HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

Καρχηδονίων



Texte grec :

[3,110] Τῇ δ´ ἐπαύριον ἀναζεύξαντες ἦγον τὴν δύναμιν οὗ τοὺς πολεμίους ἤκουον στρατοπεδεύειν. δευτεραῖοι δ´ ἐπιβαλόντες παρενέβαλον, περὶ πεντήκοντα σταδίους ἀποσχόντες τῶν πολεμίων. ὁ μὲν οὖν Λεύκιος συνθεασάμενος ἐπιπέδους καὶ ψιλοὺς ὄντας τοὺς πέριξ τόπους οὐκ ἔφη δεῖν συμβάλλειν ἱπποκρατούντων τῶν πολεμίων, ἀλλ´ ἐπισπᾶσθαι καὶ προάγειν μᾶλλον εἰς τόπους τοιούτους ἐν οἷς τὸ πλέον ἔσται διὰ τῶν πεζικῶν στρατοπέδων ἡ μάχη. τοῦ δὲ Γαΐου διὰ τὴν ἀπειρίαν ὑπὲρ τῆς ἐναντίας ὑπάρχοντος γνώμης, ἦν ἀμφισβήτησις καὶ δυσχρηστία περὶ τοὺς ἡγεμόνας, ὃ πάντων ἐστὶ σφαλερώτατον. τῆς δ´ ἡγεμονίας τῷ Γαΐῳ καθηκούσης εἰς τὴν ἐπιοῦσαν ἡμέραν διὰ τὸ παρὰ μίαν ἐκ τῶν ἐθισμῶν μεταλαμβάνειν τὴν ἀρχὴν τοὺς ὑπάτους, ἀναστρατοπεδεύσας προῆγε, βουλόμενος ἐγγίσαι τοῖς πολεμίοις, πολλὰ διαμαρτυρομένου καὶ κωλύοντος τοῦ Λευκίου. ὁ δ´ Ἀννίβας ἀναλαβὼν τοὺς εὐζώνους καὶ τοὺς ἱππεῖς ἀπήντα καὶ προσπεσὼν ἔτι κατὰ πορείαν οὖσι παραδόξως συνεπλέκετο καὶ πολὺν ἐν αὐτοῖς ἐποιεῖτο θόρυβον. οἱ δὲ Ῥωμαῖοι τὴν μὲν πρώτην ἐπιφορὰν ἐδέξαντο, προθέμενοί τινας τῶν ἐν τοῖς βαρέσι καθοπλισμοῖς· μετὰ δὲ ταῦτα τοὺς ἀκοντιστὰς καὶ τοὺς ἱππεῖς ἐπαφέντες ἐπροτέρουν κατὰ τὴν ὅλην συμπλοκὴν διὰ τὸ τοῖς μὲν Καρχηδονίοις μηδὲν ἐφεδρεύειν ἀξιόλογον, τοῖς δὲ Ῥωμαίοις ἀναμεμιγμένας τοῖς εὐζώνοις ὁμόσε κινδυνεύειν τινὰς σπείρας. τότε μὲν οὖν ἐπιγενομένης νυκτὸς ἐχωρίσθησαν ἀπ´ ἀλλήλων, οὐ κατὰ τὴν ἐλπίδα τοῖς Καρχηδονίοις ἐκβάσης τῆς ἐπιθέσεως· εἰς δὲ τὴν ἐπαύριον ὁ Λεύκιος οὔτε μάχεσθαι κρίνων οὔτε μὴν ἀπάγειν ἀσφαλῶς τὴν στρατιὰν ἔτι δυνάμενος τοῖς μὲν δυσὶ μέρεσι κατεστρατοπέδευσε παρὰ τὸν Αὔφιδον καλούμενον ποταμόν, ὃς μόνος διαρρεῖ τὸν Ἀπεννῖνον—τοῦτο δ´ ἔστιν ὄρος συνεχές, ὃ διείργει πάσας τὰς κατὰ τὴν Ἰταλίαν ῥύσεις, τὰς μὲν εἰς τὸ Τυρρηνικὸν πέλαγος, τὰς δ´ εἰς τὸν Ἀδρίαν· δι´ οὗ ῥέοντα συμβαίνει τὸν Αὔφιδον τὰς μὲν πηγὰς ἔχειν ἐν τοῖς πρὸς τὸ Τυρρηνικὸν κλίμασι τῆς Ἰταλίας, ποιεῖσθαι δὲ τὴν ἐκβολὴν εἰς τὸν Ἀδρίαν— τῷ δὲ τρίτῳ πέραν, ἀπὸ διαβάσεως πρὸς τὰς ἀνατολάς, ἐβάλετο χάρακα, τῆς μὲν ἰδίας παρεμβολῆς περὶ δέκα σταδίους ἀποσχών, τῆς δὲ τῶν ὑπεναντίων μικρῷ πλεῖον, βουλόμενος διὰ τούτων προκαθῆσθαι μὲν τῶν ἐκ τῆς πέραν παρεμβολῆς προνομευόντων, ἐπικεῖσθαι δὲ τοῖς παρὰ τῶν Καρχηδονίων.

