HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

τοῖς



Texte grec :

[3,68] Ἀννίβας δὲ τὴν ἀναζυγὴν αὐτῶν ἐπιγνοὺς παραυτίκα μὲν τοὺς Νομαδικοὺς ἱππεῖς ἐξαπέστελλε, μετ´ οὐ πολὺ δὲ τοὺς ἄλλους· τούτοις δ´ ἐκ ποδὸς τὴν δύναμιν ἔχων αὐτὸς εἵπετο κατόπιν. οἱ μὲν οὖν Νομάδες εἰς ἔρημον τὴν στρατοπεδείαν ἐμπεσόντες ταύτην ἐνεπίμπρασαν. ὃ δὴ καὶ σφόδρα συνήνεγκε τοῖς Ῥωμαίοις, ὡς εἴπερ οὗτοι κατὰ πόδας ἀκολουθήσαντες συνῆψαν ταῖς ἀποσκευαῖς, πολλοὺς ἂν αὐτῶν ὑπὸ τῶν ἱππέων ἐν τοῖς ἐπιπέδοις συνέβη διαφθαρῆναι. νῦν δ´ οἱ πλείους ἔφθασαν διαβάντες τὸν Τρεβίαν ποταμόν· τῶν δὲ καταλειφθέντων ἐπὶ τῆς οὐραγίας οἱ μὲν διεφθάρησαν, οἱ δὲ ζῶντες ἑάλωσαν ὑπὸ τῶν Καρχηδονίων. Πόπλιος μὲν οὖν διαβὰς τὸν προειρημένον ποταμὸν ἐστρατοπέδευσε περὶ τοὺς πρώτους λόφους καὶ περιλαβὼν τάφρῳ καὶ χάρακι τὴν παρεμβολὴν ἀνεδέχετο μὲν τὸν Τεβέριον καὶ τὰς μετ´ ἐκείνου δυνάμεις, ἐθεράπευε δ´ αὑτὸν ἐπιμελῶς, σπουδάζων εἰ δύναιτο κοινωνῆσαι τοῦ μέλλοντος κινδύνου. Ἀννίβας δὲ περὶ τετταράκοντα σταδίους ἀποσχὼν τῶν πολεμίων αὐτοῦ κατεστρατοπέδευσε. τὸ δὲ τῶν Κελτῶν πλῆθος τὸ τὰ πεδία κατοικοῦν, συνεξεστηκὸς ταῖς τῶν Καρχηδονίων ἐλπίσι, δαψιλῶς μὲν ἐχορήγει τὸ στρατόπεδον τοῖς ἐπιτηδείοις, ἕτοιμον δ´ ἦν παντὸς κοινωνεῖν ἔργου καὶ κινδύνου τοῖς περὶ τὸν Ἀννίβαν. οἱ δ´ ἐν τῇ Ῥώμῃ, προσπεπτωκότων τῶν κατὰ τὴν ἱππομαχίαν, ἐξενίζοντο μὲν τῷ τὸ συμβεβηκὸς εἶναι παρὰ τὴν προσδοκίαν, οὐ μὴν ἠπόρουν γε σκήψεων πρὸς τὸ μὴ δοκεῖν αὐτοῖς ἧτταν εἶναι τὸ γεγονός, ἀλλ´ οἱ μὲν ᾐτιῶντο τὴν τοῦ στρατηγοῦ προπέτειαν, οἱ δὲ τὴν τῶν Κελτῶν ἐθελοκάκησιν, στοχαζόμενοι διὰ τῆς τελευταίας ἀποστάσεως. καθόλου δὲ τῶν πεζικῶν στρατοπέδων ἀκεραίων ὄντων ἀκεραίους εἶναι διελάμβανον τὰς ὑπὲρ τῶν ὅλων ἐλπίδας. ὅθεν καὶ συνάψαντος τοῦ Τεβερίου καὶ τῶν μετ´ ἐκείνου στρατοπέδων καὶ διαπορευομένων διὰ τῆς Ῥώμης, ἐξ ἐπιφανείας ἐδόξαζον κριθήσεσθαι τὴν μάχην. ἁθροισθέντων δὲ τῶν στρατιωτῶν κατὰ τὸν ὅρκον εἰς Ἀρίμινον, ἀναλαβὼν αὐτοὺς ὁ στρατηγὸς προῆγε, σπεύδων συνάψαι τοῖς περὶ τὸν Πόπλιον. συμμίξας δὲ καὶ καταστρατοπεδεύσας παρ´ α(ὐτοῖς) ταῖς οἰκείαις δυνάμεσι τὸ μὲν πλῆθος ἀνελάμβανε τῶν ἀνδρῶν, ὡς ἂν ἐκ Λιλυβαίου τετταράκοντα συνεχῶς ἡμέρας πεπεζοπορηκότων εἰς Ἀρίμινον, τὰς δὲ παρασκευὰς ἐποιεῖτο πάσας ὡς πρὸς μάχην, αὐτὸς δ´ ἐπιμελῶς συνήδρευε τῷ Ποπλίῳ, τὰ μὲν ἤδη γεγονότα πυνθανόμενος, περὶ δὲ τῶν παρόντων συνδιανοούμενος.

Traduction française :

[3,68] Quand Hannibal fut informé de son départ, il expédia sur-le-champ ses cavaliers numides et peu après ceux des autres nations, qu'il suivit de près lui-même avec le reste de l'armée. Les Numides, trouvant le camp abandonné, y mirent le feu. Ce fut très heureux pour les Romains ; car si la cavalerie ennemie les avait poursuivis et avait atteint leurs bagages, ils auraient, en terrain plat, éprouvé de grosses pertes. Mais ils avaient presque tous pu passer la Trébie sans être rejoints; l'arrière-garde seule fut surprise : une partie en fut détruite, le reste pris par les Carthaginois. Après avoir traversé la rivière, Scipion s'établit sur les hauteurs les plus voisines, fit construire un camp avec un fossé et un retranchement, et attendit les renforts que Sempronius devait lui amener, tout en soignant attentivement sa blessure pour pouvoir prendre part au combat qui allait avoir lieu. Hannibal vint camper à une quarantaine de stades des Romains ; les peuplades gauloises qui habitaient la plaine, et qui étaient de coeur avec les Carthaginois, leur apportaient des vivres en abondance et étaient prêtes à seconder Hannibal dans toutes les opérations qu'il entreprendrait. Quand on sut à Rome comment s'était passé le combat de cavalerie, on fut surpris de cette nouvelle inattendue ; mais on ne manqua pas de raisons pour ne pas considérer cet accident comme une défaite : les uns accusaient le consul de précipitation ; les autres s'en prenaient aux Gaulois, qu'ils soupçonnaient, en raison de leur défection ultérieure, de s'être laissé battre volontairement. D'ailleurs, l'infanterie étant intacte, les espérances de succès n'étaient pas non plus entamées. Aussi, lorsque Sempronius arriva et traversa Rome avec ses légions, crut-on qu'il n'aurait qu'à se montrer avec de pareilles forces pour assurer la victoire. Les soldats se concentrèrent à Ariminum, conformément, au serment qu'ils avaient prêté ; le consul se mit à leur tête et se hâta d'aller rejoindre son collègue. Il opéra sa jonction avec lui, établit son propre camp à côté du sien et fit reposer ses troupes, qui avaient marché quarante jours de suite pour se rendre de Lilybée à Ariminum; puis il prit toutes ses dispositions pour la bataille ; en même temps, il conférait souvent avec Scipion, se renseignait sur ce qui s'était passé, délibérait avec lui sur la situation présente.





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Dernière mise à jour : 30/03/2006