HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

πάντα



Texte grec :

[3,6] Ἔνιοι δὲ τῶν συγγεγραφότων τὰς κατ´ Ἀννίβαν πράξεις βουλόμενοι τὰς αἰτίας ἡμῖν ὑποδεικνύναι, δι´ ἃς Ῥωμαίοις καὶ Καρχηδονίοις ὁ προειρημένος ἐνέστη πόλεμος, πρώτην μὲν ἀποφαίνουσι τὴν Ζακάνθης πολιορκίαν ὑπὸ Καρχηδονίων, δευτέραν δὲ τὴν διάβασιν αὐτῶν παρὰ τὰς συνθήκας τοῦ προσαγορευομένου παρὰ τοῖς ἐγχωρίοις Ἴβηρος ποταμοῦ· ἐγὼ δὲ ταύτας ἀρχὰς μὲν εἶναι τοῦ πολέμου φήσαιμ´ ἄν, αἰτίας γε μὴν οὐδαμῶς ἂν συγχωρήσαιμι. πολλοῦ γε δεῖν, εἰ μὴ καὶ τὴν Ἀλεξάνδρου διάβασιν εἰς τὴν Ἀσίαν αἰτίαν εἶναί τις φήσει τοῦ πρὸς τοὺς Πέρσας πολέμου καὶ τὸν Ἀντιόχου κατάπλουν εἰς Δημητριάδα τοῦ πρὸς Ῥωμαίους· ὧν οὔτ´ εἰκὸς οὔτ´ ἀληθές ἐστιν οὐδέτερον. τίς γὰρ ἂν νομίσειε ταύτας αἰτίας ὑπάρχειν, ὧν πολλὰ μὲν Ἀλέξανδρος πρότερον, οὐκ ὀλίγα δὲ Φίλιππος ἔτι ζῶν ἐνήργησε καὶ παρεσκευάσατο πρὸς τὸν κατὰ τῶν Περσῶν πόλεμον, ὁμοίως δὲ πάλιν Αἰτωλοὶ πρὸ τῆς Ἀντιόχου παρουσίας πρὸς τὸν κατὰ Ῥωμαίων; ἀλλ´ ἔστιν ἀνθρώπων τὰ τοιαῦτα μὴ διειληφότων ἀρχὴ τί διαφέρει καὶ πόσον διέστηκεν αἰτίας καὶ προφάσεως, καὶ διότι τὰ μέν ἐστι πρῶτα τῶν ἁπάντων, ἡ δ´ ἀρχὴ τελευταῖον τῶν εἰρημένων. ἐγὼ δὲ παντὸς ἀρχὰς μὲν εἶναί φημι τὰς πρώτας ἐπιβολὰς καὶ πράξεις τῶν ἤδη κεκριμένων, αἰτίας δὲ τὰς προκαθηγουμένας τῶν κρίσεων καὶ διαλήψεων· λέγω δ´ ἐπινοίας καὶ διαθέσεις καὶ τοὺς περὶ ταῦτα συλλογισμοὺς καὶ δι´ ὧν· ἐπὶ τὸ κρῖναί τι καὶ προθέσθαι παραγινόμεθα. δῆλον δ´ οἷον τὸ προειρημένον ἐκ τῶν ἐπιφερομένων. τίνες γὰρ ἀληθῶς ἦσαν αἰτίαι, καὶ πόθεν φῦναι συνέβη τὸν πρὸς τοὺς Πέρσας πόλεμον, εὐμαρὲς καὶ τῷ τυχόντι συνιδεῖν. ἦν δὲ πρώτη μὲν ἡ τῶν μετὰ Ξενοφῶντος Ἑλλήνων ἐκ τῶν ἄνω σατραπειῶν ἐπάνοδος, ἐν ᾗ πᾶσαν τὴν Ἀσίαν διαπορευομένων αὐτῶν πολεμίαν ὑπάρχουσαν οὐδεὶς ἐτόλμα μένειν κατὰ πρόσωπον τῶν βαρβάρων· δευτέρα δ´ ἡ τοῦ Λακεδαιμονίων βασιλέως Ἀγησιλάου διάβασις εἰς τὴν Ἀσίαν, ἐν ᾗ ´κεῖνος οὐδὲν ἀξιόχρεων οὐδ´ ἀντίπαλον εὑρὼν ταῖς σφετέραις ἐπιβολαῖς ἄπρακτος ἠναγκάσθη μεταξὺ διὰ τὰς περὶ τὴν Ἑλλάδα ταραχὰς ἐπανελθεῖν. ἐξ ὧν Φίλιππος κατανοήσας καὶ συλλογισάμενος τὴν Περσῶν ἀνανδρίαν καὶ ῥᾳθυμίαν καὶ τὴν αὑτοῦ καὶ Μακεδόνων εὐεξίαν ἐν τοῖς πολεμικοῖς, ἔτι δὲ καὶ τὸ μέγεθος καὶ τὸ κάλλος τῶν ἐσομένων ἄθλων ἐκ τοῦ πολέμου πρὸ ὀφθαλμῶν θέμενος, ἅμα τῷ περιποιήσασθαι τὴν ἐκ τῶν Ἑλλήνων εὔνοιαν ὁμολογουμένην, εὐθέως προφάσει χρώμενος ὅτι σπεύδει μετελθεῖν τὴν Περσῶν παρανομίαν εἰς τοὺς Ἕλληνας, ὁρμὴν ἔσχε καὶ προέθετο πολεμεῖν καὶ πάντα πρὸς τοῦτο τὸ μέρος ἡτοίμαζε. διόπερ αἰτίας μὲν τὰς πρώτας ῥηθείσας ἡγητέον τοῦ πρὸς τοὺς Πέρσας πολέμου, πρόφασιν δὲ τὴν δευτέραν, ἀρχὴν δὲ τὴν Ἀλεξάνδρου διάβασιν εἰς τὴν Ἀσίαν.

