HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre XXII [fragments]

συνεδρίῳ



Texte grec :

[22,17] XVII. Ὅτι Μοαγέτης ἦν τύραννος Κιβύρας, ὠμὸς γεγονὼς καὶ δόλιος, καὶ οὐκ ἄξιός ἐστιν ἐκ παραδρομῆς, ἀλλὰ μετ' ἐπιστάσεως τυχεῖν τῆς ἁρμοζούσης μνήμης. Πλὴν συνεγγίζοντος Γναίίου ὑπάτου Ῥωμαίων τῇ Κιβύρᾳ, καὶ τοῦ Ἑλουίου πεμφθέντος εἰς ἀπόπειραν ἐπὶ τίνος ἐστὶ γνώμης, πρεσβευτὰς ἐξέπεμψε, παρακαλῶν μὴ φθεῖραι τὴν χώραν, ὅτι φίλος ὑπάρχει Ῥωμαίων καὶ πᾶν ποιήσει τὸ παραγγελλόμενον. Καὶ ταῦτα λέγων ἅμα προύτεινε στέφανον ἀπὸ πεντεκαίδεκα ταλάντων. Ὧν ἀκούσας αὐτὸς μὲν ἀφέξεσθαι τῆς χώρας ἔφη, πρὸς δὲ τὸν στρατηγὸν ἐκέλευσε πρεσβεύειν ὑπὲρ τῶν ὅλων· ἕπεσθαι γὰρ αὐτὸν μετὰ τῆς στρατείας κατὰ πόδας. Γενομένου δὲ τούτου, καὶ πέμψαντος τοῦ Μοαγέτου μετὰ τῶν πρεσβευτῶν καὶ τὸν ἀδελφόν, ἀπαντήσας κατὰ πορείαν ὁ Γνάιος ἀνατατικῶς καὶ πικρῶς ὡμίλησε τοῖς πρεσβευταῖς, φάσκων οὐ μόνον ἀλλοτριώτατον γεγονέναι Ῥωμαίων τὸν Μοαγέτην πάντων τῶν κατὰ τὴν Ἀσίαν δυναστῶν, ἀλλὰ καὶ κατὰ τὴν ῥώμην ὅλην Εἰς καθαίρεσιν τῆς ἀρχῆς καὶ ἐπιστροφῆς εἶναι καὶ κολάσεως. Οἱ δὲ πρεσβευταὶ καταπλαγέντες τὴν ἐπίφασιν τῆς ὀργῆς τῶν μὲν ἄλλων ἐντολῶν ἀπέστησαν, ἠξίουν δ' αὐτὸν εἰς λόγους ἐλθεῖν. Συγχωρήσαντος δὲ τότε μὲν ἐπανῆλθον εἰς τὴν Κιβύραν, εἰς δὲ τὴν ἐπαύριον ἐξῆλθεν μετὰ τῶν φίλων ὁ τύραννος κατά τε τὴν ἐσθῆτα καὶ τὴν ἄλλην προστασίαν λιτὸς καὶ ταπεινός, ἔν τε τοῖς ἀπολογισμοῖς κατολοφυρόμενος τὴν ἀδυναμίαν τὴν αὑτοῦ καὶ τὴν ἀσθένειαν ὧν ἐπῆρχε πόλεων, καὶ πρὸς τούτοις ἠξίου προσδέξασθαι τὰ πεντεκαίδεκα τάλαντα τὸν Γνάιον· ἐκράτει δὲ τῆς Κιβύρας καὶ Συλείου καὶ τῆς ἐν Λίμνῃ πόλεως. Ὁ δὲ Γνάιος καταπλαγεὶς τὴν ἀπόνοιαν ἄλλο μὲν οὐδὲν εἶπε πρὸς αὐτόν, ἐὰν δὲ μὴ διδῷ πεντακόσια τάλαντα μετὰ μεγάλης χάριτος, οὐ τὴν χώραν ἔφη φθερεῖν, ἀλλὰ τὴν πόλιν αὐτὴν πολιορκήσειν καὶ διαρπάσειν. Ὅθεν ὁ Μοαγέτης κατορρωδήσας τὸ μέλλον ἐδεῖτο μηδὲν ποιῆσαι τοιοῦτον, καὶ προσετίθει κατὰ βραχὺ τῶν χρημάτων, καὶ τέλος ἔπεισε τὸν Γνάιον ἑκατὸν τάλαντα καὶ μυρίους μεδίμνους λαβόντα πυρῶν προσδέξασθαι πρὸς τὴν φιλίαν αὐτόν.

Traduction française :

[22,17] XVII. Il y avait dans cette ville un tyran cruel et trompeur, nommé Moagète, dont l'histoire réclame non pas quelques mots jetés en passant, mais des détails précis autant qu'il est ici nécessaire. Le consul Cnéus, approchant de Cibyre, avait envoyé en avant C. Helvius pour sonder les dispositions de Moagète. Aussitôt le tyran adressa des députés à Helvius pour le prier de ne pas ravager son territoire, car il était, disait-il, ami des Romains et prêt à faire tout ce qu'on lui prescrirait. Il offrait en même temps une gratification de quinze talents. Helvius lui promit d'épargner ses campagnes et l'engagea, pour tout régler, à dépêcher une ambassade vers le consul, qui, du reste, le suivait avec toute son armée. Moagète, sur cet avis, fit partir son frère avec quelques commissaires; mais Cnéus, qui les rencontra chemin faisant, les reçut d'un air altier et menaçant : il leur dit que Moagète n'avait pas été seulement le plus hostile aux Romains de tous les chefs de l'Asie, mais qu'il n'avait reculé devant aucun sacrifice pour détruire leur puissance, et qu'il était bien plutôt digne de leur colère et de leur vengeance que de leur amitié. Les ambassadeurs effrayés ne parlèrent pas de leurs instructions et se bornèrent à prier le consul d'avoir une entrevue avec Moagète. Cnéus y consentit et ils retournèrent aussitôt à Cibyre. Le lendemain, Moagète, suivi de ses amis, se rendit auprès du consul, mesquinement vêtu, dans un appareil en général fort modeste, et ne cessa pas, durant l'entrevue, de pleurer sur sa pauvreté et sur celle des villes qui lui étaient soumises ; enfin il pria Cnéus de se contenter des quinze talents qu'il lui offrait. Or il régnait sur Cibyre, Syllium et Téménopolis. Étonné de tant d'impudence, Cnéus lui répondit simplement que s'il ne lui remettait de bon gré cinq cents talents, il ne se contenterait pas de ravager la campagne, et qu'il assiégerait et pillerait Cibyre. A ces mots Moagète, consterné, supplia Cnéus de n'en rien faire, et ajouta peu à peu à la somme qu'il avait proposée. Enfin il persuada au consul de recevoir cent talents, dix mille médimnes de blé, et de lui accorder à ce prix l'amitié des Romains.





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Dernière mise à jour : 24/01/2008