HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre X [fragments]

εἰς



Texte grec :

[10,3] III. <1> Ἐκεῖνος γὰρ ὅτι μὲν ἦν εὐεργετικὸς καὶ μεγαλόψυχος ὁμολογεῖται, διότι δ᾽ ἀγχίνους καὶ νήπτης καὶ τῇ διανοίᾳ περὶ τὸ προτεθὲν ἐντεταμένος, οὐθεὶς ἂν συγχωρήσειε πλὴν τῶν συμβεβιωκότων καὶ τεθεαμένων ὑπ᾽ αὐγὰς αὐτοῦ τὴν φύσιν. <2> Ὧν εἷς ἦν Γάιος Λαίλιος, ἀπὸ νέου μετεσχηκὼς αὐτῷ παντὸς ἔργου καὶ λόγου μέχρι τελευτῆς, ὁ ταύτην περὶ αὐτοῦ τὴν δόξαν ἡμῖν ἐνεργασάμενος διὰ τὸ δοκεῖν εἰκότα λέγειν καὶ σύμφωνα τοῖς ὑπ᾽ ἐκείνου πεπραγμένοις. <3> Ἔφη γὰρ πρώτην γεγονέναι Ποπλίου πρᾶξιν ἐπίσημον, καθ᾽ ὃν καιρὸν ὁ πατὴρ αὐτοῦ τὴν ἱππομαχίαν συνεστήσατο πρὸς Ἀννίβαν περὶ τὸν Πάδον καλούμενον ποταμόν. <4> Τότε γάρ, ὡς ἔοικεν, ἑπτακαιδέκατον ἔτος ἔχων καὶ πρῶτον εἰς ὕπαιθρον ἐξεληλυθώς, συστήσαντος αὐτῷ τοῦ πατρὸς διαφερόντων ἱππέων οὐλαμὸν ἀσφαλείας χάριν, συνθεασάμενος ἐν τῷ κινδύνῳ τὸν πατέρα περιειλημμένον ὑπὸ τῶν πολεμίων μετὰ δυεῖν ἢ τριῶν ἱππέων καὶ τετρωμένον ἐπισφαλῶς, τὰς μὲν ἀρχὰς ἐπεβάλετο παρακαλεῖν τοὺς μεθ᾽ αὑτοῦ βοηθῆσαι τῷ πατρί, <5> τῶν δ᾽ ἐπὶ ποσὸν κατορρωδούντων διὰ τὸ πλῆθος τῶν περιεστώτων πολεμίων, αὐτὸς εἰσελάσαι παραβόλως δοκεῖ καὶ τολμηρῶς εἰς τοὺς περικεχυμένους. <6> Μετὰ δὲ ταῦτα καὶ τῶν ἄλλων ἀναγκασθέντων ἐμβαλεῖν οἱ μὲν πολέμιοι καταπλαγέντες διέστησαν, ὁ δὲ Πόπλιος ἀνελπίστως σωθεὶς πρῶτος αὐτὸς τὸν υἱὸν σωτῆρα προσεφώνησε πάντων ἀκουόντων. <7> Περιγενομένης δ᾽ αὐτῷ τῆς ἐπ᾽ ἀνδρείᾳ φήμης ὁμολογουμένης διὰ τὴν προειρημένην χρείαν, λοιπὸν ἤδη πάντως αὑτὸν ἐδίδου κατὰ τοὺς ὕστερον καιροὺς εἰς τοὺς κατ᾽ ἰδίαν κινδύνους, ὅτ᾽ εἰς αὐτὸν ἀναρτηθεῖεν ὑπὸ τῆς πατρίδος αἱ τῶν ὅλων ἐλπίδες· ὅπερ ἴδιόν ἐστιν οὐ τῇ τύχῃ πιστεύοντος, ἀλλὰ νοῦν ἔχοντος ἡγεμόνος.

Traduction française :

[10,3] III. <1> On lui reconnaît volontiers de la grandeur d'âme et de la générosité ; mais qu'il ait été fin, tempérant, appliqué aux affaires, il n'y a personne, excepté ceux qui ont vécu dans son intimité, et qui, par conséquent, ont vu son caractère de près, qui lui accorde ces qualités. <2> Parmi ses intimes était Lélius, qui, depuis son enfance jusqu'à sa mort, fut le témoin de ses actions et de ses paroles, <3> et c'est lui qui m'a donné l'opinion que j'ai de Scipion, tant il m'a semblé que son langage était vraisemblable et en harmonie avec la conduite publique de ce grand homme. <4> Lélius m'a raconté que le premier exploit remarquable de Scipion remonte à l'époque où son père livra sur les bords du Pô à Annibal un combat de cavalerie : il avait alors quinze ans. Il en était à son début dans la carrière des armes, et on lui avait donné pour garde un escadron de cavalerie d'une valeur éprouvée. <5> A la vue de son père cerné par l'ennemi avec deux ou trois chevaliers, et déjà grièvement blessé, sa première pensée fut d'engager ses compagnons à voler au secours de leur général; mais comme ceux-ci hésitaient, intimidés par le nombre des Carthaginois, il s'élança avec la plus grande audace au milieu d'eux : <6> tout l'escadron le suivit, forcé par l'exemple. L'ennemi effrayé prit la fuite, et Publius, miraculeusement sauvé, nomma en présence de tous Cnéus son libérateur. <7> Il se fit par cet exploit une réputation de courage que nul ne contesta, et dans la suite il paya bravement, dans les combats, de sa personne, toutes les fois que la patrie mit en sa valeur ses dernières espérances : conduite qui n'est pas celle d'un homme n'ayant foi qu'en la fortune, mais bien plutôt celle d'un général qui, avant tout, s'appuie sur la raison.





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Dernière mise à jour : 11/02/2009