Traduction française :

[3,110] Le lendemain, les consuls se mirent en marche vers l'endroit où on leur avait dit qu'Hannibal était campé ; ils y arrivèrent en deux jours et campèrent eux-mêmes à une cinquantaine de stades de l'ennemi. Paul-Émile, voyant qu'on était au milieu d'une plaine unie et nue, était d'avis de ne pas y engager le combat contre un adversaire supérieur en cavalerie ; il trouvait qu'il valait mieux l'attirer sur un terrain où ce serait l'infanterie qui jouerait le rôle principal ; Varron, qui n'avait pas son expérience, soutenait l'opinion inverse; les deux généraux étaient donc en désaccord et en discussion, ce qui est la chose du monde la plus pernicieuse. Le lendemain, c'était au tour de Varron de prendre le commandement, car c'est l'usage que chaque consul commande un jour sur deux ; il leva le camp et donna l'ordre d'approcher de l'ennemi, quoi que Paul-Émile pût lui objecter pour l'en détourner. Hannibal marcha à sa rencontre avec son infanterie légère et sa cavalerie, attaqua brusquement les Romains encore en marche et répandit ainsi le désordre dans leurs rangs. Le consul lui opposa un corps de troupes pesamment armées, qui soutint le premier choc, puis il fit charger les tirailleurs et la cavalerie. L'avantage resta aux Romains, parce que les Carthaginois n'avaient aucun soutien sérieux sur lequel ils pussent s'appuyer, tandis que chez les Romains plusieurs compagnies de légionnaires étaient mêlées aux troupes volantes et combattaient avec elles. La nuit mit fin à ce combat, qui n'avait pas réussi au gré des Carthaginois. Le jour suivant, Paul-Émile, qui n'était pas d'avis de livrer bataille, mais qui ne pouvait battre en retraite sans danger, s'établit avec les deux tiers de son armée sur les bords de l'Aufide, le seul cours d'eau qui traverse l'Apennin. On nomme ainsi une chaîne de montagnes qui va d'un bout à l'autre de l'Italie et sert de ligne de partage des eaux entre les versants de la mer Tyrrhénienne et de l'Adriatique ; or l'Aufide passe à travers cette chaîne, si bien qu'il prend sa source dans le bassin de la mer Tyrrhénienne et se jette dans l'Adriatique. Quant au dernier tiers de l'armée, le consul lui donna l'ordre de passer la rivière, puis de remonter vers l'est pour se retrancher à environ dix stades de son propre camp et un peu plus loin de celui des ennemis ; cette manoeuvre avait pour but de protéger les fourrageurs qui partiraient de ce second campement et en même temps de menacer ceux des Carthaginois.





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Dernière mise à jour : 30/03/2006