HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Porphyre, L'Antre des Nymphes, texte complet

μέν



Texte grec :

[6] διὰ μὲν οὖν τὴν ὕλην ἠεροειδὴς καὶ σκοτεινὸς ὁ κόσμος, διὰ δὲ τὴν τοῦ εἴδους συμπλοκὴν καὶ διακόσμησιν, ἀφ´ οὗ καὶ κόσμος ἐκλήθη, καλός τέ ἐστι καὶ ἐπέραστος. ὅθεν οἰκείως ἐπ´ αὐτοῦ ἂν ῥηθείη ἄντρον ἐπήρατον μὲν τῷ εὐθὺς ἐντυγχάνοντι διὰ τὴν τῶν εἰδῶν μέθεξιν, ἠεροειδὲς δὲ σκοποῦντι τὴν ὑποβάθραν αὐτοῦ καὶ εἰς αὐτὴν εἰσιόντι τῷ νῷ· ὥστε τὰ μὲν ἔξω καὶ ἐπιπολαίως ἐπήρατα, τὰ δ´ ἔνδον καὶ ἐν βάθει ἠεροειδῆ. οὕτω καὶ Πέρσαι τὴν εἰς κάτω κάθοδον τῶν ψυχῶν καὶ πάλιν ἔξοδον μυσταγωγοῦντες τελοῦσι τὸν μύστην, ἐπονομάσαντες σπήλαιον τὸν τόπον· πρώτου μέν, ὡς ἔφη Εὔβουλος, Ζωροάστρου αὐτοφυὲς σπήλαιον ἐν τοῖς πλησίον ὄρεσι τῆς Περσίδος ἀνθηρὸν καὶ πηγὰς ἔχον ἀνιερώσαντος εἰς τιμὴν τοῦ πάντων ποιητοῦ καὶ πατρὸς Μίθρου, εἰκόνα φέροντος αὐτῷ τοῦ σπηλαίου τοῦ κόσμου, ὃν ὁ Μίθρας ἐδημιούργησε, τῶν δ´ ἐντὸς κατὰ συμμέτρους ἀποστάσεις σύμβολα φερόντων τῶν κοσμικῶν στοιχείων καὶ κλιμάτων· μετὰ δὲ τοῦτον τὸν Ζωροάστρην κρατήσαντος καὶ παρὰ τοῖς ἄλλοις, δι´ ἄντρων καὶ σπηλαίων εἴτ´ οὖν αὐτοφυῶν εἴτε χειροποιήτων τὰς τελετὰς ἀποδιδόναι. ὡς γὰρ τοῖς μὲν Ὀλυμπίοις θεοῖς ναούς τε καὶ ἕδη καὶ βωμοὺς ἱδρύσαντο, χθονίοις δὲ καὶ ἥρωσιν ἐσχάρας, ὑποχθονίοις δὲ βόθρους καὶ μέγαρα, οὕτω καὶ τῷ κόσμῳ ἄντρα τε καὶ σπήλαια, ὡσαύτως δὲ καὶ ταῖς νύμφαις διὰ τὰ ἐν ἄντροις καταλειβόμενα ἢ ἀναδιδόμενα ὕδατα, ὧν αἱ ναΐδες, ὡς μετ´ ὀλίγον ἐπέξιμεν, προεστήκασι νύμφαι.

Traduction française :

[6] C'est donc à cause de la matière que le monde y est obscur et ténébreux ; mais par la forme qui s'y ajoute et l'ordonne (c'est pour cela qu'on le nomme g-kosmos) il devient beau et agréable. C'est avec raison que l'antre est appelé agréable, il est tel au premier abord parce qu'il participe aux formes, puis obscur si l'on réfléchit à ses profondeurs et si on y pénètre en esprit. Ainsi l'extérieur en est superficiellement agréable et l'intérieur et les profondeurs en sont obscurs. Pareillement, les Perses dans la cérémonie d'initiation au mystère de la descente des âmes et de leur régression donnent le nom de caverne au lieu où s'accomplit l'initiation. Selon Euboulos, Zoroastre le premier, sur les montagnes voisines de la Perse consacra en l'honneur de Mithra, créateur et père de toutes choses, un antre naturel, arrosé par des sources, couvert de fleurs et de feuillages. Cet antre représentait la forme du monde créé par Mithra et les choses qui y étaient disposées à des intervalles réguliers symbolisaient les éléments cosmiques et les climats. Après Zoroastre, l'usage persista d'accomplir les cérémonies de l'initiation dans des antres et des cavernes soit naturels soit creusés de main d'hommes. Car de même que l’on consacrait aux dieux olympiens des temples, des sanctuaires et des autels, des stèles aux dieux terrestres et aux héros, des fosses et des trous aux dieux souterrains ; de même on dédiait au monde des antres et des cavernes ainsi qu'aux Nymphes à cause des eaux qui tombent goutte à goutte et jaillissent dans les antres et auxquelles président les Naïades, comme nous le dirons bientôt.





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Dernière mise à jour : 7/06/2007