Texte grec :
[3,25] Ἔτι τοιγαροῦν τελευταίας συνθήκας ποιοῦνται
Ῥωμαῖοι κατὰ τὴν Πύρρου διάβασιν πρὸ τοῦ συστήσασθαι
τοὺς Καρχηδονίους τὸν περὶ Σικελίας πόλεμον·
ἐν αἷς τὰ μὲν ἄλλα τηροῦσι πάντα κατὰ τὰς
ὑπαρχούσας ὁμολογίας, πρόσκειται δὲ τούτοις τὰ
ὑπογεγραμμένα. ἐὰν συμμαχίαν ποιῶνται πρὸς
Πύρρον ἔγγραπτον, ποιείσθωσαν ἀμφότεροι, ἵνα
ἐξῇ βοηθεῖν ἀλλήλοις ἐν τῇ τῶν πολεμουμένων
χώρᾳ· ὁπότεροι δ´ ἂν χρείαν ἔχωσι τῆς βοηθείας,
τὰ πλοῖα παρεχέτωσαν Καρχηδόνιοι καὶ εἰς τὴν
ὁδὸν καὶ εἰς τὴν ἄφοδον, τὰ δὲ ὀψώνια τοῖς αὑτῶν
ἑκάτεροι. Καρχηδόνιοι δὲ καὶ κατὰ θάλατταν
Ῥωμαίοις βοηθείτωσαν, ἂν χρεία ᾖ. τὰ δὲ πληρώματα
μηδεὶς ἀναγκαζέτω ἐκβαίνειν ἀκουσίως.“
Τὸν δ´ ὅρκον ὀμνύειν ἔδει τοιοῦτον, ἐπὶ μὲν
τῶν πρώτων συνθηκῶν Καρχηδονίους μὲν τοὺς
θεοὺς τοὺς πατρῴους, Ῥωμαίους δὲ Δία λίθον
κατά τι παλαιὸν ἔθος, ἐπὶ δὲ τούτων τὸν Ἄρην
καὶ τὸν Ἐνυάλιον. ἔστι δὲ τὸ Δία λίθον τοιοῦτον·
λαβὼν εἰς τὴν χεῖρα λίθον ὁ ποιούμενος τὰ ὅρκια
περὶ τῶν συνθηκῶν, ἐπειδὰν ὀμόσῃ δημοσίᾳ πίστει,
λέγει τάδε· εὐορκοῦντι μέν μοι εἴη τἀγαθά· εἰ δ´
ἄλλως διανοηθείην τι ἢ πράξαιμι, πάντων τῶν ἄλλων
σῳζομένων ἐν ταῖς ἰδίαις πατρίσιν, ἐν τοῖς
ἰδίοις νόμοις, ἐπὶ τῶν ἰδίων βίων, ἱερῶν, τάφων,
ἐγὼ μόνος ἐκπέσοιμι οὕτως ὡς ὅδε λίθος νῦν.“ καὶ
ταῦτ´ εἰπὼν ῥίπτει τὸν λίθον ἐκ τῆς χειρός.
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Traduction française :
[3,25] Lors de l'invasion de Pyrrhus, les Romains
conclurent encore avec les Carthaginois un troisième
traité, le dernier avant la guerre de Sicile. Il maintenait
toutes les clauses des pactes précédents, mais
en y ajoutant les suivantes : « Si l'un ou l'autre des
deux états fait alliance avec Pyrrhus, il devra spécifier
par écrit cette condition : il leur sera permis de se venir
en aide mutuellement, si l'un des deux est attaqué
sur son territoire ; quel que soit celui des deux qui ait
besoin de secours, c'est Carthage qui fournira les
vaisseaux et pour le transport et pour les combats ;
mais chaque pays paiera la solde de ses troupes. Les
Carthaginois porteront secours aux Romains même sur
mer, en cas de besoin, mais les équipages ne seront
jamais obligés de débarquer, s'ils s'y refusent. » Voici
par quels serments ces traités étaient confirmés : pour
le premier, les Carthaginois jurèrent par les dieux de
leurs pères et les Romains, suivant une coutume
antique, par Jupiter Lapis ; pour le dernier, ils
ajoutèrent une invocation à Mars et à Ényalios.
Le serment par Jupiter Lapis se fait ainsi : le prêtre
chargé de sanctionner le traité prend une pierre à la
main et, après avoir juré par la foi publique, prononce
ces paroles : « Si je dis vrai, qu'il m'arrive bonheur ;
si je pense autrement que je ne parle, que tous les
autres gardent tranquillement, dans leur patrie et
sous leurs lois, leurs biens, leurs pénates et leurs
tombeaux ; que moi seul je sois rejeté comme je rejette
cette pierre. » En disant ces mots, il lance la pierre loin de lui.
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