Texte grec :
[37,2] (36,10)
Περὶ μὲν οὖν Ῥωμαίων καὶ Καρχηδονίων ταῦτ' ἐλέγετο· περὶ δὲ τοῦ
Ψευδοφιλίππου τὸ μὲν πρῶτον οὐδ' ἀνεκτὸς ὁ λόγος ἐφαίνετο· πάρεστί τις ἐπὶ
τὴν Μακεδονίαν ἀεροπετὴς Φίλιππος, καταφρονήσας οὐ μόνον Μακεδόνων ἀλλὰ
καὶ Ῥωμαίων, οὐδεμίαν ἀφορμὴν εὔλογον ἔχων πρὸς τὴν ἐπιβολήν, ἅτε
γινωσκομένου τοῦ κατ' ἀλήθειαν Φιλίππου διότι σχεδὸν ὀκτωκαίδεκα γεγονὼς
ἐτῶν μετήλλαξε τὸν βίον ἐν Ἄλβᾳ τῆς Ἰταλίας δυσὶν ὕστερον ἔτεσιν αὐτοῦ τοῦ
Περσέως. Μετὰ δὲ μῆνας τρεῖς ἢ τέτταρας προσπεσούσης φήμης διότι νενίκηκε
μάχῃ τοὺς Μακεδόνας πέραν τοῦ Στρυμόνος κατὰ τὴν Ὀδομαντικήν, τινὲς μὲν
ἀπεδέχοντο τὸν λόγον, οἱ δὲ πλείους ἀκμὴν ἠπίστουν. Μετ' οὐ πολὺ δὲ πάλιν
ἅμα τοῦ λόγου προσπίπτοντος ὅτι νικᾷ μάχῃ τοὺς Μακεδόνας ἐπὶ τάδε τοῦ
Στρυμόνος καὶ πάσης Μακεδονίας κρατεῖ, καὶ Θετταλῶν γράμματα καὶ
πρεσβευτὰς πεμψάντων πρὸς τοὺς Ἀχαιοὺς καὶ παρακαλούντων βοηθεῖν, ὡς καὶ
περὶ αὐτοὺς ὑπάρχοντος κινδύνου, θαυμαστὸν ἐφάνη καὶ παράδοξον τὸ γεγονός·
οὐδεμία γὰρ οὔτε πιθανότης οὔτ' εὐλογία προυφαίνετο περὶ τοῦ συμβεβηκότος.
Τοιαῦται μὲν οὖν περὶ τούτων ἦσαν διαθέσεις.
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Traduction française :
[37,2] (36,10)
Id. Tels étaient les propos tenus sur les Romains et les Carthaginois.
Quant au pseudo-Philippe, le bruit de son apparition en Macédoine parut
d'abord inadmissible : tout à coup tombait des nues un Philippe, au mépris
des Romains et des Macédoniens à la fois, et sans aucune chance probable
pour le succès d'une telle imposture : il n'était personne qui ne connût
bien le véritable Philippe, mort vers dix-huit ans en Italie, à Albe, deux
années après Persée ! Lorsque, deux ou trois mois plus tard, se répandit
la nouvelle qu'il avait vaincu les Macédoniens au delà du Strymon, dans le
pays des Odomantiques, quelques-uns commencèrent à ajouter foi à la rumeur
publique, mais le plus grand nombre refusa encore d'y croire. Enfin, quand
on apprit qu'il avait une seconde fuis battu les Macédoniens, qu'il était
le maitre de tout le pays qu'arrose le Strymon et de la Macédoine entier ,
quand on vit les Thessaliens, et par des lettres et par des députés,
demander aux Achéens de les secourir, ce fut un étonnement universel, une
surprise générale : il n'y avait dans tout ce qui passait ni probabilité
ni vraisemblance. Telles étaient les dispositions des esprits à ce sujet.
(Déjà en Achaïe le parti de la guerre préparait cette lutte fatale où
Corinthe devait succomber. - Cependant les Achéens fournirent rentre
Andriscus des secours aux Romains, et nous les voyons, sur la seule prière
du consul, se hâter d'envoyer Polybe à Lilybée.
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