HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PROCLUS, Commentaire sur le Parménide, livre II

δὲ



Texte grec :

[2,34] Οἷ δὴ καὶ ἀφικέσθαι τόν τε Σωκράτη καὶ ἄλλους τινὰς μετ´ αὐτοῦ πολλοὺς ἐπιθυμοῦντας ἀκοῦσαι τῶν τοῦ Ζήνωνος γραμμάτων· τότε γὰρ αὐτὰ πρῶτον ὑπ´ ἐκείνων κομισθῆναι· Σωκράτη δὲ εἶναι σφόδρα νέον. Ἐνταῦθα θεατέον ὅπως ὁ Σωκράτης δι´ εὐφυΐαν ἄκραν σπουδῇ μεταδιώκει τοὺς θείους τούτους ἄνδρας, καὶ ὅπως οὐ κατὰ τὰς αὐτὰς αἰτίας ἀπαντᾷ πρός τε τοὺς σοφιστὰς καὶ τοὺς σοφούς· πρὸς μὲν γὰρ ἐκείνους, ὡς ἐλέγξων αὐτῶν τὴν ἀμαθίαν καὶ τὸν τύφον, πρὸς δὲ τούτους, ὡς προσκαλεσόμενος αὐτῶν τὴν ἐπιστήμην καὶ τὸν νοῦν· οὕτως ἀπαντᾷ πρὸς Τίμαιον κεκοσμημένος, οὕτως ἐνταῦθα τῶν φιλοσοφίας ἐραστῶν ἡγεμὼν καὶ οἷον ἀγελάρχης γιγνόμενος. Ἥκουσι μὲν γὰρ ἐπιθυμοῦντες πάντες, ἀλλὰ μετ´ αὐτοῦ καὶ δι´ αὐτοῦ τυγχάνουσι τῆς ἐπιθυμίας· εἰκόνες δὲ καὶ ταῦτα τῶν θείων ὥσπερ τὰ πρότερα· νέος Σωκράτης νέων ἡγεμὼν, μονονουχὶ τὰ ἐν Φαίδρῳ τοῦ Πλάτωνος βοῶντος· Ὁ μὲν δὴ μέγας ἡγεμὼν Ζεὺς πρῶτος πορεύεται, τῷ δὲ ἕπεται στρατιὰ θεῶν καὶ δαιμόνων. Ὁ γὰρ νοῦς πανταχοῦ τὴν ἐπιστρεπτικὴν τάξιν λαχὼν ἀνάγει καὶ ἑαυτῷ συνεπιστρέφει πᾶν τὸ ἐξημμένον αὑτοῦ πλῆθος· ἐπεὶ καὶ τὸ νέον εἶναι τὸν Σωκράτη σύμβολόν ἐστι τῆς ἐν θεοῖς ὑμνουμένης νεότητος· καὶ γὰρ αὐτὸν τὸν Δία καὶ τὸν Διόνυσον παῖδας καὶ νέους ἡ θεολογία καλεῖ· "καίπερ ὄντε νέω," φησὶν ὁ Ὀρφεύς· (687) καὶ ὅλως τὸ νοερὸν παρὰ τὸ νοητὸν καὶ παρὰ τὸ πατρικὸν παραβάλλοντες οὕτω καλοῦσιν. Ἡ δὲ ἐπιθυμία τῶν τοῦ Ζήνωνος γραμμάτων δηλοῖ συμβολικῶς καὶ ὅπως ἐν ἐκείνοις τὰ τρίτα τῶν ἐν τοῖς μέσοις προβεβλημένων δυνάμεων μετέχει πρῶτον, ἔπειτα ταῖς ἀκρότησιν αὐτῶν συνάπτεται καὶ κοινωνεῖ τῶν αὐτῶν νοητῶν· τὰ γὰρ γράμματα πολλοστὴν ἔχει τάξιν ἀπὸ τῆς ἐπιστήμης· διὸ καὶ ὁ Σωκράτης ἐν τάξει ποιεῖται τὴν ἄνοδον· πρῶτον μὲν γὰρ ἀκούει τῶν γραμμάτων, ἔπειτα κοινωνεῖ τῶν λόγων, καὶ τρίτον κατὰ μίαν αὐτοῖς ἐπιστήμην συμφύεται. Καὶ γὰρ ἀπὸ μὲν τῆς ἐπιστήμης πρόεισιν ὁ λόγος, τῶν δὲ λόγων εἰκόνες τὰ γράμματα, τὸ δὲ τότε πρῶτον τὰ γράμματα κομισθῆναι δηλοῖ τὸ ἱεροπρεπὲς αὐτῶν καὶ θεοπρεπές· ἐν γὰρ τῇ ἑορτῇ τῶν Παναθηναίων ἐκδιδόμενα κόσμος γίγνεται ἀντὶ τοῦ πέπλου τῶν Παναθηναίων τῇ θεωρίᾳ. Καὶ γάρ πως τὸν αὐτὸν ἔχει τῷ πέπλῳ σκοπόν· ὡς γὰρ ὁ πέπλος περιεῖχε τὴν τῆς Ἀθηνᾶς νίκην, ἐν ᾗ κατακρατεῖ πάντων τῶν διῃρημένων καὶ περικοσμίων αἰτιῶν καὶ ἐξάπτει πάντα τοῦ πατρὸς, οὕτω δὴ καὶ ὁ λόγος πᾶν τὸ πλῆθος τῶν ὄντων ἐξαρτᾷν βούλεται τοῦ ἑνὸς ὄντος, καὶ δείκνυσιν ὅπως τοῦ ἑνὸς ἐρημωθὲν ἀταξίας πληρώσει τὸ πᾶν καὶ ὄντως Γιγαντικῆς συγχύσεως. Καὶ μὴν ὁ Σωκράτης ὑπόκειται νέος μὲν, ἵνα πρὸς τὴν ἀνάμνησιν εὐκίνητος ᾖ τῶν θείων, εὐφυὴς δὲ, ἵνα πρὸς τὰς ἀπορίας ὀξύς· λέγει γὰρ αὐτὸν θαῦμα μὲν παρασχεῖν ἑαυτῷ περὶ τὰς πρὸς τοὺς Ζήνωνος λόγους ἀπορίας, εὐκόλως δὲ καὶ ἀπλάστως μετασχεῖν τῆς τῶν ἀνδρῶν ἐπιστήμης. Εἰ δὲ καὶ ὁ Ζήνων ὁ τὸν λόγον ἀναγιγνώσκων, πῶς οὐ δηλοῖ καὶ διὰ τούτων τοῦ μὲν ἀνδρὸς τὸ εὐποιητικὸν, τῶν δὲ ἐν θεοῖς μεσοτήτων τὰς δυνάμεις δι´ ὧν ἐκφαίνουσιν ἑαυτὰς τοῖς προσεχῶς ἑαυτῶν ἐξηρτημένοις; αὗται γὰρ ἑαυτὰς (688) ἐκφαίνουσιν ἐκείνοις κατά τε τὰ ἔσχατα ἑαυτῶν καὶ τὰ μέσα καὶ τὰ πρῶτα· ταῦτα δέ ἐστι συμβολικῶς τὰ γράμματα, οἱ λόγοι, αἱ νοήσεις. Ἐνταῦθα δὴ τοῦ λόγου γενόμενοι ζητοῦσιν εἰ ἀναγνωστέον τοῖς φιλοσόφοις ἐπί τινων τὰ ἑαυτῶν συγγράμματα, καθάπερ ὁ Ζήνων, καὶ ἀξιοῦσιν, εἰ καὶ ποιοῖεν τοῦτό ποτε, τοιαῦτα ἀναγινώσκειν οἷα σύμμετρα τοῖς ἀκούουσίν ἐστιν, ἵνα μὴ πάθωσιν ὅπερ τὸν Πλάτωνά φασιν ἀκρόασιν ἐπαγγείλαντα περὶ τοῦ ἀγαθοῦ· συλλεγῆναι γὰρ πολὺν καὶ παντοῖον ὄχλον· ὡς δὲ ἀνεγίνωσκεν αὐτὸς, οἱ δὲ οὐ συνίεσαν τῶν λεγομένων, ἀπολιπόντες αὐτὸν κατ´ ὀλίγους σχεδὸν ἅπαντες ἐξεληλύθασιν. Ἀλλὰ Πλάτωνι μὲν τοῦτο συμβέβηκεν εἰδότι καὶ προειπόντι τοῖς ἑταίροις μηδένα τῶν εἰσιόντων διακωλύειν, ἔσεσθαι γὰρ ἐπὶ μόνων τῶν γνωρίμων τὴν ἀνάγνωσιν· Ζήνων δὲ τούς τε ἄλλους εἶχε προσήκοντας ἀκροατὰς τῶν λόγων καὶ διαφερόντως τὸν Σωκράτη· δηλοῖ δὲ αὐτὸς κινήσας τὰς πρὸς αὐτὸν ζητήσεις μόνος ἐκ πάντων μετὰ τὴν ἀνάγνωσιν.

