Encore ici il faut examiner l'ordre de l'ascension, comment Socrate s'étant, autant que possible, rapproché de Zénon, passe la parole à Parménide et se rattache à lui, par l'intermédiaire de Zénon, en donnant pour raison apparente de ce rapprochement, de ce contact, Zénon même : car c'est là évidemment le sens métaphorique qu'ont tiré de ce passage les Théologiens. Ne voyons nous pas chez eux que les choses troisièmes sont rattachées aux premières mais par l'intermédiaire des moyennes et par les moyennes elles-mêmes ? car c'est d'elles qu'elles reçoivent la puissance qui les rend capables de concevoir les premières. Et il ne dit pas seulement que c'est par le plus imparfaite! ce qui lui est plus proche par contiguïté, qu'elles se rattachent au plus parfait, mais encore qu'avant tout, il veut voir leur union; car c'est ainsi que la raison voit comme une seule chose, g-hohs g-hen, et la vie et l'être, et que s'unissant elle-même à la vie, et voyant l'union de la vie à l'être, elle se lie et s'unit ainsi elle-même aussi à l'être ; et c'est encore ainsi que toute raison particulière, voyant l'union parfaitement une de la raison participable avec la raison imparticipable, se retourne, par l'intermédiaire de l'une vers l'autre, et on voit clairement laquelle est l'intermédiaire et laquelle est le but de la conversion. Comment donc en voit-il l'union? D'abord, par toutes les autres circonstances de sa vie; car Zénon était, comme il a été dit plus haut, l'objet de l'amour, g-paidika, de Parménide. Ensuite par l'intermédiaire des études philosophiques; car la ressemblance doit commencer par la vie, et se compléter par les doctrines, et comme il est rationnel c'est par les deux qu'il fonde le lien d amitié de ces personnages. Car les puissances des âmes sont de deux espèces : les unes sont vitales, les autres gnostiques ; et il est possible, lorsqu'il y a conformité d'opinions, qu'il n'y ait pas conformité de vie, et lorsqu'il y a conformité de vie, qu'il n'y ait pas conformité d'opinions : mais chez les gens qui possèdent la science, nécessairement la ressemblance est fondée sur ces deux conditions. L'identité d'une seule et même vie amène les liens de commune affection, et l'accord des opinions relatives à la connaissance amène la communauté dans la préférence des doctrines. C'est pour cela que Socrate fait l'éloge de ces personnages à ces deux points de vue. Ainsi donc l'identité des opinions et l'union dans la vie conviennent surtout aux Dieux, dont ces personnages sont les images et c'est la raison seule qui voit l'union qui là haut est cachée et se dérobe. C'est pourquoi Socrate dit que Zénon trompe tout le monde, en prétendant qu'il ne dit pas la même chose (que Parménide), mais que lui, voit bien l'identité de leurs idées. Et il est certain que cela s'appliquerait bien aux jeunes gens, s'ils veulent venir en aide à leurs anciens, de prendre une méthode différente pour soutenir la même doctrine. Car de même que dans les Lois il dit lui-même qu'il faut que les poètes, dans leurs poèmes gardent toujours les mesures qui communiquent la vertu aux âmes, et modifient seulement les harmonies et les rythmes, « Car les hommes aiment beaucoup mieux le chant qui est le plus nouveau à leurs oreilles » dit le poème. De même il est nécessaire que nos personnages adoptent pour leurs discours un plan et une économie différents, afin d'obvier à la critique malveillante de leurs rivaux, sans porter atteinte à la vérité des doctrines. C'est donc pour cela que, tandis que Parménide démontre l'Être un, Zénon, lui, prouve que les plusieurs ne sont pas, en avançant d'autres raisons sans doute, mais la première tirée des conséquences, à savoir de choses contradictoires les unes aux autres, que le même est égal et inégal. Parménide est demeuré au point de vue de la dialectique intellectuelle, employant, selon sa méthode habituelle, des notions intellectuelles. Zénon soutient la thèse de l'un être par un procédé plutôt logique, selon une dialectique en quelque façon inférieure, qui se propose de connaître: 1° Quelles sont celles des hypothèses qui se détruisent elles-mêmes, comme celle qui pose : aucune proposition n'est vraie, toute conception est fausse ; 2° Quelles sont celles qui sont détruites par d'autres hypothèses; ainsi par exemple, celle qui est tirée des conséquences, ou de ce que la conséquence n'est pas d'accord avec les prémisses données, comme le géomètre détruit telle ou telle proposition, parce qu'elle n'est pas d'accord avec les principes, et de ce que les principes sont détruits par la conséquence; 3° Quelles sont celles qui sont détruites par le fait qu'il en résulte des choses contradictoires, par ex. : que le même est semblable et dissemblable ; 4° Quelles sont celles qui sont détruites seulement par l'une des deux conséquences, par exemple : que cheval et homme c'est le même. Tel est le procédé dialectique que Zénon emploie pour ses arguments, à savoir, la combinaison des propositions, les conséquences et les contradictions. Parménide emploie la raison seule pour faire voir l'union même de l'être, c'est-à-dire la dialectique rationnelle, qui se fonde uniquement sur des idées simples. C'est pourquoi l'un procède par des raisonnements longs et développés, l'autre s'attache uniquement et toujours au concept intellectuel des êtres. Il est donc naturel que Socrate dise qu'en quelque manière ils disent tous deux les mêmes choses, mais qu'ils le font sans en avoir conscience. Et en effet, l'unité, dans les Dieux, est inexprimable; les choses inférieures peuvent difficilement la saisir; et dans les hommes de bien, la conformité de leur pensée se dérobe à ceux qui ne les connaissent pas parfaitement. Le fait de l'amitié qui les unit a une grande affinité avec la vie pythagoricienne (car ceux-ci faisaient de l'amitié le but de leur propre vie et ils ramenaient tout à elle) et avec tout le sujet du dialogue. Car l'union, la communauté, chez tous les êtres, vient de l'un ; les choses du degré inférieur s'unifiant toujours à celles qui les précèdent, les êtres étant coordonnés autour de leurs propres hénades, et celles-ci autour de l'un.





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Dernière mise à jour : 18/03/2010