Texte grec :
[3] Τοιαῦτα τοίνυν ὁ Κρόνιος προειπὼν φησὶν ἔκδηλον εἶναι οὐ
τοῖς σοφοῖς μόνον, ἀλλὰ καὶ τοῖς ἰδιώταις ἀλληγορεῖν τι καὶ αἰνίττεσθαι
διὰ τούτων τὸν ποιητήν, πολυπραγμονεῖν ἀναγκάζοντα τίς
μὲν ἀνθρώπων πύλη, τίς δὲ θεῶν, καὶ τί βούλεται τὸ ἄντρον τοῦτο
τὸ δίθυρον, ἱερὸν μὲν νυμφῶν εἰρημένον, τὸ δ´ αὐτὸ καὶ ἐπήρατον
καὶ ἠεροειδές, οὐδαμῶς τοῦ σκοτεινοῦ ἐπηράτου ὄντος, ἀλλὰ μᾶλλον
φοβεροῦ· διὰ τί δὲ οὐχ ἁπλῶς νυμφῶν λέγεται ἱερόν, ἀλλὰ πρόσκειται
εἰς ἀκρίβειαν τὸ ‘αἳ νηιάδες καλέονται’ τίς δὲ καὶ ἡ τῶν κρατήρων
καὶ ἀμφιφορέων παράληψις, οὐδενὸς τῶν ἐγχεομένων αὐτοῖς παρειλημμένου,
ἀλλ´ ὅτι ἐν αὐτοῖς ὡς ἐν σμήνεσι τιθαιβώσσουσι μέλισσαι. οἵ
τε περιμήκεις ἱστοὶ ἔστωσαν ἀναθήματα ταῖς νύμφαις· ἀλλὰ τί μὴ ἐκ
ξύλων ἢ ἄλλης ὕλης, λίθινοι δὲ καὶ αὐτοὶ ὡς οἱ ἀμφιφορεῖς καὶ οἱ
κρατῆρες; καὶ τοῦτο μὲν ἧττον ἀσαφές· τὸ δ´ ἐν τοῖς λιθίνοις ἱστοῖς
τούτοις τὰς νύμφας ὑφαίνειν ἁλιπόρφυρα φάρη, οὐκ ἰδέσθαι θαῦμα,
ἀλλὰ καὶ ἀκοῦσαι. τίς γὰρ ἂν πιστεύσαι θεὰς ἁλιπόρφυρα ἱμάτια
ὑφαίνειν ἐν σκοτεινῷ ἄντρῳ ἐπὶ λιθίνων ἱστῶν, καὶ ταῦτα ὁρατὰ
φάσκοντος εἶναι ἀκούων τὰ θεῶν ὑφάσματα καὶ ἁλουργῆ; ἐφ´ οἷς καὶ
τὸ δίθυρον εἶναι τὸ ἄντρον θαυμαστόν, τῶν μέν τινων ἀνθρώποις
εἰς κατάβασιν πεποιημένων, τῶν δ´ αὖ πάλιν θεοῖς· καὶ ὅτι αἱ μὲν
ἀνθρώποις πορεύσιμοι πρὸς βορρᾶν ἄνεμον τετράφθαι λέγονται, αἱ
δὲ τοῖς θεοῖς πρὸς νότον, οὐ μικρᾶς οὔσης ἀπορίας δι´ ἣν αἰτίαν
ἀνθρώποις μὲν τὰ βόρεια μέρη προσένειμε, τοῖς δ´ αὖ θεοῖς τὰ νότια,
ἀλλ´ οὐκ ἀνατολῇ καὶ δύσει πρὸς τοῦτο μᾶλλον κέχρηται, ὡς ἂν
σχεδὸν πάντων τῶν ἱερῶν τὰ μὲν ἀγάλματα καὶ τὰς εἰσόδους ἐχόντων
πρὸς ἀνατολὴν τετραμμένας, τῶν δὲ εἰσιόντων πρὸς δύσιν ἀφορώντων,
ὅταν ἀντιπρόσωποι τῶν ἀγαλμάτων ἑστῶτες τοῖς θεοῖς τὰς
λιτὰς καὶ θεραπείας προσάγωσι.
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Traduction française :
[3] Ayant fait ces remarques Cronius dit que non seulement pour les sages
mais aussi pour la foule, il est bien évident que le poète s'exprime dans
ces vers d'une façon allégorique et figurée, ce qui nous oblige à
rechercher quelle est la porte des hommes et la porte des dieux et ce que
signifie cet antre dit l'Antre des Nymphes avec sa double entrée, cet
antre à la fois agréable et sombre, tandis que ce qui est sombre n'est
d'ordinaire aucunement agréable mais plutôt effrayant. Pourquoi en outre
Homère ne dit-il pas simplement : dédié aux Nymphes, mais par une
attribution très précise, à celles que lon nomme Naïades? Que signifient
les cratères et les amphores où lon ne dit pas qu'aucun breuvage soit
versé, mais où les abeilles construisent leurs rayons comme dans des
roches ? Puis ce sont les métiers très longs placés pour les Nymphes; mais
pourquoi ne sont-ils pas faits de bois ou d'une autre matière, mais de
pierre comme les amphores et les cratères ? Cela il est vrai est moins
obscur que le reste ; mais sur des métiers de pierre les Nymphes tissent
des toiles teintes de pourpre, ce qui n'est pas merveilleux seulement à
voir, mais encore à entendre. Comment croire en effet que des déesses
tissent des vêtements teints de pourpre dans un antre obscur sur des
métiers de pierre, surtout lorsqu'on lit qu'on peut voir ces étoffes
tissées par les déesses et la pourpre dont elles sont teintes. Ajoutez ce
trait étonnant que l'antre a une double entrée, lune pour la descente des
hommes, l'autre pour l'ascension des dieux, et que l'entrée des hommes est
tournée vers le nord et l'entrée des dieux vers le midi. La difficulté
n'est pas petite de comprendre pour quelle raison Homère a assigné le nord
aux hommes et le midi aux dieux et pourquoi il ne s'est pas plutôt servi
du levant et du couchant ; car dans presque tous les temples les statues
et les portes sont orientées au levant et ceux qui y pénètrent regardent
le couchant, lorsque, face aux statues, ils apportent aux dieux leurs
prières et leurs soins.
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