HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

κίνδυνον



Texte grec :

[3,70] Ὁ δὲ Τεβέριος μετεωρισθεὶς καὶ περιχαρὴς γενόμενος ἐπὶ τῷ προτερήματι φιλοτίμως εἶχε πρὸς τὸ τὴν ταχίστην κρῖναι τὰ ὅλα. προέκειτο μὲν οὖν αὐτῷ κατὰ τὴν ἰδίαν γνώμην χρῆσθαι τοῖς παροῦσι διὰ τὸ τὸν Πόπλιον ἀρρωστεῖν· ὅμως δὲ βουλόμενος προσλαβέσθαι καὶ τὴν τοῦ συνάρχοντος γνώμην ἐποιεῖτο λόγους περὶ τούτων πρὸς αὐτόν. ὁ δὲ Πόπλιος τὴν ἐναντίαν εἶχε διάληψιν περὶ τῶν ἐνεστώτων· τὰ γὰρ στρατόπεδα χειμασκήσαντα βελτίω τὰ παρ´ αὑτῶν ὑπελάμβανε γενήσεσθαι, τήν τε τῶν Κελτῶν ἀθεσίαν οὐκ ἐμμενεῖν ἐν τῇ πίστει, τῶν Καρχηδονίων ἀπραγούντων καὶ τὴν ἡσυχίαν ἀναγκαζομένων ἄγειν, ἀλλὰ καινοτομήσειν τι πάλιν κατ´ ἐκείνων. πρὸς δὲ τούτοις αὐτὸς ὑγιασθεὶς ἐκ τοῦ τραύματος ἀληθινὴν παρέξεσθαι χρείαν ἤλπιζε τοῖς κοινοῖς πράγμασιν. διὸ καὶ τοιούτοις χρώμενος λογισμοῖς μένειν ἠξίου τὸν Τεβέριον ἐπὶ τῶν ὑποκειμένων. ὁ δὲ προειρημένος ᾔδει μὲν ἕκαστα τούτων ἀληθινῶς λεγόμενα καὶ δεόντως, ὑπὸ δὲ τῆς φιλοδοξίας ἐλαυνόμενος καὶ καταπιστεύων τοῖς πράγμασι παραλόγως ἔσπευδεν κρῖναι δι´ αὑτοῦ τὰ ὅλα καὶ μήτε τὸν Πόπλιον δύνασθαι παρατυχεῖν τῇ μάχῃ μήτε τοὺς ἐπικαθισταμένους στρατηγοὺς φθάσαι παραλαβόντας τὴν ἀρχήν· οὗτος γὰρ ἦν ὁ χρόνος. διόπερ οὐ τὸν τῶν πραγμάτων καιρὸν ἐκλεγόμενος ἀλλὰ τὸν ἴδιον ἔμελλε τοῦ δέοντος σφαλήσεσθαι προφανῶς. ὁ δ´ Ἀννίβας παραπλησίους ἔχων ἐπινοίας Ποπλίῳ περὶ τῶν ἐνεστώτων κατὰ τοὐναντίον ἔσπευδε συμβαλεῖν τοῖς πολεμίοις, θέλων μὲν πρῶτον ἀκεραίοις ἀποχρήσασθαι ταῖς τῶν Κελτῶν ὁρμαῖς, δεύτερον ἀνασκήτοις καὶ νεοσυλλόγοις συμβαλεῖν τοῖς τῶν Ῥωμαίων στρατοπέδοις, τρίτον ἀδυνατοῦντος ἔτι τοῦ Ποπλίου ποιήσασθαι τὸν κίνδυνον, τὸ δὲ μέγιστον, πράττειν τι καὶ μὴ προΐεσθαι διὰ κενῆς τὸν χρόνον. τῷ γὰρ εἰς ἀλλοτρίαν καθέντι χώραν στρατόπεδα καὶ παραδόξοις ἐγχειροῦντι πράγμασιν εἷς τρόπος ἐστὶν οὗτος σωτηρίας, τὸ συνεχῶς καινοποιεῖν ἀεὶ τὰς τῶν συμμάχων ἐλπίδας. Ἀννίβας μὲν οὖν εἰδὼς τὴν ἐσομένην ὁρμὴν τοῦ Τεβερίου πρὸς τούτοις ἦν.

Traduction française :

[3,70] Sempronius, tout heureux et tout fier de ce succès, désirait vivement engager le plus tôt possible une action décisive. Il aurait volontiers profité de l'état de Scipion pour tout régler à son gré ; il crut pourtant devoir prendre l'avis de son collègue et conféra avec lui sur ce qu'il y avait à faire. Or Scipion était d'une opinion toute contraire à la sienne : il pensait que leurs troupes seraient plus solides quand elles auraient passé l'hiver à s'aguerrir et que les Gaulois, avec leur versatilité ordinaire, ne tiendraient pas leurs engagements, mais qu'ils se retourneraient contre les Carthaginois, s'ils les voyaient arrêtés et réduits à l'inaction. En outre, il espérait pouvoir prendre part utilement aux opérations, quand il serait guéri de sa blessure. Pour ces diverses raisons, il priait Sempronius de ne rien précipiter. L'autre savait bien que tout cela était fort juste et fort bien dit ; mais l'amour de la gloire et une confiance excessive le poussaient, contre toute sagesse, à tenter de frapper par lui-même un coup décisif, avant que Scipion fût en état d'assister au combat et que les consuls de l'année suivante fussent nommés, - ce qui allait arriver incessamment. Ce n'était pas l'intérêt général qu'il avait en vue, c'était le sien ; il ne pouvait donc manquer de prendre de fâcheuses résolutions. Hannibal, de son côté, pensait comme Scipion sur la situation présente, mais il tirait de ses réflexions des conclusions tout opposées ; il avait hâte de livrer bataille; il voulait, d'abord, profiter des bonnes dispositions des Gaulois sans les laisser se refroidir, puis se mesurer avec les jeunes recrues romaines avant qu'elles fussent exercées, en troisième lieu engager l'action avant que Scipion fût rétabli, enfin et surtout agir, au lieu de laisser le temps se perdre inutilement. Il n'y a en effet qu'un moyen de succès pour un général qui entre en pays ennemi et tente une entreprise aussi extraordinaire, c'est de renouveler sans cesse, par des exploits continuels, les espérances de ses alliés. Bref, sachant bien que l'impétuosité de Sempronius le pousserait à risquer la bataille, Hannibal s'y préparait.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta (BCS)

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 30/03/2006