Texte grec :
[35] διὰ τοῦτ´, οἶμαι, καὶ τοῦ Φόρκυνος ἐπωνόμασε τὸν λιμένα·
‘Φόρκυνος δέ τίς ἐστι λιμήν,’
ἐναλίου θεοῦ, οὗ δὴ καὶ θυγατέρα ἐν ἀρχῇ τῆς Ὀδυσσείας τὴν Θόωσαν
ἐγενεαλόγησεν, ἀφ´ ἧς ὁ Κύκλωψ, ὃν ὀφθαλμοῦ Ὀδυσσεὺς ἀλάωσεν,
ἵνα καὶ ἄχρι τῆς πατρίδος ὑπῇ τι τῶν ἁμαρτημάτων μνημόσυνον.
ἔνθεν αὐτῷ καὶ ἡ ὑπὸ τὴν ἐλαίαν καθέδρα οἰκεία ὡς ἱκέτῃ τοῦ θεοῦ
καὶ ὑπὸ τὴν ἱκετηρίαν ἀπομειλισσομένῳ τὸν γενέθλιον δαίμονα. οὐ
γὰρ ἦν ἁπλῶς τῆς αἰσθητικῆς ταύτης ἀπαλλαγῆναι ζωῆς τυφλώσαντα
αὐτὴν καὶ καταργῆσαι συντόμως σπουδάσαντα, ἀλλ´ εἵπετο τῷ
ταῦτα τολμήσαντι μῆνις ἁλίων καὶ ὑλικῶν θεῶν, οὓς χρὴ πρότερον
ἀπομειλίξασθαι θυσίαις τε καὶ πτωχοῦ πόνοις καὶ καρτερίαις, ποτὲ
μὲν διαμαχόμενον τοῖς πάθεσι, ποτὲ δὲ γοητεύοντα καὶ ἀπατῶντα
καὶ παντοίως πρὸς αὐτὰ μεταβαλλόμενον, ἵνα γυμνωθεὶς τῶν ῥακέων
καθέλῃ πάντα καὶ οὐδ´ οὕτως ἀπαλλαγῇ τῶν πόνων, ἀλλ´ ὅταν
παντελῶς ἔξαλος γένηται καὶ ἐν ψυχαῖς ἀπείροις θαλασσίων καὶ
ἐνύλων ἔργων, ὡς πτύον εἶναι ἡγεῖσθαι τὴν κώπην διὰ τὴν τῶν
ἐναλίων ὀργάνων καὶ ἔργων παντελῆ ἀπειρίαν.
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Traduction française :
[35] Voilà pourquoi, je pense, Homère a donné au port le nom de Phorcys.
"Là est un port, de Phorcys vieillard de la mer".
Au commencement de lOdyssée, le poète a donné la généalogie de la fille
de Phorcys, Thoosa, de qui est né le Cyclope qu'Ulysse priva d'un il pour
qu'il gardât jusque dans sa patrie quelque mémoire de ses fautes. En
outre, il est convenable qu'Ulysse s'asseye sous l'olivier, comme
suppliant du dieu et pour apaiser par l'offrande d'une branche le daimone
qui préside à sa naissance ; car il ne lui était pas permis de se retirer
simplement de la vie sensible après l'avoir aveuglée et ayant cherché à la
détruire en un instant. Pour avoir osé de telles choses la colère des
dieux de la mer et de la matière le poursuivait. Il lui fallait d'abord
les apaiser par des sacrifices, des misères de mendiant et des oeuvres de
patience, et tantôt combattre ces passions, tantôt par des ruses de
magicien se métamorphoser entièrement pour tout recouvrer après avoir été
dépouillé de ses haillons. Mais même alors il n'est pas affranchi de ses
misères, il ne le sera que le jour où, ayant échappé tout à fait à la mer,
il sera devenu ignorant des choses marines et des travaux matériels au
point de prendre une pelle à vanner pour une rame, tant sera complète son
ignorance des instruments et des uvres de la mer.
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