HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

ἀρχῆς



Texte grec :

[3,118] Βραβευθείσης δὲ τῆς μάχης τὸν προειρημένον τρόπον, ἀκόλουθον εἰλήφει τὰ ὅλα κρίσιν τοῖς ὑπ´ ἀμφοτέρων προσδοκωμένοις. Καρχηδόνιοι μὲν γὰρ διὰ τῆς πράξεως ταύτης παραχρῆμα τῆς μὲν λοιπῆς παραλίας σχεδὸν πάσης ἦσαν ἐγκρατεῖς· Ταραντῖνοί τε γὰρ εὐθέως ἐνεχείριζον αὑτούς, Ἀργυριππανοὶ δὲ καὶ Καπυανῶν τινες ἐκάλουν τὸν Ἀννίβαν, οἱ δὲ λοιποὶ πάντες ἀπέβλεπον ἤδη τότε πρὸς Καρχηδονίους· μεγάλας δ´ εἶχον ἐλπίδας ἐξ ἐφόδου καὶ τῆς Ῥώμης αὐτῆς ἔσεσθαι κύριοι· Ῥωμαῖοί γε μὴν τὴν Ἰταλιωτῶν δυναστείαν παραχρῆμα διὰ τὴν ἧτταν ἀπεγνώκεισαν, ἐν μεγάλοις δὲ φόβοις καὶ κινδύνοις ἦσαν περί τε σφῶν αὐτῶν καὶ περὶ τοῦ τῆς πατρίδος ἐδάφους, ὅσον οὔπω προσδοκῶντες ἥξειν αὐτὸν τὸν Ἀννίβαν. καὶ γὰρ ὥσπερ ἐπιμετρούσης καὶ συνεπαγωνιζομένης τοῖς γεγονόσι τῆς τύχης, συνέβη μετ´ ὀλίγας ἡμέρας, τοῦ φόβου κατέχοντος τὴν πόλιν, καὶ τὸν εἰς τὴν Γαλατίαν στρατηγὸν ἀποσταλέντ´ εἰς ἐνέδραν ἐμπεσόντα παραδόξως ἄρδην ὑπὸ τῶν Κελτῶν διαφθαρῆναι μετὰ τῆς δυνάμεως. οὐ μὴν ἥ γε σύγκλητος οὐδὲν ἀπέλειπε τῶν ἐνδεχομένων, ἀλλὰ παρεκάλει μὲν τοὺς πολλούς, ἠσφαλίζετο δὲ τὰ κατὰ τὴν πόλιν, ἐβουλεύετο δὲ περὶ τῶν ἐνεστώτων ἀνδρωδῶς. τοῦτο δ´ ἐγένετο φανερὸν ἐκ τῶν μετὰ ταῦτα συμβάντων· ὁμολογουμένως γὰρ Ῥωμαίων ἡττηθέντων τότε καὶ παραχωρησάντων τῆς ἐν τοῖς ὅπλοις ἀρετῆς, τῇ τοῦ πολιτεύματος ἰδιότητι καὶ τῷ βουλεύεσθαι καλῶς οὐ μόνον ἀνεκτήσαντο τὴν τῆς Ἰταλίας δυναστείαν, νικήσαντες μετὰ ταῦτα Καρχηδονίους, ἀλλὰ καὶ τῆς οἰκουμένης ἁπάσης ἐγκρατεῖς ἐγένοντο μετ´ ὀλίγους χρόνους. διόπερ ἡμεῖς ταύτην μὲν τὴν βύβλον ἐπὶ τούτων τῶν ἔργων καταστρέψομεν, ἃ περιέλαβεν Ἰβηρικῶν καὶ τῶν Ἰταλικῶν ἡ τετταρακοστὴ πρὸς ταῖς ἑκατὸν ὀλυμπιάσι δηλώσαντες· ὅταν δὲ τὰς Ἑλληνικὰς πράξεις τὰς κατὰ τὴν αὐτὴν ὀλυμπιάδα γενομένας διεξιόντες ἐπιστῶμεν τοῖς καιροῖς τούτοις, τότ´ ἤδη προθέμενοι ψιλῶς τὸν ὑπὲρ αὐτῆς τῆς Ῥωμαίων πολιτείας ποιησόμεθα λόγον, νομίζοντες οὐ μόνον πρὸς τὴν τῆς ἱστορίας σύνταξιν οἰκείαν εἶναι τὴν περὶ αὐτῆς ἐξήγησιν. ἀλλὰ καὶ πρὸς τὰς τῶν πολιτευμάτων διορθώσεις καὶ κατασκευὰς μεγάλα συμβάλλεσθαι τοῖς φιλομαθοῦσι καὶ πραγματικοῖς τῶν ἀνδρῶν.

Traduction française :

[3,118] La bataille s'étant terminée comme nous l'avons vu, les conséquences en furent celles qu'on attendait d'un côté comme de l'autre. Grâce à leur succès, les Carthaginois se trouvèrent aussitôt les maîtres de presque toute la côte : les Tarentins se rendirent immédiatement, les habitants d'Argyrippe et quelques peuples de la Campanie appelèrent Hannibal ; tous les autres commençaient à pencher pour Carthage ; les vainqueurs avaient le ferme espoir de s'emparer de Rome sans coup férir. Les Romains avaient compris tout de suite que leur défaite leur enlevait l'empire de l'Italie ; mais ils se sentaient menacés par un danger plus grave encore : c'était pour leur propre vie, pour le sol même de leur patrie qu'ils tremblaient, car ils s'attendaient à voir Hannibal arriver d'un moment à l'autre. La fortune sembla même vouloir mettre le comble à leur malheur : quelques jours après le désastre, au milieu de l'angoisse qui étreignait toute la ville, on apprit que le préteur envoyé en Cisalpine était tombé à son tour dans une embuscade et que son armée tout entière avait été massacrée par les Gaulois. Malgré cela, le Sénat ne laissa pas de faire tout ce qui était en son pouvoir : il releva le courage du peuple, pourvut à la sûreté de la ville, prit d'énergiques résolutions pour parer à la situation. La suite des événements le fit bien voir : Rome avait beau avoir subi une défaite incontestable et être déchue de sa gloire militaire, sa forme de gouvernement et la sagesse de ses décisions lui permirent non seulement de prendre sa revanche sur Carthage et de recouvrer l'empire de l'Italie, mais d'étendre au bout de très peu de temps sa domination sur tout l'univers. C'est là-dessus que je vais clore ce livre, où j'ai rapporté les faits qui se sont passés en Espagne et en Italie pendant la cent-quarantième olympiade ; quand j'aurai raconté l'histoire de la Grèce pendant la même olympiade et que j'en serai arrivé à notre époque, je consacrerai, comme j'en ai dès maintenant l'intention, un développement spécial à l'étude de la constitution romaine. Je crois d'abord que cet exposé est bien à sa place dans un traité d'histoire, mais surtout qu'il sera des plus utiles aux hommes de science et aux hommes d'État qui voudraient réformer, les institutions de leur pays ou en créer de nouvelles.





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Dernière mise à jour : 30/03/2006