HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre X [fragments]



Texte grec :

[10,5] V. <1> Καὶ τῇ μὲν οὐδ᾽ ἐν νῷ τὸ ῥηθὲν ἦν, δὲ λαβὼν πρῶτον λαμπρὰν ἐσθῆτα κοιμωμένης ἔτι τῆς μητρὸς παρῆν εἰς τὴν ἀγοράν. <2> Τοῦ δὲ πλήθους καὶ διὰ τὸ παράδοξον καὶ διὰ τὴν προϋπάρχουσαν εὔνοιαν ἐκπληκτικῶς αὐτὸν ἀποδεξαμένου, καὶ μετὰ ταῦτα προελθόντος εἰς τὸν ἀποδεδειγμένον τόπον καὶ στάντος παρὰ τὸν ἀδελφόν, <3> οὐ μόνον τῷ Ποπλίῳ περιέθεσαν οἱ πολλοὶ τὴν ἀρχήν, ἀλλὰ καὶ τἀδελφῷ δι᾽ ἐκεῖνον, καὶ παρῆσαν ἐπὶ τὴν οἰκίαν ἀμφότεροι γεγονότες ἀγορανόμοι. <4> Τῇ δὲ μητρὶ τοῦ πράγματος ἄφνω προσπεσόντος, περιχαρὴς οὖσα πρὸς τὰς θύρας ἀπήντα καὶ μετὰ παραστάσεως ἠσπάζετο τοὺς νεανίσκους, <5> ὥστε τὸν Πόπλιον ἐκ τοῦ συμβαίνοντος δοκεῖν πᾶσι τοῖς προακηκοόσι τῶν ἐνυπνίων μὴ μόνον κατὰ τὸν ὕπνον, ἔτι δὲ μᾶλλον ὕπαρ καὶ μεθ᾽ ἡμέραν διαλέγεσθαι τοῖς θεοῖς. <6> Ὧν οὐδὲν ἦν ἐνύπνιον, ἀλλ᾽ ὑπάρχων εὐεργετικὸς καὶ μεγαλόδωρος καὶ προσφιλὴς κατὰ τὴν ἀπάντησιν συνελογίσατο τὴν τοῦ πλήθους πρὸς αὑτὸν εὔνοιαν. <7> Λοιπὸν πρός τε τὸν τοῦ δήμου καὶ τὸν τῆς μητρὸς καιρὸν ἁρμοσάμενος εὐστόχως οὐ μόνον καθίκετο τῆς προθέσεως, ἀλλὰ καὶ μετά τινος ἐδόκει θείας ἐπιπνοίας αὐτὸ πράττειν. <8> Οἱ γὰρ μὴ δυνάμενοι τοὺς καιροὺς μηδὲ τὰς αἰτίας καὶ διαθέσεις ἑκάστων ἀκριβῶς συνθεωρεῖν, ἢ διὰ φαυλότητα φύσεως ἢ δι᾽ ἀπειρίαν καὶ ῥᾳθυμίαν, εἰς θεοὺς καὶ τύχας ἀναφέρουσι τὰς αἰτίας τῶν δι᾽ ἀγχίνοιαν ἐκ λογισμοῦ καὶ προνοίας ἐπιτελουμένων. <9> Ταῦτα μὲν οὖν εἰρήσθω μοι χάριν τῶν ἀκουόντων, ἵνα μὴ συγκαταφερόμενοι ψευδῶς τῇ καθωμιλημένῃ δόξῃ περὶ αὐτοῦ παραπέμπωσι τὰ σεμνότατα καὶ κάλλιστα τἀνδρός, λέγω δὲ τὴν ἐπιδεξιότητα καὶ φιλοπονίαν. <10> Ἔτι δὲ μᾶλλον ἔσται τοῦτο συμφανὲς ἐπ᾽ αὐτῶν τῶν πράξεων.

Traduction française :

[10,5] V. <1> Déjà Cornélie ne se rappelait plus les paroles de son fils lorsqu'un matin, tandis qu'elle dormait, celui-ci, revêtu de sa robe blanche, se présenta sur le forum. <2> Par surprise, et par suite aussi de l'amour qu'elle lui portait, la multitude lui fit un magnifique accueil, et quand il fut allé s'asseoir près de son frère dans l'endroit réservé aux candidats, <3> elle nomma édile Publius Lucius à cause de lui. Tous deux revinrent ainsi chez eux revêtus de l'édilité, comme l'avait prédit Scipion, <4> et, à cette nouvelle si inattendue, leur mère, transportée de joie, s'avança jusqu'à la porte de sa maison et les embrassa avec ardeur. <5> De cette circonstance, tous ceux qui avaient entendu parler des songes de Scipion conclurent que, non seulement dans le sommeil, mais jusque dans la veille, et surtout alors, il avait des entretiens avec les dieux. <6> Non, Scipion n'avait pas eu de vision ; mais comme il était généreux, libéral, affable, il s'était concilié l'amour de la foule; <7> puis il mit tant d'adresse à saisir l'occasion que le peuple et sa mère lui avaient offerte, qu'il ne fit pas qu'obtenir l'édilité, mais qu'il passa aussi pour avoir agi d'après une inspiration divine. <8> C'est que les esprits grossiers, qui ne savent se rendre un compte exact ni des circonstances, ni des causes, ni des phases des événements, soit par faiblesse de jugement, soit faute de lumières, soit enfin par négligence, attribuent aux dieux et à la fortune des choses qu'un homme habile n'a faites que d'après les conseils de sa prudence et de sa sagesse. <9> J'insiste sur ce point pour que le lecteur ne se laisse point, comme tant d'autres, entraîner aux fausses idées répandues sur le compte de Scipion, et ne lui retire pas ses qualités les plus belles, les plus précieuses, je veux dire la finesse et l'activité. <10> C'est ce qui deviendra plus clair par les faits mêmes.





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Dernière mise à jour : 11/02/2009