Texte grec :
[8] ὅτι δὲ καὶ ταῖς νύμφαις ἀνετίθεσαν ἄντρα καὶ τούτων μάλιστα ταῖς
ναΐσιν, αἳ ἐπὶ πηγῶν εἰσὶ κἀκ τῶν ὑδάτων, ἀφ´ ὧν αἱ ῥοαί, ναΐδες
ἐκαλοῦντο, δηλοῖ καὶ ὁ εἰς Ἀπόλλωνα ὕμνος, ἐν ᾧ λέγεται
‘σοὶ δ´ ἄρα πηγὰς νοερῶν ὑδάτων
τέμον ἄντροις μίμνουσαι γαίης
ἀτιταλλόμεναι πνεύματι μούσης
θέσπιν ἐς ὀμφήν· ταὶ δ´ ὑπὲρ οὖδας
διὰ πάντα νάη ῥήξασαι
παρέχουσι βροτοῖς γλυκερῶν ῥείθρων
ἀλιπεῖς προχοάς.’
Ἀφ´ ὧν οἶμαι ὁρμώμενοι καὶ οἱ Πυθαγόρειοι καὶ μετὰ τούτους
Πλάτων ἄντρον καὶ σπήλαιον τὸν κόσμον ἀπεφήναντο. παρά τε γὰρ
Ἐμπεδοκλεῖ αἱ ψυχοπομποὶ δυνάμεις λέγουσιν
‘ἠλύθομεν τόδ´ ὑπ´ ἄντρον ὑπόστεγον,’
παρά τε Πλάτωνι ἐν τῷ ἑβδόμῳ τῆς Πολιτείας λέγεται ‘ἰδὲ γὰρ
ἀνθρώπους οἷον ἐν κατωγείῳ ἄντρῳ καὶ οἰκήσει σπηλαιώδει ἀναπεπταμένῃ
πρὸς φῶς, τὴν εἴσοδον ἐχούσῃ μακρὰν παρ´ ἅπαν τὸ
σπήλαιον’. εἶτα εἰπόντος τοῦ προσδιαλεγομένου ‘ἄτοπον λέγεις
εἰκόνα’, ἐπάγει ‘τὴν εἰκόνα, ὦ φίλε Γλαύκων, προσαπτέον πᾶσι τοῖς
ἔμπροσθεν λεγομένοις, τὴν μὲν δι´ ὄψεως φαινομένην ἕδραν τῇ τοῦ
δεσμωτηρίου οἰκήσει ἀφομοιοῦντα, τὸ δὲ τοῦ πυρὸς φῶς τῇ τοῦ
ἡλίου δυνάμει’.
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Traduction française :
[8] Que les antres aient été dédiés aux Nymphes et particulièrement aux
Naïades qui habitent près des sources et qui tirent leur nom des eaux d'où
elles prennent leur cours, c'est ce que montre l'hymne à Apollon, où il est dit :
"Pour toi les sources des eaux spirituelles
Coulent perpétuellement dans les antres,
Nourries par le souffle de la terre, pour les Oracles,
Divins de la Muse; et sur la terre
Coulant de tous côtés
Elles offrent aux mortels de leurs douces eaux
Les continuelles effusions".
S'inspirant, il me semble, de ces croyances, les Pythagoriciens et après
eux Platon, appelèrent le monde un antre et une caverne. Dans Empédocle
les puissances conductrices des âmes disent :
"Nous sommes arrivés dans l'antre caché".
Et dans Platon au livre VII de la République il est dit: « Voici les
hommes comme dans un souterrain et dans une demeure pareille à une
caverne, avec une entrée largement ouverte du côté de la lumière dans
toute la caverne ». Alors l'interlocuteur disait : « Tu te sers d'une
comparaison absurde ». L'autre ajoute : « il faut donc, mon cher Glaucus,
que je l'accommode de tous points à ce que nous avons dit auparavant. La
demeure que nous avons sous les yeux ressemble à une prison et le feu qui
y brille a la puissance du soleil. »
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