HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

δυσελπιστίας



Texte grec :

[3,105] ἄρτι δὲ τῆς ἡμέρας διαφαινούσης, καὶ πάντων ταῖς τε διανοίαις καὶ τοῖς ὄμμασι περιεσπασμένων περὶ τοὺς ἐν τῷ γεωλόφῳ κινδυνεύοντας, ἀνύποπτος ἦν ἡ τῶν ἐνεδρευόντων ὑποβολή. τοῦ δ´ Ἀννίβου συνεχῶς μὲν ἐπαποστέλλοντος τοῖς ἐν τῷ λόφῳ τοὺς βοηθήσοντας, ἑπομένου δὲ κατὰ πόδας αὐτοῦ μετὰ τῶν ἱππέων καὶ τῆς δυνάμεως, ταχέως συνέβη καὶ τοὺς ἱππεῖς συμπεσεῖν ἀλλήλοις. οὗ γενομένου, καὶ πιεζομένων τῶν Ῥωμαίων εὐζώνων ὑπὸ τοῦ πλήθους τῶν ἱππέων, ἅμα μὲν οὗτοι καταφεύγοντες εἰς τὰ βαρέα τῶν ὅπλων θόρυβον ἐποίουν, ἅμα δὲ τοῦ συνθήματος ἀποδοθέντος τοῖς ἐν ταῖς ἐνέδραις, πανταχόθεν ἐπιφαινομένων καὶ προσπιπτόντων τούτων, οὐκέτι περὶ τοὺς εὐζώνους μόνον, ἀλλὰ περὶ πᾶν τὸ στράτευμα μέγας κίνδυνος συνειστήκει τοῖς Ῥωμαίοις. κατὰ δὲ τὸν καιρὸν τοῦτον Φάβιος θεωρῶν τὸ γινόμενον καὶ διαγωνιάσας μὴ σφαλῶσι τοῖς ὅλοις, ἐξῆγε τὰς δυνάμεις καὶ κατὰ σπουδὴν ἐβοήθει τοῖς κινδυνεύουσι. ταχὺ δὲ συνεγγίσαντος αὐτοῦ, πάλιν ἀναθαρρήσαντες οἱ Ῥωμαῖοι, καίπερ λελυκότες ἤδη τὴν ὅλην τάξιν, αὖθις ἁθροιζόμενοι περὶ τὰς σημείας ἀνεχώρουν καὶ κατέφευγον ὑπὸ τὴν τούτων ἀσφάλειαν, πολλοὺς μὲν ἀπολελωκότες τῶν εὐζώνων, ἔτι δὲ πλείους ἐκ τῶν ταγμάτων καὶ τοὺς ἀρίστους ἄνδρας. οἱ δὲ περὶ τὸν Ἀννίβαν καταπλαγέντες τὴν ἀκεραιότητα καὶ σύνταξιν τῶν παραβεβοηθηκότων στρατοπέδων ἀπέστησαν τοῦ διωγμοῦ καὶ τῆς μάχης. τοῖς μὲν οὖν παρ´ αὐτὸν γενομένοις τὸν κίνδυνον ἦν ἐναργὲς ὅτι διὰ μὲν τὴν Μάρκου τόλμαν ἀπόλωλε τὰ ὅλα, διὰ δὲ τὴν εὐλάβειαν τοῦ Φαβίου σέσωσται καὶ πρὸ τοῦ καὶ νῦν· τοῖς δ´ ἐν τῇ Ῥώμῃ τότ´ ἐγένετο φανερὸν ὁμολογουμένως τί διαφέρει στρατιωτικῆς προπετείας καὶ κενοδοξίας στρατηγικὴ πρόνοια καὶ λογισμὸς ἑστὼς καὶ νουνεχής. οὐ μὴν ἀλλ´ οἱ μὲν Ῥωμαῖοι διδαχθέντες ὑπὸ τῶν πραγμάτων καὶ βαλόμενοι χάρακα πάλιν ἕνα πάντες ἐστρατοπέδευσαν ὁμόσε καὶ λοιπὸν ἤδη Φαβίῳ προσεῖχον τὸν νοῦν καὶ τοῖς ὑπὸ τούτου παραγγελλομένοις. οἱ δὲ Καρχηδόνιοι τὸν μὲν μεταξὺ τόπον τοῦ βουνοῦ καὶ τῆς σφετέρας παρεμβολῆς διετάφρευσαν, περὶ δὲ τὴν κορυφὴν τοῦ καταληφθέντος λόφου χάρακα περιβαλόντες καὶ φυλακὴν ἐπιστήσαντες λοιπὸν ἤδη πρὸς τὴν χειμασίαν ἀσφαλῶς ἡτοιμάζοντο.

Traduction française :

[3,105] Le jour venait de se lever ; les Romains avaient tous l'esprit et les regards tournés vers la colline où l'on se battait et ne soupçonnaient pas l'embuscade dressée contre eux. Hannibal envoyait sans cesse de nouvelles troupes soutenir ses avant-postes ; il les suivit de près en personne avec ses cavaliers et le gros de son armée ; bientôt, un combat de cavalerie s'engagea. Les fantassins romains légèrement armés furent accablés sous le nombre et se réfugièrent dans les rangs de l'infanterie lourde, où ils causèrent un grand désordre. Au même instant, à un signal donné, les hommes placés en embuscade surgissent de tous côtés et fondent sur les Romains ; ce n'est plus seulement l'infanterie légère, c'est toute l'armée qui court le plus grand danger. C'est alors que Fabius, qui voyait la situation critique de son collègue et craignait qu'il ne fût complètement écrasé, fait sortir ses troupes et vole à son secours. A son approche, les Romains reprennent courage ; leur armée déjà complètement disloquée se reforme autour des étendards ; ils se replient et battent en retraite vers les renforts qui leur arrivent. Ils avaient perdu une grande partie de leur infanterie légère, plus encore de leurs légionnaires, et des meilleurs. Mais Hannibal, en présence des troupes fraîches qui s'avançaient en bon ordre, n'osa pas poursuivre les fuyards et fit cesser le combat. Pour ceux qui y avaient pris part, il était manifeste que Minucius avait tout compromis par sa présomption, tandis qu'en cette circonstance comme auparavant c'était Fabius qui, par sa circonspection, les avait sauvés d'un désastre. A Rome aussi, tout le monde comprit alors toute la supériorité d'une stratégie raisonnée, d'une méthode ferme et intelligente sur les élans irréfléchis de bravoure personnelle et sur l'amour d'une vaine gloire. Instruits par l'expérience, les Romains se réunirent de nouveau derrière les mêmes retranchements, campèrent tous ensemble et ne suivirent plus désormais que les avis de Fabius. Les Carthaginois tracèrent une ligne de fortifications entre la colline et leur camp ; ils construisirent un fortin au sommet de la hauteur qu'ils avaient conquise et y placèrent une garde ; après s'être ainsi garantis contre toute surprise, ils se préparèrent à prendre leurs quartiers d'hiver.





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Dernière mise à jour : 30/03/2006