Traduction française :

[3,6] Quelques-uns des historiens d'Hannibal, voulant nous expliquer pourquoi la guerre a repris entre Rome et Carthage, attribuent ce fait à deux causes : la première serait le siège de Sagonte par les Carthaginois, et la seconde l'infraction à leur engagement de ne pas dépasser le fleuve que les indigènes appellent l'Èbre. J'accorde que ce fut là le point de départ de la guerre, mais je ne puis admettre que c'en ait été le motif. Loin de là ! C'est comme si l'on prétendait que l'invasion de l'Asie par Alexandre a été la cause de ses guerres contre les Perses ou que c'est le débarquement d'Antiochos à Démétrias qui a provoqué celle que ce roi fit aux Romains: deux assertions aussi insoutenables l'une que l'autre. Qui pourrait voir dans l'expédition d'Alexandre la raison de toutes les mesures et de toutes les dispositions qu'il avait prises antérieurement, et Philippe avant lui de son vivant, en vue de la guerre contre les Perses ? Il en est de même pour les préparatifs militaires que les Étoliens avaient faits contre les Romains avant l'occupation de Démétrias par Antiochos. Pour raisonner ainsi, il faut n'avoir jamais compris combien le point de départ est chose différente de la cause ou de l'occasion, qui précèdent toute action, tandis que le point de départ ne vient qu'après elles. Pour moi, je considère comme le point de départ les premières tentatives, les premiers pas vers la réalisation d'un projet bien arrêté, et comme les causes les faits antérieurs à toute décision, à toute détermination : ce sont les pensées qui nous viennent à l'esprit, les dispositions où nous sommes, les raisonnements que nous faisons à ce propos, bref tout ce qui nous inspire nos projets et nos résolutions. Quelques exemples rendront plus clair ce que je dis là. Quelles furent en réalité les causes et l'origine de la guerre contre les Perses, n'importe qui peut aisément le discerner : ce fut d'abord le retour des Grecs, que Xénophon ramena depuis les satrapies les plus reculées de l'Asie, à travers tout un continent peuplé d'ennemis, sans qu'aucun barbare osât lui tenir tête ; en second lieu, le passage en Asie d'Agésilas, roi de Lacédémone, qui ny rencontra aucune résistance sérieuse, bien qu'il ait dû repartir sans avoir obtenu aucun résultat, rappelé en Grèce par les troubles qui y avaient éclaté. C'étaient ces événements qui avaient montré à Philippe jusqu'où allaient la mollesse et la lâcheté des Perses ; il connaissait d'autre part sa valeur guerrière et celle de ses sujets ; mais surtout il songeait à la grandeur et à l'éclat des avantages qu'il retirerait de cette expédition. Il sut ranger tous les Grecs à son parti, puis, sous prétexte d'aller venger sur les Perses le mal qu'ils avaient fait à la Grèce, il se mit à l'oeuvre, résolut de déclarer la guerre et fit tous ses préparatifs. Les premières raisons que j'ai données doivent donc être considérées comme les véritables causes de la guerre contre les Perses, la dernière en fut l'occasion et l'invasion de l'Asie par Alexandre le point de départ.





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Dernière mise à jour : 30/03/2006