HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

σφᾶς



Texte grec :

[3,44] Ὁ δὲ στρατηγὸς τῶν Καρχηδονίων ἅμα τῆς τε διαβάσεως καὶ τῶν ὑπεναντίων κεκρατηκὼς παραυτίκα μὲν ἐγίνετο πρὸς τῇ παρακομιδῇ τῶν πέραν ἀπολειπομένων ἀνδρῶν, πάσας δ´ ἐν βραχεῖ χρόνῳ διαπεραιώσας τὰς δυνάμεις ἐκείνην μὲν τὴν νύκτα παρ´ αὐτὸν τὸν ποταμὸν κατεστρατοπέδευσεν, τῇ δ´ ἐπαύριον ἀκούων τὸν τῶν Ῥωμαίων στόλον περὶ τὰ στόματα τοῦ ποταμοῦ καθωρμίσθαι, προχειρισάμενος πεντακοσίους τῶν Νομαδικῶν ἱππέων ἐξαπέστειλε κατασκεψομένους ποῦ καὶ πόσοι τυγχάνουσιν ὄντες καὶ τί πράττουσιν οἱ πολέμιοι. κατὰ δὲ τὸν αὐτὸν καιρὸν καὶ πρὸς τὴν τῶν ἐλεφάντων διάβασιν προεχειρίσατο τοὺς ἐπιτηδείους. αὐτὸς δὲ συναγαγὼν τὰς δυνάμεις εἰσήγαγε τοὺς βασιλίσκους τοὺς περὶ Μάγιλον—οὗτοι γὰρ ἧκον πρὸς αὐτὸν ἐκ τῶν περὶ τὸν Πάδον πεδίων—καὶ δι´ ἑρμηνέως τὰ δεδογμένα παρ´ αὐτῶν διεσάφει τοῖς ὄχλοις. ἦν δὲ τῶν λεγομένων ἰσχυρότατα πρὸς θάρσος τῶν πολλῶν πρῶτον μὲν ἡ τῆς παρουσίας ἐνάργεια τῶν ἐπισπωμένων καὶ κοινωνήσειν ἐπαγγελλομένων τοῦ πρὸς Ῥωμαίους πολέμου, δεύτερον δὲ τὸ τῆς ἐπαγγελίας αὐτῶν ἀξιόπιστον, ὅτι καθηγήσονται διὰ τόπων τοιούτων δι´ ὧν οὐδενὸς ἐπιδεόμενοι τῶν ἀναγκαίων συντόμως ἅμα καὶ μετ´ ἀσφαλείας ποιήσονται τὴν εἰς Ἰταλίαν πορείαν, πρὸς δὲ τούτοις ἡ τῆς χώρας γενναιότης, εἰς ἣν ἀφίξονται, καὶ τὸ μέγεθος, ἔτι δὲ τῶν ἀνδρῶν ἡ προθυμία, μεθ´ ὧν μέλλουσι ποιεῖσθαι τοὺς ἀγῶνας πρὸς τὰς τῶν Ῥωμαίων δυνάμεις. οἱ μὲν οὖν Κελτοὶ τοιαῦτα διαλεχθέντες ἀνεχώρησαν. μετὰ δὲ τούτους εἰσελθὼν αὐτὸς πρῶτον μὲν τῶν προγεγενημένων πράξεων ἀνέμνησε τοὺς ὄχλους· ἐν αἷς ἔφη πολλοῖς αὐτοὺς καὶ παραβόλοις ἔργοις καὶ κινδύνοις ἐπικεχειρηκότας ἐν οὐδενὶ διεσφάλθαι, κατακολουθήσαντας τῇ ´κείνου γνώμῃ καὶ συμβουλίᾳ. τούτοις δ´ ἑξῆς εὐθαρσεῖς εἶναι παρεκάλει, θεωροῦντας διότι τὸ μέγιστον ἤνυσται τῶν ἔργων, ἐπειδὴ τῆς τε τοῦ ποταμοῦ διαβάσεως κεκρατήκασι τῆς τε τῶν συμμάχων εὐνοίας καὶ προθυμίας αὐτόπται γεγόνασι. διόπερ ᾤετο δεῖν περὶ μὲν τῶν κατὰ μέρος ῥᾳθυμεῖν, ὡς αὐτῷ μελόντων, πειθαρχοῦντας δὲ τοῖς παραγγέλμασιν ἄνδρας ἀγαθοὺς γίνεσθαι καὶ τῶν προγεγονότων ἔργων ἀξίους. τοῦ δὲ πλήθους ἐπισημαινομένου καὶ μεγάλην ὁρμὴν καὶ προθυμίαν ἐμφαίνοντος, ἐπαινέσας αὐτοὺς καὶ τοῖς θεοῖς ὑπὲρ ἁπάντων εὐξάμενος διαφῆκε, παραγγείλας θεραπεύειν σφᾶς καὶ παρασκευάζεσθαι μετὰ σπουδῆς, ὡς εἰς τὴν αὔριον ἀναζυγῆς ἐσομένης.

Traduction française :

[3,44] Maître du passage et, de plus, victorieux, le général carthaginois s'occupa aussitôt de faire transporter les soldats qui restaient encore sur la rive droite ; en peu de temps, toutes les troupes eurent traversé, et l'on campa cette nuit-là sur les bords même du fleuve. Le lendemain, à la nouvelle que la flotte romaine avait mouillé aux bouches du Rhône, il chargea cinq cents de ses cavaliers numides d'aller reconnaître la position, le nombre et les mouvements des ennemis. En même temps, il assigna à ceux qui en étaient le plus capables la tâche de faire passer les éléphants. Puis il convoqua son armée, introduisit dans l'assemblée un roitelet nommé Magile, qui était venu le trouver de la plaine du Pô, et fit expliquer aux troupes par un interprète les résolutions que les Gaulois avaient prises. Trois choses, dans le discours de Magile, étaient particulièrement faites pour encourager les soldats : en premier lieu, l'impression que produisait sur eux la présence de gens qui venaient les appeler à leur secours et leur promettaient leur appui dans la guerre contre les Romains ; ensuite, la confiance qu'inspirait cette promesse de les conduire en Italie par des chemins rapides et sûrs, où ils ne manqueraient jamais du nécessaire ; enfin la description qu'on leur faisait de la fertilité du pays où ils allaient, de son étendue et des dispositions belliqueuses où étaient les populations qui devaient les aider à combattre les armées romaines. Après cet exposé, les Gaulois se retirèrent. Hannibal s'avança alors en personne et commença par rappeler à ses soldats les hauts faits qu'ils avaient déjà accomplis : au cours de cette campagne, disait-il, ils avaient affronté bien des difficultés, bien des dangers redoutables, sans jamais éprouver aucun revers, parce qu'ils avaient suivi exactement ses instructions et ses avis ; il les exhortait donc à montrer encore la même bravoure, en se disant que le plus dur de leur tâche était fait, puisqu'ils avaient réussi à passer le fleuve et qu'ils s'étaient procuré des alliés dont ils constataient par eux-mêmes la sympathie et le dévouement ; ils n'avaient donc point à s'inquiéter de chaque détail, mais ils devaient s'en remettre à lui, se montrer dociles à ses ordres, courageux et dignes de leurs exploits antérieurs. Les soldats applaudirent, manifestèrent leur enthousiasme et leur ardeur ; il les félicita, adressa des prières aux dieux pour toute l'armée, puis il les envoya prendre du repos et hâter leurs préparatifs de départ, car il avait l'intention de lever le camp le lendemain.





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Dernière mise à jour : 30/03/2006