HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Porphyre, L'Antre des Nymphes, texte complet

ἔχειν



Texte grec :

[10] οὐκέτι τοῦτο ἐπὶ τῆς νοητῆς, ἀλλὰ τῆς αἰσθητῆς παρελάμβανον οὐσίας, ὡς καὶ τὸ νῦν παραληφθὲν διὰ τὸ ἔχειν, ὡς φησίν, ‘ὕδατα ἀενάοντα’ οὐκ ἂν εἴη τῆς νοητῆς ὑποστάσεως, ἀλλὰ τῆς ἐνύλου φέρον οὐσίας σύμβολον. διὸ καὶ ἱερὸν νυμφῶν οὐκ ὀρεστιάδων οὐδὲ ἀκραίων ἤ τινων τοιούτων, ἀλλὰ ναΐδων, αἳ ἀπὸ τῶν ναμάτων οὕτω κέκληνται. Νύμφας δὲ ναΐδας λέγομεν καὶ τὰς τῶν ὑδάτων προεστώσας δυνάμεις ἰδίως, ἔλεγον δὲ καὶ τὰς εἰς γένεσιν κατιούσας ψυχὰς κοινῶς ἁπάσας. ἡγοῦντο γὰρ προσιζάνειν τῷ ὕδατι τὰς ψυχὰς θεοπνόῳ ὄντι, ὡς φησὶν ὁ Νουμήνιος, διὰ τοῦτο λέγων καὶ τὸν προφήτην εἰρηκέναι ἐμφέρεσθαι ἐπάνω τοῦ ὕδατος θεοῦ πνεῦμα· τούς τε Αἰγυπτίους διὰ τοῦτο τοὺς δαίμονας ἅπαντας οὐχ ἱστάναι ἐπὶ στερεοῦ, ἀλλὰ πάντας ἐπὶ πλοίου, καὶ τὸν Ἥλιον καὶ ἁπλῶς πάντας· οὕστινας εἰδέναι χρὴ τὰς ψυχὰς ἐπιποτωμένας τῷ ὑγρῷ τὰς εἰς γένεσιν κατιούσας. ὅθεν καὶ Ἡράκλειτον ψυχῇσι φάναι τέρψιν μὴ θάνατον ὑγρῇσι γενέσθαι, τέρψιν δὲ εἶναι αὐταῖς τὴν εἰς τὴν γένεσιν πτῶσιν, καὶ ἀλλαχοῦ δὲ φάναι ζῆν ἡμᾶς τὸν ἐκείνων θάνατον καὶ ζῆν ἐκείνας τὸν ἡμέτερον θάνατον. παρὸ καὶ διεροὺς τοὺς ἐν γενέσει ὄντας καλεῖν τὸν ποιητὴν τοὺς διύγρους τὰς ψυχὰς ἔχοντας. αἷμά τε γὰρ ταύταις καὶ ὁ δίυγρος γόνος φίλος, ταῖς δὲ τῶν φυτῶν τροφὴ τὸ ὕδωρ.

Traduction française :

[10] L'antre étant double ne représentait pas seulement l'essence intelligible, mais encore la nature sensible; et celui dont il est question maintenant, parce qu'il contient des eaux intarissables, ne symbolise pas l'essence intelligible mais l’essence unie à la matière. Pour cette raison il n'est pas consacré aux Nymphes Orestiades (des montagnes), ni aux Nymphes Acréennes (des sommets), mais aux Naïades qui tirent leur nom des sources. Nous nommons proprement Naïades, les Nymphes qui président aux forces des eaux, mais on appelait de ce nom toutes les âmes qui descendaient dans la génération. On pensait en effet que les âmes se tiennent auprès de l'eau visitée par le souffle divin; c'est ce que dit Numénius expliquant ainsi la parole du prophète : « L'esprit de Dieu était porté sur les eaux ». Pour cette raison aussi les Égyptiens ne plaçaient pas tous les daimones sur un élément solide et stable, mais ils les situaient tous sur un navire, même le soleil et tous ceux en un mot qui doivent assister au vol, sur l'élément humide, des âmes qui descendent dans la génération. De là la parole d'Héraclite : « Ce n'est pas mourir pour les âmes de devenir humides, c’est un bonheur, c'est un bonheur pour elles de tomber dans la génération ». Et ailleurs il dit encore : « Vivre pour elles c'est mourir et ce que nous appelons la mort c'est pour elles la vie. » Aussi le poète appelle-t-il g-dierous c'est-à-dire frais, les hommes qui vivent dans le monde de la génération parce qu'ils ont des âmes humides. En effet ces âmes aiment le sang et la semence humaine et l'eau sert d'aliment aux plantes.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 7/06/2007