Texte grec :
[14] λίθινοι δὲ κρατῆρες καὶ ἀμφιφορεῖς ταῖς προεστώσαις τοῦ ἐκ πετρῶν
ἐξιόντος ὕδατος νύμφαις οἰκειότατοι· ψυχαῖς δὲ εἰς γένεσιν κατιούσαις
καὶ σωματουργίαν τί ἂν εἴη οἰκειότερον σύμβολον τούτων; διὸ καὶ
ἀπετόλμησεν εἰπεῖν ὁ ποιητὴς ὅτι ἐν τούτοις
‘φάρε´ ὑφαίνουσιν ἁλιπόρφυρα, θαῦμα ἰδέσθαι’.
ἐν ὀστοῖς μὲν γὰρ καὶ περὶ ὀστᾶ ἡ σαρκοποιία, λίθος δὲ ταῦτα ἐν
ζῴοις λίθῳ ἐοικότα· διὸ καὶ οἱ ἱστοὶ οὐκ ἀπ´ ἄλλης ὕλης, ἀλλ´ ἀπὸ
τοῦ λίθου ἐρρήθησαν. τὰ δ´ ἁλιπόρφυρα φάρη ἄντικρυς ἡ ἐξ αἱμάτων
ἂν εἴη ἐξυφαινομένη σάρξ· ἐξ αἵματος μὲν γὰρ ἁλουργῆ ἔρια καὶ ἐκ
ζῴων ἐβάφη καὶ τὸ ἔριον, δι´ αἵματος δὲ καὶ ἐξ αἱμάτων ἡ σαρκογονία.
καὶ χιτών γε τὸ σῶμα τῇ ψυχῇ ὃ ἠμφίεσται, θαῦμα τῷ ὄντι
ἰδέσθαι, εἴτε πρὸς τὴν σύστασιν ἀποβλέποις εἴτε πρὸς τὴν πρὸς
τοῦτο σύνδεσιν τῆς ψυχῆς. οὕτω καὶ παρὰ τῷ Ὀρφεῖ ἡ Κόρη, ἥπερ
ἐστὶ παντὸς τοῦ σπειρομένου ἔφορος, ἱστουργοῦσα παραδίδοται, τῶν παλαιῶν
καὶ τὸν οὐρανὸν πέπλον εἰρηκότων οἷον θεῶν οὐρανίων περίβλημα.
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Traduction française :
[14] Mais les cratères et les amphores de pierre conviennent parfaitement
aux Nymphes qui président aux eaux jaillies de la pierre. Quel symbole
conviendrait mieux que les métiers aux âmes qui descendent dans la
génération et la production des corps ? Voilà pourquoi le poète a osé dire
que sur ces métiers les Nymphes :
"Tissent des toiles teintes de pourpre admirable à voir".
Car c'est dans les os et autour des os que se forme la chair. Ils sont la
pierre du corps des animaux à cause de leur extrême ressemblance avec la
pierre. C'est pour cette raison qu'il est dit que les métiers sont faits
de pierre et non d'une autre matière. Les toiles de pourpre seraient par
contre la chair faite de sang. Car les toisons de pourpre et la laine sont
teintes avec le sang des animaux et la chair vient du sang et se fait avec
lui. Et le corps est le vêtement de l'âme : spectacle merveilleux, soit
qu'on en considère la composition ou l'union avec l'âme. Ainsi Proserpine
qui veille sur tout ce qui naît d'une semence est représentée par Orphée
tissant de la toile et les anciens comparaient le ciel à un péplos parce
qu'il enveloppe les dieux célestes.
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