Traduction française :

[2,34] § 34. « Que là se sont rendus Socrate et certains autres avec lui en grand nombre, qui désiraient entendre la lecture de l'ouvrage de Zénon : car c'est à l'époque où ceux-ci l'avaient apporté pour la première fois ; que Socrate était très jeune. » Ici il faut voir comment, poussé par son génie naturel, Socrate s'empresse de rechercher la compagnie de ces hommes divins, et que c'est par de tout autres raisons qu'il va au-devant des sophistes et des sages ; car ceux-là, il les recherche pour démontrer leur ignorance et leur vanité, et les autres, pour provoquer leur science et exciter leur esprit. C'est dans cette disposition qu'il aborde Timée, et qu'ici il apparaît le chef et comme le guide du troupeau des amants de la philosophie; car ils viennent tous pleins du désir, mais c'est avec lui et par lui qu'ils atteignent l'objet de leur désir ; et ceci, comme ce qui précède, est une image des choses divines. Socrate jeune est le chef des jeunes : c'est pour ainsi dire ce que nous crie Platon dans le Phèdre où il dit : « Le grand Hégémon, Zeus, le premier ouvre la marche et à sa suite vient l'année des Dieux et des démons. » Car la raison partout, a reçu dans son lot, la fonction de retourner et en conséquence, elle fait remonter et retourner à elle-même toute la pluralité qui lui est suspendue. Le détail que Socrate est jeune est le symbole de ce qu'on appelle la jeunesse des Dieux : car la théologie appelle Zeus lui-même et Dionysos enfants et jeunes : « Quoique vous soyez tous les deux jeunes » dit Orphée, et en général on appelle ainsi l'intellectuel par comparaison à l'intelligible et au paternel. Le désir d'entendre l'écrit de Zénon montre symboliquement encore comment parmi ceux là, les troisièmes participent d'abord des puissances projetées dans les moyens, ensuite par leurs sommités, se lient aux intelligibles mêmes et communiquent avec eux : car les écrits sont, par rapport à la science, à un rang très reculé. C'est pourquoi Socrate institue l'ascension dans l'ordre de succession qui suit : d'abord il entend lecture de l'écrit ; puis il prend part aux discussions; en troisième lieu, il s'unit et s'associe à eux dans l'unité de la science exposée. La discussion procède de la science ; l'écrit est l'image des raisons, et le fait que c'est alors que pour la première fois cet écrit a été apporté (à Athènes) montre ce qu'il contient de sacré et de divin ; car la publication de cet écrit dans la fête des Panathénées en est l'ornement, qui tient lieu du VoiIe dans la Théorie des Panathénées : et en effet elle a pour ainsi dire le même but que le Voile ; car de même que le Voile contient la victoire d'Athéna, par laquelle elle devient maîtresse de toutes les causes divisées et péricosmiques elles lie et unit toutes à son père, de même cette discussion veut attacher toute la pluralité des êtres à l'un être, et montre comment, abandonné de l'un, le tout se remplit de désordre et d'une contusion véritablement gigantesque . Or, Socrate est supposé ici jeune, afin qu'il lui soit facile de se souvenir des choses divines, — et d'un beau génie naturel, afin de montrer la pénétration vive de son esprit en face des difficultés de la question ; car il dit qu'il s'étonne lui-même d'avoir à présenter des objections aux raisonnements de Zénon, et cependant qu'il partage ingénument et candidement la vraie doctrine qu'ils enseignent. Et si c'est Zénon qui lit le discours, cela ne montre-t-il pas par là le talent créateur du personnage et les puissances des médianités chez les Dieux, par lesquelles elles se révèlent elles-mêmes à ceux qui s'attachent à elles d'un lien sans discontinuité ni rupture; car ce sont elles qui se révèlent elles-mêmes à eux, par leurs parties dernières, moyennes et premières : et c'est là symboliquement les écrits, les discours et les pensées. Arrivés à ce passage du dialogue, on demande s'il convient, dans certains cas, aux philosophes de lire leurs propres ouvrages, comme le fait Zénon, et on estime, que s'ils peuvent parfois le faire, ils doivent lire des choses qui soient à la portée de ceux qui les écoutent, afin qu'ils ne soient pas exposés au désagrément qu'éprouva Platon, dit-on, quand il fit une leçon sur le bien. Un grand concours de monde un peu mêlé s'était rendu à sa conférence; mais quand il fit sa lecture, les auditeurs ne comprirent rien à ce qu'il disait, et presque tous l'abandonnèrent et peu à peu s'en allèrent. Mais Platon savait bien ce qui devait arriver, et il avait dit d'avance à ses disciples de n'empêcher personne d'entrer, quoique la leçon ne fût faite que pour ses amis. Mais Zénon avait pour auditeurs de sa leçon beaucoup d'autres personnes capables, et surtout Socrate, et ce qui le montre, c'est que c'est celui-ci, qui, après la lecture, seul d'entre tous, pose à Zénon des questions.





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Dernière mise à jour : 18/03/2010