HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

δυνάμεως



Texte grec :

[3,76] Κατὰ δὲ τοὺς αὐτοὺς καιροὺς Γνάιος Κορνήλιος ὁ καταλειφθεὶς ὑπὸ τἀδελφοῦ Ποπλίου στρατηγὸς ἐπὶ τῆς ναυτικῆς δυνάμεως, καθάπερ ἐπάνω προεῖπον, ἀναχθεὶς ἀπὸ τῶν τοῦ Ῥοδανοῦ στομάτων παντὶ τῷ στόλῳ προσέσχε τῆς Ἰβηρίας πρὸς τοὺς κατὰ τὸ καλούμενον Ἐμπόριον τόπους. ἀρξάμενος δ´ ἐντεῦθεν ἀποβάσεις ἐποιεῖτο καὶ τοὺς μὲν ἀπειθοῦντας ἐπολιόρκει τῶν τὴν παραλίαν κατοικούντων ἕως Ἴβηρος ποταμοῦ, τοὺς δὲ προσδεχομένους ἐφιλανθρώπει, τὴν ἐνδεχομένην ποιούμενος περὶ αὐτῶν προμήθειαν. ἀσφαλισάμενος δὲ τοὺς προσκεχωρηκότας τῶν παραθαλαττίων προῆγε παντὶ τῷ στρατεύματι, ποιούμενος τὴν πορείαν εἰς τὴν μεσόγαιον· πολὺ γὰρ ἤδη καὶ τὸ συμμαχικὸν ἡθροίκει τῶν Ἰβήρων. ἅμα δὲ προϊὼν ἃς μὲν προσήγετο τὰς δὲ κατεστρέφετο τῶν πόλεων. τῶν δὲ Καρχηδονίων, οὓς ἔχων ἐπὶ τούτων ἀπελείφθη τῶν τόπων Ἄννων, ἀντιστρατοπεδευσάντων αὐτοῖς περὶ πόλιν προσαγορευομένην Κίσσαν, συμβαλὼν ὁ Γνάιος ἐκ παρατάξεως καὶ νικήσας τῇ μάχῃ πολλῶν μὲν χρημάτων ἐγένετ´ ἐγκρατής, ὡς ἂν ἁπάσης τῆς ἀποσκευῆς τῶν εἰς Ἰταλίαν ὁρμησάντων παρὰ τούτοις ἀπολελειμμένης, πάντας δὲ τοὺς ἐντὸς Ἴβηρος ποταμοῦ συμμάχους ἐποιήσατο καὶ φίλους, ζωγρίᾳ δὲ τόν τε τῶν Καρχηδονίων στρατηγὸν Ἄννωνα καὶ τὸν τῶν Ἰβήρων Ἀνδοβάλην ἔλαβε. τοῦτον δὲ συνέβαινε τύραννον μὲν εἶναι τῶν κατὰ τὴν μεσόγαιον τόπων, εὔνουν δὲ διαφερόντως ἀεί ποτε Καρχηδονίοις. ταχὺ δὲ συνεὶς τὸ γεγονὸς Ἀσδρούβας ἧκε παραβοηθῶν διαβὰς τὸν Ἴβηρα ποταμόν. καὶ καταμαθὼν ἀπολελειμμένους τοὺς ἀπὸ τοῦ στόλου τῶν Ῥωμαίων, ῥᾳθύμως καὶ κατατεθαρρηκότως ἀναστρεφομένους διὰ τὸ προτέρημα τῶν πεζικῶν στρατοπέδων, παραλαβὼν ἀπὸ τῆς ἑαυτοῦ δυνάμεως πεζοὺς μὲν εἰς ὀκτακισχιλίους (ἱππεῖς δὲ περὶ χιλίους), καὶ καταλαβὼν ἐσκεδασμένους κατὰ τῆς χώρας τοὺς ἀπὸ τῶν πλοίων, πολλοὺς μὲν αὐτῶν ἀπέκτεινεν, τοὺς δὲ λοιποὺς ἠνάγκασε φυγεῖν ἐπὶ τὰς ναῦς. οὗτος μὲν οὖν ἀναχωρήσας καὶ διαβὰς αὖθις τὸν Ἴβηρα ποταμὸν ἐγίνετο περὶ παρασκευὴν καὶ φυλακὴν τῶν ἐντὸς τοῦ ποταμοῦ τόπων, ποιούμενος τὴν παραχειμασίαν ἐν Καινῇ πόλει. ὁ δὲ Γνάιος συνάψας τῷ στόλῳ καὶ τοὺς αἰτίους τῶν συμβεβηκότων κατὰ τοὺς παρ´ αὐτοῖς ἐθισμοὺς κολάσας, τὸ λοιπὸν ἤδη συναγαγὼν ἐπὶ ταὐτὸ τήν τε πεζὴν καὶ τὴν ναυτικὴν στρατιὰν ἐν Ταρράκωνι τὴν παραχειμασίαν ἐποιεῖτο. διαδοὺς δὲ τὴν λείαν ἴσως τοῖς στρατιώταις μεγάλην εὔνοιαν καὶ προθυμίαν ἐνειργάσατο πρὸς τὸ μέλλον.

