HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre X [fragments]

Ἰταλίαν



Texte grec :

[10,37] XXXVII. <1> Ἀσδρούβας μὲν οὖν ἐν τοιαύταις περιστάσεσι πολλὰς καὶ ποικίλας ἐποιεῖτο περὶ τῶν ἐπιφερομένων πραγμάτων ἐννοίας. <2> Ἐλύπει μὲν γὰρ αὐτὸν ἡ περὶ τὸν Ἀνδοβάλην ἀπόστασις, ἐλύπει δὲ καὶ τὰ κατὰ τὴν ἀντιπαραγωγὴν καὶ τὴν ἀλλοτριότητα τὴν ὑπάρχουσαν αὐτῷ πρὸς τοὺς ἄλλους στρατηγούς· ἠγωνία δὲ καὶ τὴν Ποπλίου παρουσίαν. <3> Καὶ τὸ λοιπὸν ἤδη προσδοκῶν αὐτὸν ἥξειν μετὰ τῶν δυνάμεων, θεωρῶν δ᾽ αὑτὸν μὲν ἐγκαταλειπόμενον ὑπὸ τῶν Ἰβήρων, τοῖς δὲ Ῥωμαίοις πάντας ὁμοθυμαδὸν προσχωροῦντας, ἐπί τινας λογισμοὺς κατήντησε τοιούτους. <4> Προέθετο γὰρ διότι δεῖ παρεσκευασμένον τὰ δυνατὰ συμβαλεῖν πρὸς μάχην τοῖς ὑπεναντίοις, κἂν μὲν ἡ τύχη δῷ τὸ νικᾶν, βουλεύσασθαι μετὰ ταῦτα περὶ τῶν ἑξῆς ἀσφαλῶς· <5> ἂν δ᾽ ἀντιπίπτῃ τὰ κατὰ τὴν μάχην, ποιεῖσθαι τὴν ἀποχώρησιν μετὰ τῶν διασῳζομένων ἐξ αὐτῆς εἰς Γαλατίαν, κἀκεῖθεν παραλαβόντα τῶν βαρβάρων ὡς πλείστους βοηθεῖν εἰς τὴν Ἰταλίαν καὶ κοινωνεῖν Ἀννίβᾳ τἀδελφῷ τῶν αὐτῶν ἐλπίδων. <6> Ἀσδρούβας μὲν δὴ ταῦτα διανοηθεὶς πρὸς τούτοις ἦν· Πόπλιος δὲ προσδεξάμενος Γάιον τὸν Λαίλιον καὶ διακούσας τῶν παραγγελλομένων ὑπὸ τῆς συγκλήτου, προῇγε τὰς δυνάμεις ἀναλαβὼν ἐκ τῆς παραχειμασίας, ἀπαντώντων αὐτῷ κατὰ τὴν δίοδον τῶν Ἰβήρων, ἑτοίμως καὶ προθύμως συνεξορμώντων. <7> Οἱ δὲ περὶ τὸν Ἀνδοβάλην πάλαι μὲν διεπέμποντο πρὸς τὸν Πόπλιον, τότε δὲ πλησιάσαντος αὐτοῦ τοῖς τόποις ἧκον ὡς αὐτὸν ἐκ τῆς παρεμβολῆς ἅμα τοῖς φίλοις, καὶ συμμίξαντες ἀπελογίσαντο περὶ τῆς προγεγενημένης σφίσι φιλίας πρὸς Καρχηδονίους, ὁμοίως δὲ καὶ τὰς χρείας καὶ τὴν ὅλην πίστιν ἐνεφάνιζον, ἣν ἐτύγχανον ἐκείνοις παρεσχημένοι. <8> Μετὰ δὲ ταῦτα τὰς ἀδικίας ἐξηγοῦντο καὶ τὰς ὕβρεις τὰς ἐξ ἐκείνων ἀπηντημένας. <9> Διόπερ ἠξίουν τὸν Πόπλιον αὐτὸν κριτὴν γίνεσθαι τῶν λεγομένων, κἂν μὲν φανῶσιν ἀδίκως ἐγκαλοῦντες Καρχηδονίοις, σαφῶς γινώσκειν αὐτὸν ὡς οὐδὲ τὴν πρὸς Ῥωμαίους δύνανται τηρεῖν πίστιν· <10> ἐὰν δὲ πολλὰς ἀδικίας ἀναλογιζόμενοι κατ᾽ ἀνάγκην ἀφιστῶνται τῆς εὐνοίας τῆς ἐκείνων, καλὰς ἐλπίδας ἔχειν διότι νῦν ἑλόμενοι τὰ Ῥωμαίων βεβαίως τηρήσουσι τὴν πρὸς αὐτοὺς εὔνοιαν.

Traduction française :

[10,37] XXXVII. <1> Asdrubal, en de telles circonstances, faisait de nombreuses réflexions sur l'état des affaires ; le départ d'Indibilis était déjà pour lui un premier chagrin ; <2> ce qui l'inquiétait encore, c'étaient les dissensions et les haines soulevées entre lui et les autres généraux; enfin il redoutait la présence de Publius. <3> S'attendant de jour en jour à le voir arriver avec toutes ses troupes, tandis qu'il était, lui, abandonné des Espagnols et placé au milieu d'une population qui passait aux Romains, voici quelle résolution il prit. <4> Il décida de faire le plus vite possible tous les préparatifs nécessaires et de livrer bataille aux Romains. Si la fortune lui donnait la victoire, il serait libre de délibérer ensuite à loisir ; <5> si le combat avait un mauvais succès, il se retirerait, avec les soldats qui auraient échappé au carnage, en Gaule, rassemblerait dans ce pays le plus de Barbares qu'il pourrait et irait en Italie seconder Annibal, son frère, et partager sa fortune. <6> Asdrubal, dès lors résolu à combattre, ne songea plus qu'à se préparer en conséquence. Cependant Publius, que Caïus Lélius était venu rejoindre, instruit des volontés du sénat, fit sortir ses troupes des quartiers d'hiver et se mit en campagne ; il vit partout les Espagnols accourir sur son passage et unir avec empressement leurs forces aux siennes. <7> Depuis longtemps lndîbilis avait envoyé des députés à Scipion ; à son approche, il se transporta de son camp auprès de lui, suivi de ses amis, s'expliqua longuement sur son alliance avec les Carthaginois et rappela les services qu'il leur avait rendus et sa fidélité. <8> Puis il énuméra les injustices et les outrages qu'il avait essuyés de leur part. <9> Enfin il pria Scipion de juger lui-même de la valeur de ses paroles s'il trouvait que ses plaintes fussent des calomnies, il en devait conclure qu'il ne saurait pas non plus garder sa foi aux Romains. <10> Mais si le récit des injures de l'ennemi prouvait qu'Indibîlis ne se réparait de Carthage que par nécessité, il fallait espérer qu'eu passant aujourd'hui dans le camp des Romains, il observerait envers eux une coûtante et fidèle amitié.





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Dernière mise à jour : 11/02/2009