HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre XXII [fragments]

νικήσαντες



Texte grec :

[22,4] IV. Ὥσθ' ὑμᾶς, ἄνδρες Ῥωμαῖοι, πολλοὺς μὲν γεγονότας αὐτόπτας, πάντας δὲ γινώσκοντας διότι λέγομεν ἀληθῆ, δίκαιόν ἐστι τὴν ἁρμόζουσαν πρόνοιαν ποιήσασθαι περὶ ἡμῶν. Καὶ γὰρ ἂν πάντων γένοιτο δεινότατον, εἰ Μασαννάσαν μὲν τὸν οὐ μόνον ὑπάρξαντα πολέμιον ὑμῖν, ἀλλὰ καὶ τὸ τελευταῖον καταφυγόντα πρὸς ὑμᾶς μετά τινων ἱππέων, τοῦτον, ὅτι καθ' ἕνα πόλεμον τὸν πρὸς Καρχηδονίους ἐτήρησε τὴν πίστιν, βασιλέα τῶν πλείστων μερῶν τῆς Λιβύης πεποιήκατε, Πλευρᾶτον δέ, πράξαντα μὲν ἁπλῶς οὐδέν, διαφυλάξαντα δὲ μόνον τὴν πίστιν, μέγιστον τῶν κατὰ τὴν Ἰλλυρίδα δυναστῶν ἀναδεδείχατε, ἡμᾶς δὲ τοὺς διὰ προγόνων τὰ μέγιστα καὶ κάλλιστα τῶν ἔργων ὑμῖν συγκατειργασμένους παρ' οὐδὲν ποιήσεσθε. Τί οὖν ἐστιν ὃ παρακαλῶ, καὶ τίνος φημὶ δεῖν ἡμᾶς τυγχάνειν παρ' ὑμῶν; Ἐρῶ μετὰ παρρησίας, ἐπείπερ ἡμᾶς ἐξεκαλέσασθε πρὸς τὸ λέγειν ὑμῖν τὸ φαινόμενον. Εἰ μὲν αὐτοὶ κρίνετέ τινας τόπους διακατέχειν τῆς Ἀσίας τῶν ὄντων μὲν ἐπὶ τάδε τοῦ Ταύρου, ταττομένων δὲ πρότερον ὑπ' Ἀντίοχον, τοῦτο καὶ μάλιστα βουλοίμεθ' ἂν ἰδεῖν γενόμενον· καὶ γὰρ ἀσφαλέστατα βασιλεύσειν ὑμῖν γειτνιῶντες ὑπολαμβάνομεν καὶ μάλιστα μετέχοντες τῆς ὑμετέρας ἐξουσίας. Εἰ δὲ τοῦτο μὴ κρίνετε ποιεῖν, ἀλλ' ἐκχωρεῖν τῆς Ἀσίας ὁλοσχερῶς, οὐδενί φαμεν δικαιότερον εἶναι παραχωρεῖν ὑμᾶς τῶν ἐκ τοῦ πολέμου γεγονότων ἄθλων ἤπερ ἡμῖν. Νὴ Δί', ἀλλὰ κάλλιόν ἐστι τοὺς δουλεύοντας ἐλευθεροῦν. Εἴγε μὴ μετ' Ἀντιόχου πολεμεῖν ὑμῖν ἐτόλμησαν. Ἐπεὶ δὲ τοῦθ' ὑπέμειναν, πολλῷ κάλλιον τὸ τοῖς ἀληθινοῖς φίλοις τὰς ἁρμοζούσας χάριτας ἀποδιδόναι μᾶλλον ἢ τοὺς πολεμίους γεγονότας εὐεργετεῖν. »

Traduction française :

[22,4] IV. Romains, beaucoup d'entre vous ont vu de leurs propres yeux mes oeuvres, et tous, vous savez que je ne dis que la vérité. Il est donc juste que vous preniez de mes intérêts un soin égal à mes droits. Certes ce serait une chose bien triste que ce Massinissa qui fut votre ennemi d'abord, et qui seulement, vers la fin de la lutte, s'enfuit dans votre camp avec quelques cavaliers, vous l'ayez établi roi de la plus grande partie de l'Afrique pour vous avoir gardé sa foi pendant une seule guerre, celle contre Carthage ; que ce Pleuratus, qui n'a rien fait que vous être fidèle, soit devenu par votre oeuvre le plus puissant des chefs de l'Illyrie, et que vous ne teniez aucun compte de nous, qui par nos ancêtres avons rendu aux Romains les plus grands, les plus éclatants services. Mais enfin que viens-je demander, direz-vous, et quelle faveur souhaité-je d'obtenir ? Je vais vous parler avec franchise, puisque vous mêmes m'avez invité à le faire. Si vous avez l'intention de garder pour Rome quelques-unes des parties de l'Asie placées en deçà du Taurus, et autrefois soumises à Antiochus, il n'est rien que je désire plus que de vous y voir. Il me semble que, devenu votre voisin, et plus que tout autre en contact avec votre puissance, j'aurai mon empire mieux assuré. Mais si telle n'est pas votre pensée; si vous voulez quitter l'Asie, il n'est, je crois, personne pour qui vous puissiez renoncer à ce prix de la guerre plus justement que moi. On m'objectera qu'il est plus beau d'affranchir les villes; oui, si elles n'avaient pas osé combattre contre vous avec Antiochus, mais puisqu'elles l'ont fait, il vaut mieux encore accorder à de sincères amis de légitimes récompenses que de favoriser des ennemis. »





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Dernière mise à jour : 24/01/2008