Traduction française :

[3,76] Pendant que se déroulaient ces événe- ments, Cn. Cornélius Scipion, à qui son frère Publius avait laissé, comme je l'ai dit plus haut, le commandement de ses troupes de mer, était parti des bouches du Rhône avec toute sa flotte et était allé aborder en Espagne, près d'Emporion. Il opéra depuis cet endroit jusqu'à l'Èbre une série de descentes le long de la côte, s'emparant des villes qui refusaient de le recevoir, traitant avec douceur celles qui lui faisaient bon accueil et veillant, dans la mesure du possible, à ce qu'il ne leur fût causé aucun dommage. Après avoir mis des garnisons dans les places qu'il avait conquises sur le littoral, il pénétra dans l'intérieur des terres avec toute son armée, déjà grossie d'un grand nombre d'auxiliaires indigènes ; il gagnait à son parti les villes qu'il rencontrait sur son passage ou les réduisait de vive force. Les Carthaginois qu'Hannibal avait laissés dans cette région sous le commandement d'Hannon vinrent camper en face de lui, non loin d'une localité nommée Cissa; Cnéus les vainquit en bataille rangée et s'empara d'un butin considérable, parce que c'était là que les troupes qui partaient pour l'Italie avaient laissé tous leurs bagages. Il lia alliance et amitié avec toutes les peuplades qui habitaient au nord de l'Èbre, fit prisonnier le chef des Carthaginois, Hannon, et celui des Espagnols, Androbalès ; ce dernier avait établi sa domination dans l'intérieur du pays et s'était toujours montré fort attaché à la cause punique. Dès qu'Hasdrubal sut ce qui était arrivé, il passa l'Èbre et vint à la rescousse. Apprenant que les soldats de la flotte laissés par les Romains sur la côte montaient la garde avec négligence et se reposaient sur les succès remportés par l'armée de terre, il prend avec lui un détachement d'infanterie d'environ huit mille hommes, surprend ses ennemis dispersés de côté et d'autre, en massacre un grand nombre et force les survivants à s'enfuir vers leurs vaisseaux. Puis il bat en retraite, repasse l'Èbre, prend les dispositions nécessaires pour assurer la défense des régions situées au sud du fleuve et revient hiverner à Carthagène. Quand Cn. Scipion fut de retour, il punit selon toute la rigueur des lois romaines les officiers responsables de la défaite subie par l'armée navale, puis il réunit en un seul corps ses troupes de terre et de mer et alla prendre ses quartiers d'hiver à Tarragone. Il divisa le butin en parts égales entre ses soldats, conquit ainsi leurs bonnes grâces et entretint leur ardeur en vue de la campagne suivante.





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Dernière mise à jour : 30/03/2006