HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

πολεμίας



Texte grec :

[3,79] Ἀννίβας δ´ ἐπιμελῶς ἐξητακὼς τεναγώδεις καὶ στερεοὺς ὑπάρχοντας τοὺς κατὰ τὴν δίοδον τόπους, ἀναζεύξας εἰς μὲν τὴν πρωτοπορείαν ἔθηκε τοὺς Λίβυας καὶ Ἴβηρας καὶ πᾶν τὸ χρησιμώτερον μέρος τῆς σφετέρας δυνάμεως, συγκαταμίξας αὐτοῖς τὴν ἀποσκευήν, ἵνα πρὸς τὸ παρὸν εὐπορῶσι τῶν ἐπιτηδείων· πρὸς γὰρ τὸ μέλλον εἰς τέλος ἀφροντίστως εἶχε περὶ παντὸς τοῦ σκευοφόρου, λογιζόμενος ὡς ἐὰν ἅψηται τῆς πολεμίας, ἡττηθεὶς μὲν οὐ προσδεήσεται τῶν ἀναγκαίων, κρατῶν δὲ τῶν ὑπαίθρων οὐκ ἀπορήσει τῶν ἐπιτηδείων. ἐπὶ δὲ τοῖς προειρημένοις ἐπέβαλε τοὺς Κελτούς, ἐπὶ δὲ πᾶσι τοὺς ἱππεῖς. ἐπιμελητὴν δὲ τῆς οὐραγίας τὸν ἀδελφὸν ἀπέλιπε Μάγωνα τῶν τε λοιπῶν χάριν καὶ μάλιστα τῆς τῶν Κελτῶν μαλακίας καὶ φυγοπονίας, ἵν´ ἐὰν κακοπαθοῦντες τρέπωνται πάλιν εἰς τοὐπίσω, κωλύῃ διὰ τῶν ἱππέων καὶ προσφέρῃ τὰς χεῖρας αὐτοῖς. οἱ μὲν οὖν Ἴβηρες καὶ Λίβυες δι´ ἀκεραίων τῶν ἑλῶν ποιούμενοι τὴν πορείαν μετρίως κακοπαθοῦντες ἤνυον, ἅτε καὶ φερέκακοι πάντες ὄντες καὶ συνήθεις ταῖς τοιαύταις ταλαιπωρίαις. οἱ δὲ Κελτοὶ δυσχερῶς μὲν εἰς τοὔμπροσθεν προύβαινον, τεταραγμένων καὶ διαπεπατημένων εἰς βάθος τῶν ἑλῶν, ἐπιπόνως δὲ καὶ ταλαιπώρως ὑπέμενον τὴν κακοπάθειαν, ἄπειροι πάσης τῆς τοιαύτης ὄντες κακουχίας. ἐκωλύοντο δὲ πάλιν ἀπονεύειν εἰς τοὐπίσω διὰ τοὺς ἐφεστῶτας αὐτοῖς ἱππεῖς. πάντες μὲν οὖν ἐκακοπάθουν καὶ μάλιστα διὰ τὴν ἀγρυπνίαν, ὡς ἂν ἑξῆς ἡμέρας τέτταρας καὶ τρεῖς νύκτας συνεχῶς δι´ ὕδατος ποιούμενοι τὴν πορείαν· διαφερόντως γε μὴν ἐπόνουν καὶ κατεφθείρονθ´ ὑπὲρ τοὺς ἄλλους οἱ Κελτοί. τῶν δ´ ὑποζυγίων αὐτοῦ τὰ πλεῖστα πίπτοντα διὰ τοὺς πηλοὺς ἀπώλλυντο, μίαν παρεχόμενα χρείαν ἐν τῷ πεσεῖν τοῖς ἀνθρώποις· καθεζόμενοι γὰρ ἐπ´ αὐτῶν καὶ τῶν σκευῶν σωρηδὸν ὑπὲρ τὸ ὑγρὸν ὑπερεῖχον καὶ τῷ τοιούτῳ τρόπῳ βραχὺ μέρος τῆς νυκτὸς ἀπεκοιμῶντο. οὐκ ὀλίγοι δὲ καὶ τῶν ἵππων τὰς ὁπλὰς ἀπέβαλον διὰ τὴν συνέχειαν τῆς διὰ τῶν πηλῶν πορείας. Ἀννίβας δὲ μόλις ἐπὶ τοῦ περιλειφθέντος θηρίου διεσώθη μετὰ πολλῆς ταλαιπωρίας, ὑπεραλγὴς ὢν διὰ τὴν βαρύτητα τῆς ἐπενεχθείσης ὀφθαλμίας αὐτῷ, δι´ ἣν καὶ τέλος ἐστερήθη τῆς μιᾶς ὄψεως, οὐκ ἐπιδεχομένου τοῦ καιροῦ καταμονὴν οὐδὲ θεραπείαν διὰ τὸ τῆς περιστάσεως ἀδύνατον.

Traduction française :

[3,79] Après s'être soigneusement assuré que tous les endroits par où il fallait passer étaient guéables et que le sol en était assez ferme, Hannibal leva le camp. Il forma son avant-garde avec les Africains, les Espagnols et toutes les troupes d'élite ; ce fut dans le même corps qu'il rangea les bagages, afin de ne pas manquer de vivres en route ; car pour l'avenir il ne se préoccupait pas du tout de cette question : vaincu en territoire ennemi, il n'aurait plus besoin de rien ; vainqueur et maître du pays, il trouverait facilement à se ravitailler. Après l'avant-garde il plaça les Gaulois et, en dernière ligne, la cavalerie. Il confia le commandement de l'arrière-garde à son frère Magon, pour diverses raisons, mais surtout parce qu'il craignait de voir les Gaulois manquer d'énergie et d'endurance : s'ils se rebutaient et faisaient mine de vouloir rebrousser chemin, les cavaliers de Magon avaient ordre de les en empêcher de gré ou de force. Les Espagnols et les Africains accomplirent sans trop de peine la traversée des marais, parce qu'on n'y avait pas encore marché ; c'étaient d'ailleurs tous des soldats endurcis à la fatigue et accoutumés aux difficultés de cette sorte. Mais les Gaulois avaient beaucoup de mal à avancer : le sol du marais était foulé et bouleversé à une grande profondeur, et ils supportaient fort mal cette marche pénible, parce qu'ils n'étaient pas du tout habitués à ce genre d'exercice. Cependant ils ne pouvaient retourner sur leurs pas : la cavalerie qui venait derrière eux leur barrait la route. Toute l'armée eut beaucoup à souffrir, principalement du manque de sommeil : on marcha en effet les pieds dans l'eau, sans discontinuer, pendant quatre jours et trois nuits ; mais ce furent les Gaulois qui furent incontestablement le plus éprouvés. La plupart des bêtes de somme tombèrent dans la boue et y moururent ; mais dans leur chute même, elles étaient encore de quelque utilité pour les hommes : ils se couchaient sur des ballots qu'ils entassaient sur le dos des animaux morts et pouvaient ainsi dormir hors de l'eau une petite partie de la nuit. Un grand nombre de chevaux perdirent leurs sabots, à force de marcher dans un terrain aussi fangeux. Hannibal, monté sur le seul éléphant qui lui restât, eut toutes les peines du monde à se tirer de là : il souffrait violemment d'une grave ophtalmie qu'il avait contractée et qui finit par lui faire perdre un oeil, parce que les circonstances ne lui laissaient pas le loisir de s'arrêter pour se soigner.





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Dernière mise à jour : 30/03/2006