HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

μέγαν



Texte grec :

[3,94] τῶν δὲ Ῥωμαίων οἱ μὲν ἐπὶ τοῖς στενοῖς φυλάττοντες ἅμα τῷ συνιδεῖν τὰ φῶτα προσβάλλοντα πρὸς τὰς ὑπερβολάς, νομίσαντες ταύτῃ ποιεῖσθαι τὴν ὁρμὴν τὸν Ἀννίβαν, ἀπολιπόντες τὰς δυσχωρίας παρεβοήθουν τοῖς ἄκροις. ἐγγίζοντες δὲ τοῖς βουσὶν ἠποροῦντο διὰ τὰ φῶτα, μεῖζόν τι τοῦ συμβαίνοντος καὶ δεινότερον ἀναπλάττοντες καὶ προσδοκῶντες. ἐπιγενομένων δὲ τῶν λογχοφόρων, οὗτοι μὲν βραχέα πρὸς ἀλλήλους ἀκροβολισάμενοι, τῶν βοῶν αὐτοῖς ἐμπιπτόντων ἔμειναν διαστάντες ἐπὶ τῶν ἄκρων ἀμφότεροι καὶ προσανεῖχον καραδοκοῦντες τὴν ἐπιφάνειαν τῆς ἡμέρας διὰ τὸ μὴ δύνασθαι γνῶναι τὸ γινόμενον. Φάβιος δὲ τὰ μὲν ἀπορούμενος ἐπὶ τῷ συμβαίνοντι καὶ κατὰ τὸν ποιητὴν ὀισσάμενος δόλον εἶναι, τὰ δὲ κατὰ τὴν ἐξ ἀρχῆς ὑπόθεσιν οὐδαμῶς κρίνων ἐκκυβεύειν οὐδὲ παραβάλλεσθαι τοῖς ὅλοις, ἦγε τὴν ἡσυχίαν ἐπὶ τῷ χάρακι καὶ προσεδέχετο τὴν ἡμέραν. κατὰ δὲ τὸν καιρὸν τοῦτον Ἀννίβας, προχωρούντων αὐτῷ τῶν πραγμάτων κατὰ τὴν ἐπιβολήν, τήν τε δύναμιν διεκόμισε διὰ τῶν στενῶν μετ´ ἀσφαλείας καὶ τὴν λείαν, λελοιπότων τοὺς τόπους τῶν παραφυλαττόντων τὰς δυσχωρίας. ἅμα δὲ τῷ φωτὶ συνιδὼν τοὺς ἐν τοῖς ἄκροις ἀντικαθημένους τοῖς λογχοφόροις ἐπαπέστειλέ τινας τῶν Ἰβήρων, οἳ καὶ συμμίξαντες κατέβαλον μὲν τῶν Ῥωμαίων εἰς χιλίους, ῥᾳδίως δὲ τοὺς παρὰ σφῶν εὐζώνους ἐκδεξάμενοι κατεβίβασαν. Ἀννίβας μὲν οὖν τοιαύτην ἐκ τοῦ Φαλέρνου ποιησάμενος τὴν ἔξοδον, λοιπὸν ἤδη στρατοπεδεύων ἀσφαλῶς κατεσκέπτετο καὶ προυνοεῖτο περὶ τῆς χειμασίας ποῦ καὶ πῶς ποιήσεται, μέγαν φόβον καὶ πολλὴν ἀπορίαν παρεστακὼς ταῖς πόλεσι καὶ τοῖς κατὰ τὴν Ἰταλίαν ἀνθρώποις. Φάβιος δὲ κακῶς μὲν ἤκουε παρὰ τοῖς πολλοῖς, ὡς ἀνάνδρως ἐκ τοιούτων τόπων προέμενος τοὺς ὑπεναντίους, οὐ μὴν ἀφίστατό γε τῆς προθέσεως. καὶ ἀναγκασθεὶς δὲ μετ´ ὀλίγας ἡμέρας ἐπί τινας ἀπελθεῖν θυσίας εἰς τὴν Ῥώμην παρέδωκεν τῷ συνάρχοντι τὰ στρατόπεδα καὶ πολλὰ χωριζόμενος ἐνετείλατο μὴ τοσαύτην ποιεῖσθαι σπουδὴν ὑπὲρ τοῦ βλάψαι τοὺς πολεμίους ἡλίκην ὑπὲρ τοῦ μηδὲν αὐτοὺς παθεῖν δεινόν. ὧν οὐδὲ μικρὸν ἐν νῷ τιθέμενος Μάρκος ἔτι λέγοντος αὐτοῦ ταῦτα πρὸς τῷ παραβάλλεσθαι καὶ τῷ διακινδυνεύειν ὅλος καὶ πᾶς ἦν.

Traduction française :

[3,94] A la vue de ces feux qui s'avançaient vers les hauteurs, les Romains qui gardaient l'issue du défilé pensèrent qu'Hannibal cherchait à passer par là ; abandonnant leur poste, ils s'élancèrent à la rescousse du côté de la colline. Arrivés près des boeufs, ils ne comprennent rien à ces lueurs, s'exagèrent le danger, s'attendent à quelque surprise. Surviennent les lanciers carthaginois ; les deux partis escarmouchent quelque temps ; mais les boeufs se jettent au milieu d'eux, et ils restent sur la crête sans pouvoir se joindre, guettant avec impatience le retour du jour pour comprendre ce qui se passait. Fabius ne savait que penser de ce qu'il voyait et, comme dit le poète, il "soupçonnait dessous encor quelque machine" ; d'autre part, il ne voulait toujours pas se départir de son principe : ne pas jouer toute la partie sur un coup de dés en risquant une bataille générale ; il demeura donc immobile derrière ses retranchements et attendit le jour. Hannibal profita de ce que toutes ses prévisions se réalisaient, et notamment de ce que les soldats chargés de garder le passage avaient quitté le défilé, pour le franchir sans encombre avec son armée et ses bagages. Au point du jour, il vit sur la colline ses lanciers aux prises avec l'ennemi ; il envoya à leur secours un détachement d'Espagnols, qui chargèrent les Romains, leur tuèrent un millier d'hommes, dégagèrent sans peine l'infanterie légère et se replièrent. Sorti par cette ruse du territoire de Falerne, Hannibal campa depuis lors en sûreté, et n'eut plus d'autre souci que celui de choisir et d'organiser ses quartiers d'hiver. Son succès répandit la terreur et le découragement dans toutes les cités, chez tous les peuples de l'Italie. La plupart des gens s'en prenaient à Fabius, l'accusaient de lâcheté pour avoir laissé échapper l'ennemi quand il avait la partie si belle. Mais il ne se laissa pas ébranler. Obligé, à quelques jours de là, de revenir à Rome pour célébrer un sacrifice, il confia ses légions au commandant de la cavalerie et lui fit, en le quittant, des recommandations pressantes : il fallait moins songer à remporter une victoire qu'à éviter une défaite. Mais Minucius était si peu sensible à ces conseils qu'au moment même où le dictateur les lui donnait il ne pensait qu'à livrer bataille.





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Dernière mise à jour : 30/03/2006